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Les centres de ressouces rencontrés - De Refter

Pascale THYS

17 juillet 2009

De Refter

FICHE TECHNIQUE

Nbre de personnes âgées :

10 personnes / 95 personnes en tout entre 0 et 85 ans.

Type de logement :

78 logements : logements individuels et communautaires – les PA vivent en logements individuels

Objectifs de l’association :

Les 4 objectifs énoncés par le groupe :

1. Réaliser du logement à bon marché pour les personnes ;

2. Vivre en harmonie avec la nature (culture bio – au début une seule voiture pour tout le monde - …) ;

3. Volonté d’ouverture vers l’extérieur ;

4. Volonté de mélanger les jeunes, les moins jeunes et les personnes handicapés (logements adaptés).

Caractéristiques spécifiques du projet :

Un habitat groupé avec mélange de personnes (jeunes / moins jeunes / handicapés) – mélange de types de logement (individuel / communautaire) – mélange d’activités (culturelles – agricoles – etc.)

Origine – contexte – historique du projet :

Le bâtiment est au départ une villa (datant de 1830) auquel s’est ajouté un édifice religieux pour devenir un internat pour filles dirigées par des religieuses jusque dans les années ’70. En 1972, les premiers habitants s’installent dans la maison des soeurs et risquent d’être expropriés par des promoteurs immobiliers qui veulent faire des bâtiments une seniorie très chic avec un beau parc tout autour.

Les premiers locataires de la maison des soeurs s’y opposent et créent une fondation. Ils sont soutenus par la Commune et le Ministère du logement. Ceci leur permet de faire appel aux capitaux privés (banques) parce qu’ils contractent au nom du Ministère du logement une dette publique étalée dans le temps pour diminuer les coûts.

Au départ, les habitants fondent une communauté d’entreprises (scierie – massages – soins « alternatifs » - etc.). Le bâtiment est rénové avec l’emprunt et des logements se créent un peu partout. Chaque logement est donc unique dans cet ensemble.

Montages financier – partenarial (aide au fonctionnement – soutien public) :

Montage partenarial :

Les premiers habitants ont créé une fondation soutenue par la Commune et le Ministère du logement. La fondation est propriétaire du bâtiment ; les habitants sont locataires de cette fondation.

Montage financier :

Le bâtiment a été acquis et rénové grâce à un emprunt bancaire contracté sous forme de dette publique par le Ministère du logement et étalée dans le temps pour diminuer les charges de la dette.

Les loyers versés par les locataires couvrent :

Le remboursement de l’emprunt initial.

Les charges habituelles (eau – électricité).

Les charges d’entretien du bâtiment, du jardin.

Les logements sont assez petits ; le coût est d’environ 150 € pour 20 m2.

Ceux qui habitent des logements individuels peuvent recevoir un subside type logement social de la Commune (ce qui n’est pas le cas de ceux qui vivent en logement communautaire).

Recrutement de nouveaux locataires :

Tous les mois une visite guidée est organisée pour les extérieurs avec toutes les explications souhaitées. Des petites annonces sont passées dans les journaux également.

Le chemin « normal » : rédiger un CV avec ses hobby, sa philosophie de vie, etc. ; ces CV sont intégrés à une liste d’attente.

Dans les faits, le plus souvent, des gens sont cooptés par les groupements communautaires puis, après quelques années, ils décident d’accéder à un logement individuel qui se libère.

1. MAITRISE DE LA PERSONNE AGEE SUR L’ORGANISATION INTERNE DE SA VIE : SON PROJET DE VIE, SON ROLE, SON AUTONOMIE

Est-ce qu’on incite la PA à développer un projet de vie personnel ? Comment ? Est-ce que cela marche avec tout le monde ? Que fait-on sinon ? Accepte-ton qu’une PA ne participe pas aux activités ?

