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La SARL AZH Multi services

Valérie BERTRAND

1993

Madame HUYGUES-BEAUFOND et Madame ZEGOUHANE ont créé "AZH Multi-Services", une SARL (Société Anonyme à Responsabilité Limitée)en octobre 1992. Cette société est spécialisée dans le télésecrétariat. Elle assure des permanences téléphoniques pour des professionnels (médecins essentiellement)et propose divers services de secrétariat.

Mme Huygues-Beaufond possédait un brevet de technicien dans le domaine paramédical et une formation en informatique; Mme Zegouhane était secrétaire. Ayant été toutes les deux licenciées pour raisons économiques, elles ont voulu créer leur propre entreprise, après avoir été pendant une dizaine de mois au chômage. Elles avaient au départ deux idées de projet : l’un dans le domaine de la restauration rapide et l’autre dans celui du télésecrétariat. L’ANPE (Agence Nationale pour l’Emploi)leur a conseillé de contacter l’ANCE (Agence Nationale pour la Création et le Développement des nouvelles Entreprises)et des organismes de conseil et formation en matière de création d’entreprise. C’est ainsi qu’elles ont contacté Mr. Pillet, représentant de PIVOD (Prospective-Innovation-Valorisation-Opportunité-Disponibilité)à Pantin. Mr. Pillet a essayé d’évaluer les recettes et coûts respectifs de ces deux projets, afin de guider leur choix. Etant donné leurs apports financiers, le projet de restauration rapide était trop coûteux. D’après Mr. Pillet, le télésecrétariat demeurait un projet davantage valable. Il s’est efforcé de diriger ces porteuses de projet vers des organismes financiers. Cet entretien a été le seul contact qu’elles aient eu avec PIVOD. Elles ont pu bénéficier par la suite de conseils provenant de sources diverses, et ainsi n’ont pas éprouvé la nécessité de rencontrer à nouveau un conseiller de PIVOD.

Un an après la création de leur entreprise, Mme Huygues-Beaufond et Mme Zegouhane n’ont toujours pas trouvé un organisme financier pouvant les aider, car ces organismes demandent aux porteurs et au projet de répondre à un profil défini (trop souvent, ils sont intéressés uniquement par des projets industriels). De plus, le temps nécessaire pour obtenir des aides financières de ces organismes reste trop long, un dossier très détaillé doit être constitué et il faut passer le cap de la commission qui donnera ou non son accord. Quant aux banques, ou bien elles leur ont fermé leurs portes, ou n’ont envisagé une autorisation de découvert ou un prêt qu’après examen du fonctionnement.

Ainsi, pour ces deux créatrices, rien n’est fait pour aider les créateurs et les entreprises nouvellement créées. Il existe un manque total de confiance. Elles ont pu démarrer leur entreprise uniquement grâce à leurs propres économies. Les seules aides financières dont elles ont bénéficié provenaient de l’Etat, avec l’ACCRE (Aide aux Chômeurs Créateurs et Repreneurs d’Entreprises). Elles ont ainsi touché chacune 43.000 FF, mais seulement 6 mois après le démarrage de leur activité. Grâce à l’ANPE (Agence Nationale pour l’Emploi), elles ont pu suivre un stage portant sur la création d’entreprise, payé par l’ASSEDIC (Association pour l’Emploi dans l’Industrie et le Commerce). Ce stage a été dispensé par un organisme de formation, OSMOSE, et comprenait 200 heures de formation en comptabilité, finances, gestion, marketing... Ce stage leur a apporté de nombreuses connaissances. OSMOSE propose aussi un crédit de 50 heures de conseil (chèques-conseils), que les créatrices peuvent utiliser une fois l’entreprise lancée. Grâce aux conseils provenant de diverses sources (OSMOSE, le service Documentation de l’ANCE, CREATIC (association basée à Nanterre), elles ont pu établir leur étude de marché, entreprendre les diverses démarches administratives et monter le dossier nécessaire pour pouvoir bénéficier de l’ACCRE. Six mois après la création de leur entreprise, l’achat du matériel nécessaire est remboursé, mais ces deux créatrices vivent toujours grâce à leurs économies. Elles ne peuvent pas encore toucher un véritable salaire. Cependant, elles espèrent pouvoir bénéficier d’une aide des banques leur permettant de constituer un fonds de roulement. Afin d’accroître leur chiffre d’affaires (difficile à évaluer au bout de six mois d’activité), il leur est nécessaire de mieux se faire connaître. Pour lancer leur entreprise, elles avaient publié une annonce dans un petit journal qui leur a coûté trop cher par rapport à ce que cela leur a rapporté. Parallèlement, elles avaient mis en placé un essai de mailing ciblant certaines catégories professionnelles (médecins, artisans...)Mais cela n’a pas été suffisant. Pour l’instant, elles fonctionnent essentiellement grâce à une diffusion d’information de "bouche à oreille". Afin de bénéficier d’informations, de rencontrer de jeunes créateurs et éventuellement de se faire connaître, Mme Huygyes-Beaufond fait maintenant partie du club ESSOR, implanté à Suresnes. Cette association regroupe de jeunes créateurs d’entreprises et organise des réunions à thème, présidées par des professionnels (à titre d’exemple, l’un des thèmes portait sur les problèmes de trésorerie).

Key words

company creation, financing


, France

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Pour créer leur entreprise, ces deux associées ont, sauf exception (PIVOD)bénéficié de conseils et aides financières de la part des pouvoirs publics. L’organisme de formation où elles ont effectué leur stage travaille en partenariat avec l’ANPE, le Ministère du Commerce et de l’Artisanat, le Conseil Régional...

Notes

Entretien avec Mme HUYGUES-BEAUFOND, le 4 avril 1993, Gennevilliers.

Source

Interview

BERTRAND, Valérie, CEDAL FRANCE=CENTRE D'ETUDE DU DEVELOPPEMENT EN AMERIQUE LATINE

CEDAL FRANCE (Centre d’Etude du Développement en Amérique Latine) - France - cedal (@) globenet.org

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