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Maurice, micro-Etat, s’industrialise et se développe

Les capitaux nationaux, souvent issus du secteur sucrier, sont prédominants dans cette industrialisation

Pierre JUDET

09 / 1996

La République de Maurice compte un peu plus de 2000 Km2. La majorité de la population habite les villes les plus importantes. La croissance de la population est maîtrisée ; le taux de croissance annuel tend vers 1 % par an tandis que l’indice de fécondité ne dépasse pas 2,3 (nombre moyen d’enfants par femme en âge de procréer).

La scolarisation au niveau primaire est à peu près totale (plus de 95 %). Elle a été rendue obligatoire par la loi en 1993.

Le PIB par tête qui a augmenté régulièrement dépasse selon les calculs en termes de Parité de Pouvoir d’Achat 6000 US $ par tête. La croissance des dernières années a été telle qu’elle a permis de liquider le chômage, le nombre de chômeurs étant passé de 22 % de la population active en 1982 à 1,5 %, ce qui correspond à une situation de plein emploi.

Jusqu’aux années 1950, l’économie mauricienne était essentiellement une économie sucrière. La production de sucre de canne qui bénéficie d’une garantie d’entrée dans la CEE a progressé jusqu’au milieu des années 1960. L’emploi sucrier (culture et transformation)a été dépassé par l’emploi manufacturier en 1984, la différence ne cessant ensuite de se creuser.

Dès le début des années 1960, l’industrie manufacturière a été encouragée et fortement protégée dans le cadre d’une stratégie de substitution à l’importation. Elle a rencontré les limites d’un marché intérieur étroit. La zone franche a donné un nouvel élan : les investissements étrangers ont contribué largement à l’essor de la zone franche mais les capitaux étrangers ont été progressivement rachetés par des entreprises mauriciennes de telle façon que 75 % des capitaux engagés dans la zone franche sont aujourd’hui détenus par des Mauriciens. Parmi une trentaine de groupes mauriciens, Floréal est un des plus importants avec 26 unités employant 15000 personnes. A l’origine, Floréal était un groupe sucrier comme d’ailleurs plusieurs autres groupes industriels. On estime d’ailleurs à 50 % la proportion de capitaux engagés dans les entreprises de la zone franche, accumulés à partir de l’activité sucrière et transférés par les groupes du secteur sucrier au secteur manufacturier.

Une fois atteint le plein emploi, qui a comme conséquence un turnover important et une forte hausse de salaires, l’économie mauricienne organise son rebondissement en faisant porter ses efforts sur :

- l’intensification et la recherche systématique de la productivité et de la qualité,

- la diversification en direction de nouvelles activités manufacturières en dehors du textile et de la confection.

Après le cycle du sucre et le cycle manufacturier, se met en place un cycle de l’entrepôt franc et de la plate-forme offshore : il n’est pas étonnant qu’à Maurice, Singapour soit devenu la référence.

Key words

world wide extension, industry, population growth, education, primary education, economic growth, unemployment, employment, industrialization, economic development, local market, investment, transfer of capital, productivity, State intervention, textile industry


, Mauritius

Comments

Maurice est l’exemple d’un petit pays qui se développe et s’industrialise, dans un contexte d’internationalisation, essentiellement à partir d’initiatives locales et de capitaux locaux et d’une gestion publique souple et pragmatique mais qui oriente, soutient et valorise les entreprises.

Source

Original text

JUDET,Pierre; ROSANVALLON, Pierre, Mission à Maurice, 1993/07 (France)

IREPD (Institut de Recherche Economique Production Développement) - UPMF BP 47, 39040 Grenoble Cedex. Tel 04 76 82 56 92. Fax 04 76 82 59 89 - France - web.upmf-grenoble.fr/lepii - lepii (@) upmf-grenoble.fr

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