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La philosophie de l’Union Européenne des Sourds (UES)

Manuel CAJAL

12 / 1994

L’U.E.S. veut informer les entendants des besoins des sourds tels qu’eux-mêmes les expriment. Je suis assez inquiet parce que dans certains pays, il y a encore des établissements qui ne reconnaissent pas que l’enfant sourd se trouvera toujours dans une situation de communication tout à fait différente des autres. Les sourds sont confrontés toute leur vie au sentiment d’être des étrangers dans leur propre pays. L’U.E.S. a voté une résolution pour la reconnaissance de la langue des signes. Les sourds se considèrent comme une minorité culturelle. Les obstacles au dialogue entre sourds et entendants sont d’une part leur mode de communication différent, d’autre part la non reconnaissance du mode de communication des sourds par les entendants, enfin il est très difficile pour les sourds nés sourds d’accepter que le monde des entendants n’essaie pas de communiquer et de reconnaître que les sourds se heurtent à des problèmes particuliers.

Le monde médical a un regard seulement technologique et regarde les sourds comme des malades. C’est l’exemple des implants cochléaires. Les sourds trouvent cela cruel. Le groupe de travail de l’U.E.S. fera une déclaration en juin 1995 sur les implants.

L’émancipation est le terme clé de l’U.E.S. Il est important que les droits des sourds soient respectés. Il faut en priorité renforcer ce processus de communauté pour construire une image positive des sourds, influencer le cours des choses au niveau national et européen et améliorer la situation des sourds dans la société, jusqu’à ce qu’ils aient la même considération sociale que les entendants. Il appartient donc aux associations nationales de sourds de travailler et de développer un lobby.

Je suis inquiet au sujet des enfants sourds reçus dans les écoles pour entendants. Comment communiquent-ils? Pour le moment, je suis contre l’intégration. Les besoins des enfants sourds et des enfants entendants sont différents. Cela mériterait un débat pour préparer l’avenir. Si être différent reçoit des connotations négatives et si la société est destinée à une identification avec les entendants, à ce moment là, le choix culturel peut être très chargé sur le plan émotionnel. Il faut enfin une bonne communication entre les parents et leurs enfants sourds.

Je suis très conscient qu’il est difficile pour les parents d’enfants sourds d’accepter l’existence même d’une culture des sourds pourtant incontournable. Les sourds oralisés se retrouvent isolés.

Il faut que les sourds soient conscients de leurs responsabilités vis-à-vis de leur communauté pour empêcher l’augmentation de l’isolement, aider les sourds qui ont des problèmes mentaux, dans le domaine de la santé mentale et de la surdité. De plus en plus de sourds sont engagés en tant que professionnels dans le domaine de la santé mentale et dans le domaine de l’éducation pour les sourds. Ils contribuent avec leur savoir-faire, leur expérience, à la qualité du travail des professionnels de la santé.

Key words

association, minority culture, cultural model, cultural identity, rights of minorities, social exclusion, international relations, mental health, social exclusion and health, social insertion, obstacle to communication


, Belgium, Europe, Bruxelles

Comments

"Souvent les sourds ne peuvent répondre à leurs besoins ni à ce que l’on attend d’eux parce qu’ils se sentent inférieurs, leur éducation a contribué à les rendre dépendants, entre autres des modèles de communication des entendants, ou encore parce qu’ils préfèrent se taire devant les difficultés rencontrées. Quelquefois ce sentiment d’infériorité aboutit à des troubles psychologiques; cela dès l’enfance, faute de pouvoir communiquer". Il nous paraît particulièrement important que ces remarques émanent du Président de l’Union européenne des sourds. En effet seuls les sourds eux-mêmes peuvent mieux que personne mener leurs revendications et faire reconnaître leurs droits. Leur premier droit étant la libre utilisation de la Langue des Signes. L’intervention de Johan Wesemann a été un moment clé du congrès.

Notes

GESTES Groupe d’Etude Spécialisé "Thérapies et Surdités"a organisé à Paris le troisième congrès international de l’ESMHD European Society for Mental Health and Deafnessen décembre 1994. Une publication des actes sera faite ultérieurement.

Fiche rédigée d’après l’intervention de Johan WESEMANN, Directeur général de l’EUD European Union of the Deaf, rue Franklinstraat 110, B-1040 Bruxelles, BELGIQUE. Tel: (02)735 72 18, Fax: (02)735 53 54

Source

Colloquium, conference, seminar,… report

WESEMANN, Johan, GESTES

GESTES (Groupe d’Etudes Spécialisé Thérapies et Surdité) - 8 rue Michel Peter, 75013 Paris, FRANCE. Tel/Fax 00(331)43 31 25 00 - France - gestes (@) free.fr

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