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DPH : du casier à remplir au plaisir de partager

Pierre DE ZUTTER

07 / 1993

Juin 1989. Au Pérou François Greslou me demande de faire des fiches Dph sur les publications du Pratec. Il me fournit les documents explicatifs: le pourquoi et le bordereau à remplir. J’en écris une pour voir et savoir et n’en entends plus jamais parler.

Février 1992. Nouvel essai: deux fiches dans le cadre d’un coup de pouce de la Fph à des capitalisations d’expériences. Je les mets en annexe d’un petit document sur les acquis de ces capitalisations. Je n’en entends plus jamais parler.

Novembre 1992. J’installe enfin le logiciel Isis3 de Dph et fais quelques tentatives de fiches. C’est d’abord le calvaire des codes d’écriture si différents de mon traitement de texte. C’est ensuite Vladimir qui est déçu car j’ai produit de simples fiches bibliographiques: je suis tombé dans le piège.

Dans ma Convention avec la Fph, celle-ci attend de moi des fiches Dph et un appui à ce système de circulation de l’information. Mais mes informations viennent de l’expérience et non pas des publications. Comment faire? Dph devient une obsession frustrante qui me bloque.

Février 1993. Je participe à deux jours d’une session formation à Saint-Sabin: j’y vois enfin des têtes qui personnalisent pour moi ce Dph si abstrait; j’y débats les fins et les formes du système et de ses fiches. Je commence à sentir un peu mieux la chose.

Avril-mai 1993. Nouvel effort, je ponds quelques brouillons de fiches: comme je comprends mal la logique du bordereau, j’espère m’y retrouver en forçant Dph à réagir à mes essais. Et puis j’écris avec mon traitement de texte afin de ne plus éteindre l’expression de l’idée. On verra avec Dph comment récupérer ensuite ce qui l’intéresse.

Mai 1993. Annick et Françoise me donnent leurs premiers commentaires. Qu’est-ce qui leur a plu? La fiche que je n’ai pas écrite pour Dph! Celle que j’ai préparée sur l’ami Réategui de Pucallpa pour un ami d’Annick en mal d’éléments sur la logique ONG. Celle que j’ai écrite pour l’"autre" et pas pour le système.

Juin 1993. Enfin je me lance. Les commentaires reçus à Paris sur mes fiches m’ont libéré un peu. Mais surtout nous avons discuté des formes et cadres d’utilisation des fiches à faire sur la capitalisation d’expériences.

Ca marche! J’ai retrouvé le plaisir d’écrire (sur mon traitement de texte). Je ressens à nouveau le plaisir du partage. Le casier-bordereau ne me bloque plus car je ne pars plus ni des cases à remplir, ni de la publication-objet à résumer et commenter, mais de ce que je crois qu’il y a à partager dans telle expérience, dans tel contact, dans telle lecture... Annick, Françoise et Michel me confirmeront la piste à Paris le 2 juillet.

2 juillet 1993. Françoise puis André m’aident à installer la base de données DPH que j’avais reçue depuis deux mois mais dont j’avais été incapable de me servir jusqu’à présent.

3 juillet 1993. J’ouvre la base DPH, je la parcours, j’y pioche des fiches sur quelques éléments qui m’intéressent, je les imprime joliment avec mon traitement de texte pour les manier et les lire avec plaisir. Je découvre les richesses, les limites et les potentialités de DPH: au-delà du bordereau et son casier, au delà du style trop bibliographique d’une majorité de fiches, surtout les premières, il peut y avoir là un excellent support pour améliorer le partage d’expériences et d’informations qui m’intéresse.

4 juillet 1994. Après une nuit de recul, je cède à mon enthousiasme: de mon ordinateur je supprime le Windows dont je ne me sers jamais afin de récupérer de nombreux millions d’octets qui seront maintenant disponibles pour Dph.

Key words

communication, information, experience enhancement, documentation, information network, learning process


, France

Comments

Du calvaire au plaisir: pour moi, le saut qualitatif s’est fait quand j’ai compris que la fiche Dph m’offrait un support (facilement classable et utilisable)pour partager ce que je sentais utile pour d’autres et n’était pas un système de classement qu’il fallait remplir.

Mon lent cheminement vers Dph est extrêmement atypique. D’abord parce que, n’appartenant à aucun réseau ou même institution, le rapport est direct avec la Fph et celle-ci ne peut répondre en temps et forme à des sollicitations individuelles. Ensuite parce que le partage de l’expérience est depuis longtemps un métier pour moi et je ne voulais pas entrer à DPH par soumission mais dans la mesure où il aurait vraiment des potentialités pour favoriser ce partage.

Ce parcours atypique ne peut servir à aucune généralisation mais, comme tout extrême, il est un miroir déformant pour comprendre d’autres attentes et besoins, pour apprendre à travailler en fonction des différents cheminements.

En particulier, je crois qu’il est important dans l’animation et l’appui au réseau Dph de ne pas tenter de trop définir ce qui devrait être mais plutôt d’aider les auteurs et utilisateurs à dépasser leurs attitudes préexistantes, donc de ré-agir.

Pour moi c’était la phobie des systèmes bibliographiques classiques. Pour d’autres ce sera au contraire l’attachement conscient ou inconscient à ceux-ci. Pour d’autres encore...

La fiche n’est pas sur un document, c’est la fiche le document!

Des phobies ou modèles aux envies!

Dépasser les attitudes et les blocages pour découvrir les plaisirs d’un partage amélioré!

Il sera alors plus facile de retoucher, ensemble, le bordereau, les cases, les formes de diffusion, etc.

Notes

PRATECProyecto Andino de Tecnologías Campesinas(Pérou)

Source

Experience narration

(France)

legal mentions