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Une campagne nationale d’information sur l’eau, l’environnement, le développement et la solidarité internationale

Demain le monde... l’eau

Bernard SALAMAND

12 / 1995

Devant l’urgence de mettre en place des politiques de l’eau tant à l’échelle locale qu’à l’échelle planétaire afin de gérer la ressource pour satisfaire les besoins planétaires futurs, une campagne d’information - "Demain le monde... l’eau"- est menée en France depuis octobre 1994 et pour une durée de deux ans.

"L’objet de cette campagne est de démontrer qu’une meilleure gestion de l’eau dans l’environnement ne peut être le résultat que d’une prise de conscience commune aux citoyens, collectivités publiques et secteurs économiques. C’est pourquoi cette campagne est prioritairement axée sur des actions décentralisées d’information et de sensibilisation à partir de cas concrets et, si possible, d’échanges avec des groupes de populations jeunes ou adultes de pays en développement. Conduites à l’initiative d’équipes locales, ces actions s’efforcent de présenter les déséquilibres sociaux provoqués par les inégalités d’accès à l’eau, les difficultés de maîtrise et de conservation de cette ressource vitale, les conflits qui en résultent..."

Du point de vue institutionnel, la campagne "Demain le monde... l’eau" est placée sous l’égide d’un Comité national d’orientation et comporte plusieurs originalités institutionnelles. Elle est pilotée collectivement par des partenaires institutionnels (ministères, collectivités territoriales et organismes paritaires), des collectifs d’organisations de solidarité internationale (OSI)et des syndicats. Elle tente, pour la première fois en France, de regrouper sous le même label diverses manifestations officielles nationales ou internationales : Journée mondiale de l’alimentation (16 octobre 1995), Journée Tiers Monde à l’école (17 octobre 1995), Salon de l’agriculture (février 1996), Journée mondiale de l’eau (22 mars 1996), Journée mondiale de la désertification (17 juin 1996), Journées de l’environnement (juin 1996), manifestation finale de mars à juin 1996. Elle privilégie, par des moyens financiers ad hoc, l’action des groupes de terrain (groupes locaux d’OSI, établissements scolaires, collectivités...)comme moyen de mobilisation et d’information.

Au-delà de l’aspect purement institutionnel de la campagne, une première observation effectuée sur une quinzaine d’actions labélisées (sur 52 à fin 1995)permet quelques remarques intéressantes :

Supports et démarches pédagogiques

Les supports d’animation ont été très variés (jeux, pièces de théatre, concours, émissions radio, correspondances scolaires, documents pédagogiques interactifs, expositions...). Ils reflètent une certaine imagination des groupes et une volonté évidente de se démarquer des méthodes courantes d’animation. La plupart des actions étaient inscrites sur plusieurs séances et permettaient une vraie démarche pédagogique.

Point remarquable : dans la démarche pédagogique, les réalisations au Sud ont toujours été utilisées comme illustrations des propos ; les animations n’ont jamais servi de prétexte pour "vendre un projet" ou effectuer un quelconque appel au don - comme cela arrive encore très souvent dans des démarches qui s’habillent du terme "éducation au développement".

Thèmes et approches

Les actions ont bien sûr été centrées sur le thème de l’eau dans l’environnement. La transversalité du thème permettait de mettre facilement en rapport la situation de l’eau dans l’environnement immédiat des publics cibles (travail sur le cycle de l’eau, la consommation, voire la gestion de l’eau)avec une ou des situations au Sud. L’angle d’approche le plus souvent adopté a été celui des différences d’accès à l’eau.

Financement

Plutôt que de susciter des actions, l’accès à des financements dispensés pour les initiatives locales dans le cadre de la campagne a plutôt permis de sécuriser des projets qui préexistaient localement.

Points noirs et échecs relatifs

Au plan national, on peut d’ores et déjà souligner deux échecs relatifs : un manque flagrant d’image de la campagne et donc une très faible médiatisation d’une part, l’absence remarquée des structures de l’Education nationale d’autre part.

Localement, s’il est vrai que des consortiums se sont constitutés pour établir en commun des demandes de labels, il faut reconnaître que chaque type d’acteur est resté dans son cadre habituel : aux groupes locaux d’OSI l’initiative et le pilotage de l’action, aux collectivcités locales un petit financement ou un appui logistique, aux écoles, collèges et aux enseignants l’accueil des manifestations dans leurs classes...

Dernier point négatif : Il n’y a eu que très rarement communication au niveau local entre les groupes labélisés d’une même région... L’expérience des uns n’a pas forcément servi aux autres et, de ce point de vue, la communication interne pendant la campagne a mal fonctionné.

Key words

education on development, water, water policy, access to water, information campaign, public opinion, State and civil society, environment, solidarity


, France

Source

Working papers

Plaquette de présentation de la campagne.- Courrier de la planète, n° 24, 1994/09, p. 38.

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