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Le quartier des Merisiers à Trappes

Réhabilitation, une nouvelle image du quartier ?

Paul DALMAS ALFONSI

12 / 1993

Le village d’origine s’est développé au début du siècle avec la gare de chemin de fer. L’urbanisation massive amène la construction de ce quartier (début années 60, milieu années 70)en périphérie de l’agglomération. Gérés par la Société HLM du Nouveau Foyer, les logements sont destinés aux ouvriers de l’industrie automobile et de la SNCF. L’ensemble représente le tiers de la population de Trappes (30 000 habitants en 1990)au parc immobilier constitué à 72% de logements collectifs et 85% de logements sociaux.

La dificulté de gestion (dégradation physique et sociale)conduit la ville à racheter, en 1985, 7 des 10 "squares" (groupes d’immeubles)des Merisiers. On engage une opération de réhabilitation (3000 logement sont concernés; 416 seront détruits). 1986 : début des travaux, échelonnés jusqu’en 1991. La Société d’économie mixte gestionnaire assure la maîtrise d’ouvrage. L’enjeu : réduire l’impression de ghetto (actions sur façades, halls d’entrée, etc). La dotation Palulos sert à l’isolation thermique, aux huisseries... Des compléments concernent portes, chaudières, caves et cages d’escaliers... Une réduction des charges permet la hausse relative des loyers. Il faut, par ailleurs, maîtriser "la casse", facteur d’insécurité : après la 1ère phase, des travaux sont modifiés (des carreaux de faïence remplacent la peinture anti-graffitti des halls). Les dégradations diminuent mais frappent plus les gens sur des bâtiments refaits.

Des initiatives concernent les jeunes : classement en DSU (Développement social urbain), Zone d’éducation prioritaire (ZEP). Les habitants évoquent peu cet accompagnement social qui ne semble pas vraiment répondre aux attentes. Les jeunes "veulent bien des infrastructures, mais refusent l’encadrement traditionnel, avec l’imposition d’horaires". En effet, ils vivent sur leurs squares et souhaitent des équipements de proximité, surtout sportifs. "Les jeunes vivent la galère et les parents sont dépassés. Pour les dégradations, c’est tout le monde, les adultes y compris" : problèmes de la surveillance et de la responsabilisation des résidents.

Selon la SEM, cette réhabilitaiton plutôt luxueuse doit changer l’image du quartier. On désenclave les squares. On détruit des immeubles pour, aussi, un rééquilibrage social (les édifices concernés étaient les plus marqués par les problèmes sociaux).

Tandis que les amicales de locataires se mobilisent sur le "phasage" des travaux (obtenir qu’ils soient mieux unifiés sur chaque immeuble), pour les maîtres d’ouvrage, la concertation a été innovante : réunions de quartier, de squares et d’immeubles, appartements témoins, information écrite et vidéo dans des points accueil. L’écho a été faible et la SEM admet avoir tenu compte de l’avis des habitants sur le fonctionnement des installations, beaucoup moins sur les grands partis techniques et architecturaux. Les options de domotique (matériel fragile et peu expliqué)restent mal perçues.

Economie d’énergie, double vitrage, portes blindées, etc. : si cela paraît bien pensé, la qualité de réalisation ne suit pas. On attent les espaces verts. Problème : l’excès de sujets à traiter simultanément. Se posent les questions de l’appropriation des lieux et du respect des nouvelles installations pour des populations qui ne fonctionnent pas à la même vitesse.

Key words

housing, social housing, rehabilitation of habitat, populating


, France, Yvelines

Comments

Les meilleures intentions des "décideurs" (élus, professionnels), l’importance des moyens, une concertation innovante, un début de rééquilibrage social peuvent ne pas suffire "pour des populations qui ne fonctionnent pas à la même vitesse".

Notes

Cette fiche a été réalisée dans le cadre de l’évaluation de la politique de réhabilitation du logement social, animée par la Direction de l’habitat et de la Construction du Ministère de l’equipement, du Logement et des transports, Arche de la Défense, Paroi Sud, 92055 Paris-La Défense Cedex 04.

Source

Grey literature

DIRECTION DEPARTEMENTALE DE L'EQUIPEMENT DES YVELINES; GROUPE LOCAL D'EVALUATION DE LA REHABILITATION DES YVELINES

CEDIDELP (Centre de Documentation Internationale pour le Développement les Libertés et la Paix) - 21 ter rue Voltaire, 75011 Paris, FRANCE - Tel 33 (0) 1 40 09 15 81 - France - www.ritimo.org/cedidelp - cedidelp (@) ritimo.org

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