Il n’y a aucune activité obligatoire ici, mais beaucoup de propositions, notamment culturelles :

atelier d’artistes au-dessus de la chapelle (exposition dans la chapelle) ;

bibliothèque ;

concerts ;

salle de jeux de société ;

soirées vidéos ;

théâtre ;

culture et entretien du jardin ;

entretien du bâtiment ;

etc.

Est-ce que la PA peut se rendre utile au sein du projet ? A-t-elle un rôle à jouer ? Comment est-ce que cela se passe concrètement ?

Dans le contrat de location de base figure une obligation de donner à la collectivité 6 heures de travail par semaine. C’est, entre autres, ce qui a permis de réaliser toutes les rénovations du bâtiment. Aujourd’hui, dans les faits, les gens prestent moins de 6 heures par semaine.

Qu’est-ce qui crée des balises quotidiennes (en termes d’espace-temps) pour les PA ? Comment favoriser ces temps et ces lieux repères ?

Les nombreux lieux collectifs favorisent les rencontres. Il faut aimer ce type de vie pour habiter ici.

Les activités « obligatoires » en fonction des besoins de De Refter (jardin – culture bio – entretien du bâtiment – responsable média – etc.) « oblige » chacun à prendre sa place là où il sera le plus utile.

Y a-t-il des aspects symboliques dans cette institution (valeurs promues – lieux spécifiques – projets – actions – personnes -…)

Le bâtiment porte une histoire à laquelle les habitants sont attachés : ils veulent garder aux lieux leur cachet architectural d’origine (rénovation du clocher en l’état originel après incendie) ; des photos du temps de l’internat balisent toute la cage d’escaliers ; la chapelle sert de lieu d’exposition (l’autel a été supprimé mais les fresques murales ont été maintenue). Ils semblent fiers du lieu qu’ils habitent parce que ce lieu a une histoire.

Face à la perte d’indépendance physique des PA, que met-on en Ĺ“uvre pour leur permettre de pouvoir exercer le maximum d’autonomie ?

Les premiers fondateurs de De Refter commencent seulement maintenir à vieillir (La Fondation existe depuis environ 20 ans). Ils savent que prochainement ils feront des réunions pour discuter de ce problème. Les plus grands logements individuels sont réservés aux plus âgés s’ils le souhaitent.

La visite d’une habitation pour personne handicapée montre que le logement a été entièrement adapté aux besoins de cette personne.

2. MODE DE COMMUNICATION AVEC LES AUTRES – POSSIBILITE DE PARTICIPATION ET DE DECISION – POSSIBILITE DE CONFLIT – LES LIENS AVEC LE MONDE EXTERIEUR

Existe-t-il des formes de réunion ? Existe-t-il une salle de réunion ? De quoi y parle-t-on ? A quoi servent ces réunions ?

Les habitants rencontrés estiment que le mode de gestion se fait de la manière la plus collective possible.

Il existe deux grands types de réunion :

1. Les AG logement où l’on discute d’options générales à prendre (ex : va-t-on accepter plus d’enfants dans les bâtiments ?)

2. Les commissions spécifiques qui traitent de problèmes pratiques et ont à disposition un budget à gérer en fonction du type de commission (entretien du bâtiment – jardin - …)

Comment se passe la communication entre les PA (des lieux – des moments de rencontre) ?

La volonté étant la mixité, il n’y a ni lieu ni activité qui soient spécifiquement réservés aux PA. La disposition des bâtiments et les nombreuses activités développées incitent à la rencontre et la communication. Nous avons visité une expo de peinture ouverte en permanence tous les après-midi et un concert était prévu pour le soir-même.

Existe-t-il des relations avec l’extérieur ? (Où et comment cela se passe-t-il ?) (avec quelles personnes externes ? voisins, famille, etc.)

De nombreuses possibilités existent :

Les relations avec l’extérieur via les activités (concert – expo – cultures jardin – journée porte ouverte - …) ;

Les relations avec l’extérieur parce que des locaux sont accessibles et louables : un groupe d’handicapés mentaux y organisait un camp en juillet 2002 ;

Des espaces sont prévus pour y loger : un dortoir de 50 places – 2 logements pour 2 pers à 5 Florins la nuit – on invite qui on veut chez soi.

