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Au Salvador, en agissant pour la protection et la défense des victimes, ’Tutela legal’ contribue à la construction de la paix

Bérengère CORNET

05 / 1994

Le Salvador est le plus petit des pays d’Amérique Latine. Il est aussi le plus densément peuplé, et l’un des plus pauvres (après Haïti et le Guatemala). Le salaire minimal est de 100 $ par mois, le chômage s’élève à 60%, l’analphabétisme touche 70 à 80% de la population. Le Salvador est un pays de monoculture (café). Ses ressources principales proviennent des travailleurs clandestins salvadoriens installés aux Etats-Unis (un quart des Salvadoriens vivent à l’étranger). Cette forte émigration a d’abord été liée à la pauvreté structurelle, quasi endémique, du pays. Puis est arrivée la guerre qui n’a fait qu’augmenter le nombre des candidats au départ.

Le conflit du Salvador, qui est considéré comme ayant été le plus long et le plus cruel d’Amérique Latine, est lié à cet état de pauvreté extrême qui a poussé les " misérables " à réclamer des droits minimaux. La seule réponse qu’ils ont obtenue du pouvoir politique, militaire, économique fut la persécution. Les droits de l’homme ont fait et font encore l’objet de graves violations : environ 150.000 personnes ont trouvé la mort, 7.000 ont disparu (chiffres très approximatifs et certainement sous estimés).

Dans les années 1970, avant le début de la guerre, et puis pendant, la torture a été utilisée contre le peuple organisé au sein de structures populaires. On peut dire aujourd’hui que c’est l’Etat (l’armée)qui a été le principal violeur des droits de l’homme au Salvador, même si les guérillas usent également de la violence.

Afin " d’humaniser " le conflit et d’y mettre un terme le plus rapidement possible, l’Eglise et l’Archevêque du Salvador ont décidé de participer au dialogue et à la négociation. Il s’agit également d’apporter une aide aux déplacés et aux réfugiés qui se trouvent dans les pays voisins. A travers cette action, l’objectif est de lutter pour la protection de la société civile, des combattants et des prisonniers de guerre en faisant pression sur les parties en conflit pour que les conventions internationales concernant les droits de l’homme soient respectées et que l’utilisation d’explosifs et de mines contre les populations civiles, les massacres collectifs, la disparition de villages entiers soient condamnés.

Les enfants sont souvent les premières victimes de ces violences. L’action de " Tutela legal ", y compris pendant la guerre, a consisté à assurer la défense juridique des victimes, malgré les défaillances du système judiciaire (les juges, en ayant cautionné la violation de certains droits sont ouvertement accusés d’être les co-auteurs des crimes commis).

Avec la fin du conflit armé, " Tutela legal " poursuit sa mission de défense juridique et développe également dans une quarantaine d’écoles paroissiales un programme d’éducation à la paix destiné aux jeunes (éducation aux droits de l’homme, connaissance des conventions internationales relatives à ces droits et... de la charte interne dont s’est doté le Salvador).

Que ce soit dans les sociétés du Sud ou dans celles du Nord, la paix repose à la fois sur la justice (réhabilitation des victimes dans leurs droits)et sur le respect des droits de l’homme (prévention). Ce sont les deux axes de travail que poursuit " Tutela legal " au Salvador.

Key words

human rights, justice, civil victim, refugee, protection of populations


, El salvador

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Construire la paix : éléments de réflexion à partir des pratiques des organisations non gouvernementales et de quelques instances nationales et internationales

Source

Colloquium, conference, seminar,… report

Fiche rédigée à partir de l’intervention de Soeur Julia HERNANDEZ de l’Association " Tutela Legal"lors de la rencontre "Partenaires de paix " (29 mars 1994, FIAP). Cette rencontre a fait l’objet d’une publication de la FPH/CCFD sous le titre : "Partenaires de paix 2 : Contre les effets des violences et des guerres : expériences concrètes et réseaux de solidarité du monde entier", juin 1994, coll.Dossiers pour un débat n°32.

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