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dialogues, proposals, stories for global citizenship

Pantin, la cité des Courtillères

Paul DALMAS ALFONSI

12 / 1993

Au Nord de Pantin, l’architecte E. Aillaud a construit, en 1959, avec des options novatrices, ces tours de 12 étages diposées en étoiles et ce bâtiment sinueux de 1,5 km de long. Aujourd’hui, 5500 personnes y résident. Peu mobile, cette population, bien qu’encore jeune (33% de moins de 19 ans, 13% de plus de 60)a tendance à vieillir. Les locataires ont souvent là depuis 20 ou 30 ans. Proche du RER, la cité jouit de nombreux équipements et d’un cadre assez agréable (parc des Courtillères, jardins ouvriers). Malgré une image extérieur médiocre, les habitants décrivent un quartier sans difficultés spécifiques. Mais, signe inquiétant, la revente de drogue est active.

Les Courtillères dépendent de 3 organismes HLM distincts (Office municipal - 432 logements - et départemental - 518 logements / SEMIDEP - 800 logements, attribution : Ville de de Paris). Un tel partage n’aide pas à une politique de peuplement cohérente. La gestion quotidienne (et surtout l’entretien)s’en ressent aussi. 20 ans après, des travaux de réhabilitation sont amorcés fin 81. Il s’agit de revaloriser l’image et de traiter les défauts d’étanchéité. L’Office de Pantin confie l’expérience à Bouygues et SAE. Un procédé est testé sur façades : réussite technique, mais les architectes du groupe d’évaluation estimeront qu’elle dénature l’oeuvre d’E. Aillaud... (autres actions : huisseries, ascenseurs, caves, mise aux normes électriques des appartements). La SEMIDEP se limite à une rénovation plus légère (isolation extérieure et enduits, d’ailleurs fragiles ; extension des halls ; ni double vitrage, ni travaux dans les logements). Les espaces extérieurs sont repaysagés sur fonds propres de l’Office municipal. Cette revalorisation s’est accompagnée, en 1982, de la création d’un comité de quartier, d’un foyer de retraités, d’un centre d’alphabétisation, etc. Le classement en DSQ (Développement social des quartiers)n’a pas été obtenu. Pas de ZEP (Zone d’éducation prioritaire), donc, malgré l’échec scolaire, et des difficultés budgétaires.

Le projet de réhabilitation a fait l’objet d’une concertation mais, peu familiers de la prise de parole, les résidents se sont peu mobilisés. D’ailleurs, les réunions étaient plutôt dirigistes ("des monologues de l’office", se rappelle-t-on), dans la mesure où les choix décisifs étaient déjà arrêtés ("les espaces verts ont été refaits sans concertation, sans réflexion sur le passage des gens... il n’y a pas d’aires de jeux pour les gosses". Cependant, même avec un dialogue mal instauré, l’amicale des locataires a parfois eu gain de cause.

La réhabilitation est globalement perçue comme un succès : l’apparence est meilleure ; l’isolation thermique et phonique est correcte (mais les bruits intérieurs résonnent plus). En revanche, les codes des halls d’entrée s’avèrent inutiles et les ascenseurs sont souvent en panne. Il y a peu de malfaçons mais le nouveau type de fenêtres déplaît ; les raisons de son choix (impératifs techniques et budgétaires)n’ont jamais été expliqués par l’Office. Si les loyers ont augmenté de 80% (compensés par les APL - Aides personnalisées au logement), les charges ont diminué de 60% grâce à l’isolation. Et le taux d’impayés a diminué...

Key words

housing, social housing, rehabilitation of habitat, urban neighbourhood


, France, Pantin

Comments

Les locataires apprécieraient une suite pour les espaces intérieurs (les cages d’escalier sont souvent inondées; les peintures ont vieilli; les sanitaires sont d’origine, la plomberie poussive...). La réhabilitation a valorisé les habitants sans changer grand chose sur le fond. L’image est toujours aussi négative pour les candidats au logement venus du dehors. Il est toujours difficile d’attirer une population nouvelle malgré une situation privilégiée, très proche de Paris.

Notes

Cette fiche a été réalisée dans le cadre de l’évaluation de la politique de réhabilitation du logement social, animée par la Direction de l’habitat et de la Construction du Ministère de l’equipement, du Logement et des transports, Arche de la Défense, Paroi Sud, 92055 Paris-La Défense Cedex 04.

Source

Grey literature

BARDINET, Kareen, DIRECTION DEPARTEMENTALE DE L'EQUIPEMENT DE LA SEINE SAINT DENIS (DDE 93); GROUPE LOCAL D'EVALUATION DE LA REHABILITATION DE LA SEINE SAINT DENIS (France)

CEDIDELP (Centre de Documentation Internationale pour le Développement les Libertés et la Paix) - 21 ter rue Voltaire, 75011 Paris, FRANCE - Tel 33 (0) 1 40 09 15 81 - France - www.ritimo.org/cedidelp - cedidelp (@) ritimo.org

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