Un secrétariat gère les relations avec l’extérieur, les locations, etc. Deux personnes de De Refter sont chargées des relations avec les extérieurs (médias –Habitat et Participation – etc.)

Admet-on les conflits entre PA et l’institution ? Comment cela se passe-t-il ? Que fait-on avec les « plus remuants » ?

Suite à l’obligation contractuelle des 6 heures de travail par semaine, des manquements ont été remarqués. D’abord, la réponse a été la création d’une nouvelle commission : le groupe des « 4 dames » qui devait veiller à gérer les aspects négatifs, et notamment le non respect de cette clause contractuelle. Aujourd’hui, il s’agit plutôt d’un groupe de médiateurs qui rencontre les personnes 1 ou 2 fois par an et discutent sur la manière dont les gens se sentent dans l’association, voire sur le pourquoi ils ne réalisent pas les tâches auxquelles ils se sont engagés.

Qu’est-ce qui est le plus important au niveau relationnel pour les PA ? Est-ce que l’institution permet de favoriser ces moments relationnels importants ?

Suite à ce qui est écrit ci-dessus, les personnes nous ont dit que, pour elles, ce qui est vraiment important, c’est la « praatcultuur ». Une culture de la discussion qui permet à chacun de se sentir bien dans l’association.

Selon vous, qu’est-ce qu’une PA peut « rendre » à l’institution ? à la société ?

Chaque personne a des rôles à assumer au sein de l’institution et des travaux à réaliser régulièrement. Les PA qui y résident sont encore suffisamment jeunes et valides que pour ne pas connaître de régime différent.

Quels types de décision peut prendre la PA au sein de cette institution (par rapport à son logement – l’organisation de sa vie quotidienne – etc.)

Les personnes, dont les PA, sont appelées à résoudre toute une série de problème qui se posent de manière la plus collective possible. Le degré d’autonomie est donc à mettre en oeuvre au sein de ce processus collectif.

www.habitat-participation.be/dph/De Refter 1.jpg

3. COHERENCE DU BATI – DE L’ARCHITECTURE – DES AMENAGEMENTS FACE AU PROJET – AUX VALEURS ; AMENAGEMENTS SPECIFIQUES POUR LES PERSONNES AGEES

Est-ce que l’organisation du logement – des locaux reflète les objectifs poursuivis ?

Les logements très petits ne permettent pas de vivre sans croiser fréquemment ses voisins ; les lieux collectifs sont très nombreux, très spacieux et permettent de proposer de nombreuses activités. La nature est bien présente (jardins collectifs avec culture d’espèces rares ; jardins privés ; espaces barbecues ; espace jeux ; etc.).

L’espace privé du logement est très petit comparé à la taille du bâtiment et aux espaces collectifs. Ceci reflète sans doute bien la philosophie de De Refter.

Y a-t-il moyen de cohabiter ? Comment ? (interculturel – intergénérationnel - …)

Les personnes rencontrés nous ont dit être traitées de « bohémiens » par certaines personnes extérieures…

Comme indiqué dans la fiche technique au niveau de la spécificité du projet, la cohabitation est ici promue à tous niveaux (mélange des âges – viennent de partout en Hollande – mélange des types de logement – mélanges d’activités proposées).

Le logement est-il modulable, adaptable, évolutif ? Comment ?

Une personne handicapée nous a montré son logement adapté à ses besoins. Les PA du lieu n’éprouvent pas encore de difficultés physiques. Quand celles-ci viendront, la « praatcultuur » permettra selon elles de trouver des solutions.

La PA cherche des repères. En quoi ce logement permet-il de maintenir des repères ?

Les deux types de repère constaté :

Un repère historique inscrit dans le bâtiment ;

Un repère au niveau d’une vie de quartier : les divers mélanges expliqués ci-dessus font évidemment davantage penser à un quartier avec ses différences, ses spécificités, ses lieux culturels, ses moments d’ouverture vers les autres quartiers,…

A proximité de quels services se trouve ce logement ?

