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Agricultures d’Europe, la voie suisse

Mémoire du séminaire européen de Tête de Ran (sept. 2000)

Pierre Yves GUIHENEUF

01 / 2002

Réunies à Tête de Ran, en Suisse, du 3 au 5 septembre 2000, une soixantaine de personnes ont participé à un séminaire sur l’avenir de l’agriculture, du monde rural et de l’alimentation en Europe, à l’invitation du Réseau échanges et développement durable (REDD, Suisse), du Réseau agriculture durable (RAD, France), du Centre d’études rurales et agricoles internationales (CERAI, Espagne), d’une union de coopératives agricoles néerlandaises (In Natura) et de l’Union des producteurs suisses (UPS).

Depuis 1999, la Suisse a opté pour le découplage : les échanges de produits agricoles sont régulés par les lois du marché, les revenus des agriculteurs sont complétés par des paiements directs en échange de prestations environnementales et de conditions d’exploitation strictes sur le plan de l’environnement. En 2000, 92 pour cent des exploitations fournissaient ainsi des prestations écologiques rémunérées par l’Etat, qui y consacrait les deux tiers du budget agricole. Depuis lors, le nombre d’exploitations pratiquant l’agriculture biologique a été multiplié par quatre par rapport à 1993 et la consommation d’engrais et de pesticides est en baisse. Dans les années à venir, il est prévu de mieux adapter aux réalités régionales les mesures agri-environnementales édictées au niveau national et de conforter le système des appellations d’origine et des labels.

Malgré cela, le revenu des petits producteurs de lait reste insuffisant et des mesures sociales sont à l’étude. Le système semble difficilement transférable : les pays en développement n’auraient pas les moyens de l’appliquer et les objectifs retenus par des programmes similaires en Union européenne (par exemple, en France et aux Pays-Bas) sont très faibles. En Suisse, des agriculteurs s’interrogent sur la pérennité des aides directes et souhaitent l’instauration d’éco-taxes sur les importations afin de rémunérer les efforts d’amélioration de la qualité des produits ou d’aider les pays pauvres à s’adapter pour répondre aux normes européennes.

Dans l’Union européenne, la PAC actuelle n’est pas durable et, pour les PECO, elle n’est pas adaptée. La désertification des zones rurales se poursuit, les OGM se répandent de façon insidieuse. L’Organisation Mondiale du Commerce, qui entérine dans son fonctionnement la domination des pays riches sur les pauvres, doit être réformée de façon à réguler plus efficacement les marchés agricoles, soumis aux surproductions et au dumping, qui pénalisent les pays très dépendants de leur agriculture.

En conclusion, les organisateurs du séminaire adoptent une déclaration commune qui réclame une priorité à la durabilité et à la multifonctionnalité de l’agriculture. L’UE doit promouvoir, sur son territoire et dans les PECO, une nouvelle modernisation agricole basée sur l’écologie, les attentes sociales, l’équilibre des territoires et la qualité des produits. Au plan international, elle doit soutenir l’élaboration de politiques agricoles durables dans les pays du Sud et défendre ces objectifs au sein de l’OMC. Les participants demandent également :

  • le droit à la souveraineté alimentaire des populations,

  • la défense des labels et des AOC sur le plan international,

  • un moratoire sur la culture et les importations d’OGM,

  • l’intégration de l’OMC dans le giron de l’ONU,

  • une fiscalité favorisant les initiatives sociales et écologiques,

  • l’instauration de taxes sur les flux de capitaux et les énergies non renouvelables, pour financer les programmes de développement rural.

Key words

agriculture, sustainable agriculture, agricultural policy, CAP, Genetically modified organism (GMO), WTO, EU, precautionary principle


, Europe, Switzerland

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Contrairement à ce que son titre pourrait laisser penser, cet ouvrage détaille peu la politique agricole de la Suisse, mais établit un constat et dresse des propositions communes à plusieurs organisations d’Europe. La mise en commun d’analyses issues de différents pays et l’élaboration de propositions communes constitue un enjeu important pour la maturation du débat citoyen sur la réforme de la PAC.

Source

Book

Réseau échanges et développement durable, REED, Agricultures d’Europe : la voie suisse, C-L Mayer in. Dossier pour un débat, 2001 (FRANCE), 114, 55 p.

GEYSER (Groupe d’Etudes et de Services pour l’Economie des Ressources) - Rue Grande, 04870 Saint Michel l’Observatoire, FRANCE - France - www.geyser.asso.fr - geyser (@) geyser.asso.fr

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