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En pleine guerre du Liban, le projet de formation mis en oeuvre par l’association ’Cités’ favorise le rapprochement des communautés et prépare la reconstruction nationale

Bérengère CORNET

03 / 1994

Lorsqu’en 1986 Elie Maroun commence une formation pédagogique à Lyon et élabore le projet des CITES, la guerre fait rage au Liban. "Sous les bombes, on ne pouvait pas réfléchir" reconnaît-il. Ces quelques années en France lui permettent d’élaborer un projet de réhabilitation de l’enseignement technique à partir d’un constat: le retard pris par l’enseignement au Liban et son incapacité à répondre aux besoins de la reconstruction future. Il envisage de tenter "d’avancer", même de quelques pas, convaincu qu’à la fin des combats il faudra être en capacité derépondre aux nouveaux besoins.

En 1988, l’association "CITES" voit le jour. Deux ans plus tard, une équipe de dix professeurs libanais reçoit une formation au centre national de formation d’enseignement technique privé de Lyon. Ils assurent ensuite la mise en place du projet de formation d’enseignants sur le territoire libanais, malgré la poursuite de la guerre.

Ce projet, soutenu par le CCFD, repose sur un objectif à la fois simple et mobilisateur: préparer la paix et le temps de la reconstruction nationale en commençant par la reconstruction des hommes afin de les rendre capables de participer au développement de leur pays. Il s’agit d’assurer la formation à la fois technique et pédagogique des enseignants, l’hypothèse étant que la nouvelle façon d’enseigner des professeurs induira à la fois un nouveau comportement et de nouvelles compétences chez les élèves.

Ce projet se développe sur tout le Liban, à partir d’un travail en réseau qui permet le développement d’échanges entre enseignants de régions et de communautés différentes. Le défi est immense: faire travailler ensemble des Libanais, dans un pays de tradition individualiste et dans un contexte de guerre qui ne fait qu’exacerber les tensions.

L’expérience acquise par les CITES durant la guerre explique la forte sollicitation que l’association connaît depuis la fin des combats, aussi bien de la part de l’Etat libanais que des instances internationales qui souhaitent développer l’enseignement technique au Liban. Car les besoins de reconstruction sont immenses.

Mais face à la mise en oeuvre d’une reconstruction accélérée qui produit une certaine dualité sociétale, les CITES font valoir un modèle de développement plus endogène et davantage garant de justice ... et de paix. Il s’agit en fait de poursuivre l’objectif développé pendant la guerre: rassembler autour d’un projet commun (la reconstruction nationale)l’ensemble des composantes de la société libanaise en transcendant les clivages, y compris religieux.

Grâce à la détermination d’une dizaine de pionniers, l’expérience des CITES a permis de mettre en oeuvre la paix en favorisant les échanges inter-communautaires dans une période de guerre civile. Aujourd’hui, le projet des CITES couvre tout le Liban, transcende les communautés religieuses et facilite le rétablissement du dialogue et de la réconciliation qu’il a lui même cherché à instaurer bien avant la fin effective des combats.

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