Un petit magasin de produits d’appoint propose quelques produits dans le bâtiment (surtout des produits bio).

La ville la plus proche est Nijmegen, mais il n’y a pas grand chose d’intéressant là bas nous disent les personnes rencontrées.

Un arrêt de bus se situe juste devant l’entrée de De Refter pour les amateurs de transports en commun.

Existe-t-il des règles internes pour l’occupation des logements – locaux collectifs ? lesquelles ?

Au contrat de location est ajouté un règlement d’ordre intérieur notamment stipulant les tâches collectives à assumer dans le bâtiment.

Quels aménagements spécifiques pour rencontrer les problèmes des PA (en termes de déplacement – lumière – accessibilité – handicaps spécifiques) ?

Les PA disent ne souffrir d’aucun handicap actuellement. Signalons toutefois que tous les logements pour les PA du groupe se situent au rez-de-chaussée.

A-t-on prévu un mode de circulation ou de vision spécifiques entre les divers espaces ? Que voit-on d’une pièce à l’autre ?

Chaque logement est unique et a été aménagé suivant les souhaits du locataire. Les deux logements visités, haut de plafond, possédaient une mezzanine où était situé le lit de la personne.

Le logement visité d’une PA montrait que ses fenêtres donnaient sur l’espace jeux pour les enfants (tobbogan).

Existe-t-il des espaces avec des spécifications d’usage (lesquelles ?) et des salles sans spécification d’usage ?

Il y a suffisamment d’espaces pour mettre à disposition toutes sortes de salles où diverses activités peuvent être organisées en fonction des souhaits.

Peut-on personnaliser les lieux « collectifs » ? déposer se affaires intimes, avoir des meubles à soi, avoir ses plantes, un espace à jardiner, un espace de rangement ?

Deux exemples :

La salle « cultuurcafé » est décorée par des photos prises par un des habitants. Des fauteuils situés au fond du local peuvent être apportés ou emportés suivant les besoins.

Un des paliers visités comprend un espace pour déposer des objets (vêtements ou autres) dont on n’a plus l’usage. ces objets restent à disposition d’amateurs éventuels un certain temps, puis sont évacués.

Peut-on inviter des personnes extérieures ? Dresser une table pour 8 invités ? Permettre à un extérieur de passer la nuit ? Avoir un animal domestique ?

Seuls les habitants de De Refter peuvent louer (moyennant finance) un espace pour organiser une grande fête privée, par exemple en famille.

Le maximum de chiens autorisé est 5 ; les chats y sont interdits (problèmes de dégradation ou de disputes avec les chiens…)

Les sanitaires et les cuisines possèdent-ils des équipements spécifiques ? Lesquels ?

Dans le logement pour personne handicapée, les sanitaires et la cuisine étaient mis au niveau de la personne (plus bas) – l’escalier peut être remplacé par un petit ascenseur – etc.

Croquis approximatif de l’habitat

www.habitat-participation.be/dph/De Refter 2.jpg

Croquis approximatif du logement visité (Villa côté nord)

www.habitat-participation.be/dph/De Refter 3.jpg

Palabras claves

innovación social, lucha contra la marginación social, acceso a la vivienda, solidaridad, vínculo social


, Países Bajos, Hubbergen

dosier

Logement collectif pour les personnes âgées aux Pays-Bas

Fuente

Entrevista

De Refter

Rijksstraatweg 37 – 6574 AC Ubbergen

Tél. : 024-3235259

Site :De Refter

Personnes rencontrées :

Le responsable Media de De Refter – 3 personnes âgées – 1 personne handicapée.

Juillet 2002

Habitat et Participation - Place des peintres 1/004, 1348 Louvain-La-Neuve, BELGIQUE - Tél. (32) 10 45 06 04 - Fax (32) 10 45 65 64 - Bélgica - www.habitat-participation.be - hep (@) tvcablenet.be

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