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Projet-pilote « intégration des questions climatiques » dans un projet de sécurité alimentaire au Honduras

Jonas Bhend

11 / 2011

Toile de fond

L’évolution du climat et les risques climatiques menacent tout particulièrement les moyens d’existence des plus démunis. Les populations des pays en développement n’ont généralement pas les moyens de se protéger contre les risques climatiques croissants. Les changements climatiques mettent donc en péril le travail de coopération au développement mené depuis longtemps. Or, les projets de développement peuvent renforcer les capacités d’adaptation aux changements climatiques et contribuer à l’atténuation de ces derniers. Aussi Pain pour le prochain et l’EPER ont-elles décidé en 2009 d’intégrer la question du changement climatique dans leurs activités de coopération au développement. Dans le cadre d’une étude-pilote, deux projets de développement menés au sud du Honduras ont été examinés. Les résultats ont été présentés aux organisations partenaires lors d’un atelier à Tegucigalpa.

Cyclones et sécheresses

Le Honduras est l’un des pays les plus pauvres d’Amérique centrale. Un tiers de la population vit avec moins de deux dollars US par jour et la croissance démographique est de 1,9 pour cent par année. Les principaux risques climatiques dans ce pays sont les sécheresses et la pénurie d’eau en raison de la baisse des précipitations, l’augmentation des cyclones tropicaux ainsi que les fortes précipitations. Ces dernières entraînent des inondations et des glissements de terrains qui mettent en danger les vies humaines, les infrastructures ainsi que la production agricole.

Outre les facteurs climatiques, les modes de culture, la croissance démographique et la pression sur les ressources naturelles en résultant influencent également la vulnérabilité du pays face aux risques climatiques. Les sols dégagés par le brûlis traditionnel n’arrivent plus à absorber les fortes précipitations. Les inondations, les glissements de terrain et la perte de terres arables en sont la conséquence.

Projets visant à soutenir la sécurité alimentaire

Les deux projets analysés dans le sud du Honduras favorisent la sécurité alimentaire de la population locale. Le projet de la commune de Pespire atteint cet objectif en augmentant les récoltes, en commercialisant et en vendant les excédents, en encourageant la gestion des ressources naturelles et le renforcement d’organisations locales, notamment les Conseils de l’eau. Le projet sis à Lepaterique lutte contre la déforestation, protège les sols, renforce les installations sanitaires de base et promeut l’utilisation d’engrais organiques.

Un paysan avec ses caféiers dans le cadre du projet à Lepaterique

Résultats de l’analyse climatique

L’évaluation effectuée à l’aide de l’outil participatif des changements climatiques et risques de catastrophes (CCRC) a démontré que la population de la région souffre surtout des conséquences des tempêtes tropicales, des fortes précipitations et des sécheresses. En dépit de leurs stratégies traditionnelles de gestion de ces risques, les habitants sont tributaires de l’aide extérieure en cas de catastrophes plus importantes.

Les activités du projet appuient et renforcent certes la capacité d’adaptation aux changements climatiques, mais les effets positifs pourraient encore être améliorés. Les forêts, les sols et l’eau en particulier doivent être mieux protégés car ils sont essentiels aux moyens d’existence. Une meilleure protection des infrastructures permet également de mieux gérer les catastrophes : par exemple, grâce à de bonnes routes, la population a accès aux marchés et l’aide extérieure peut être acheminée dans les régions où les projets sont mis en œuvre.

Les projets contribuent également à l’atténuation des changements climatiques. La majorité des émissions de gaz à effet de serre du Honduras sont dues à la déforestation et à la dégradation des sols. Les mesures de protection des sols et de reboisement aident donc à capter le dioxyde de carbone dans la biomasse et les sols. Bien que la protection du climat ne revête qu’une importance secondaire, les connaissances en la matière permettent d’établir un ordre des priorités pour les mesures à prendre. Les synergies entre les mesures d’adaptation et celles de protection du climat (par ex. le reboisement) peuvent être utilisées pour financer les mesures d’adaptation avec des fonds destinés à la protection du climat.

Atelier à Tegucigalpa

Les résultats de l’analyse de projet ont été présentés aux organisations partenaires lors d’un atelier à Tegucigalpa, organisé et mené ensemble avec Intercooperation, une organisation de développement suisse ayant de l’expérience dans le domaine des changements climatiques. Les exposés des organisateurs et des experts locaux ont fourni des connaissances de base sur les changements climatiques, ses causes mondiales et ses effets sur le plan local. Ils ont porté sur les mesures de gestion du changement climatique et sur la politique climatique aux niveaux national et international. Les connaissances de base transmises aux participants leur permettent de participer à des discussions futures et de revendiquer leurs droits. En outre, les participants ont appris, grâce à une série d’exercices, à utiliser l’outil CCRC. Lors de la visite d’un projet de développement de la région, les participants ont appliqué ce qu’ils ont appris et mené une analyse structurée de leurs projets sous l’angle des changements climatiques.

Key words

governance, access to water, food security, transfer of knowledge, deforestation


, Honduras

file

La gestion des risques liés au climat et aux catastrophes dans la coopération au développement

Comments

La traduction a été réalisée par Nadja Benes.

L’article est disponible en anglais Agricultural Project in Honduras: Food Security and Adaptation to Climatic Changes

«Les participants ont présenté leurs propositions avec fierté et une lueur dans les yeux. L’atelier a montré qu’il est possible de mobiliser beaucoup d’énergie lorsqu’on met en lumière des perspectives d’avenir.» Marius Keller, Pain pour le prochain

Notes

Pour plus d’information sur l’outil CCRC et des données sur la question climatique au Honduras (en espagnol) : www.ppp.ch/ateliers

Pour des questions éventuelles :

Marion Künzler / Pain pour le prochain

Responsable des Ateliers « Climat »

kuenzler@bfa-ppp.ch

Pain pour le prochain (PPP) - Service des Eglises protestantes de Suisse pour le développement, Av. du Grammont 9, CH-1007 Lausanne, SUISSE - Tél. : 021 614 77 17 - Fax : 021 617 51 75 - Switzerland - www.ppp.ch - ppp (@) bfa-ppp.ch

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