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Les plans de développement des quartiers: un outil qui structure la parole des habitants et renforce la défense des intérêts collectifs

Une approche d’intervention efficace de lutte contre la pauvreté qui promeut le développement local en mettant l’accent sur les bonnes pratiques de gestion urbaine et la construction d’une citoyenneté active

Achille NOUPEOU

01 / 2011

Thématique : développement et gouvernance locale.

A l’origine du projet

Dans le souci de réduire la pauvreté urbaine et de lutter contre le développement anarchique des villes camerounaises, le programme de développement des quartiers urbains défavorisées a vu le jour dans le cadre d’un partenariat entre les pouvoirs publics, les bailleurs de fonds et la société civile. Ledit programme porté par ASSOAL et financé par la Délégation de l’Union européenne et CORDAID s’étend sur 16 quartiers repartis dans cinq communes de la ville de Yaoundé que sont ; Yaoundé I, II, IV, VI et VII.

La phase pilote du projet a été financé par CORDAID et s’est effectuée sur deux années au Quartier NKOLO dans l’arrondissement de Yaoundé IV. Elle a permis de collecter des informations adéquates et pertinentes qui ont facilité son extension sur d’autres quartiers des communes de Yaoundé. Les résultats obtenus aux termes du processus sur les seize quartiers ont permis d’établir un guide pour l’amélioration de la stratégie d’approche pour une meilleure réalisation des objectifs poursuivis sur l’ensemble des localités ciblées.

En tant que composante du concept de développement local, les plans de développement des quartiers sont devenus une référence en matière de bonne pratique de gestion urbaine et de construction d’une citoyenneté active.

Qu’est – ce qu’un programme de développement des quartiers urbains défavorisés?

C’est un programme de développement qui s’efforce de changer la situation des quartiers donnés et de ses habitants. Il a pour objectif de faciliter l’accès aux services sociaux de base des habitants des quartiers urbains défavorisés; ce faisant il permet de valoriser les qualités (ressources, atouts, valeurs) tout en minimisant les handicaps et en contournant les contraintes liés à la typologie de ces derniers.

Qu’est – ce qu’un plan de développement de quartiers?

Un plan de développement de quartiers est un document de planification et de programmation des actions qui devront être mises en œuvre pour assurer le développement méthodique et progressif d’un quartier et en vérifier les performances.

Cet outil permet de formaliser les enjeux stratégiques à un instant donné et les orientations sont transformées en priorités. De ceci y est contenu un plan d’action déclinant de façon opérationnelle les moyens pour agir, les étapes, les échéances, etc. Ce document est mis en œuvre sur une période donnée qui va du court au long terme en passant par le moyen terme. Cette approche de planification permet d’identifier les chantiers qui font obstacles, les freins et sur lesquels il sera question de travailler.

Objectifs et enjeux

Au niveau des populations

Sensibiliser, éduquer et fédérer les populations du quartier sous programmes autour d’un processus communautaire et pluri annuel de développement qui favorise leur accès aux services sociaux de base tout en renforçant leur capacité relativement à leur participation citoyenne quant aux préoccupations d’intérêts collectifs en rapport directes avec leur milieu de vie.

Au niveau des pouvoirs publics

Permettre la structuration des actions des pouvoirs publics et des CTD par l’élaboration concertée d’une échelle de besoins structurés et planifiés correspondant aux attentes des populations cibles tout en les associant tant dans l’exécution successive que dans le suivi et l’évaluation.

L’enjeu majeur ici est de favoriser par un processus intégré l’urbanisation de la ville tout améliorant les conditions de vie des habitants et en œuvrant pour la promotion de l’éducation à la citoyenneté. En filigrane on pourrait aussi voir la participation effective des populations à l’orientation des politiques locales.

Déroulement du projet

Partie de sa phase pilote au Quartier Nkolo dans l’Arrondissement de Yaoundé IV, phase au cours de laquelle des résultats en termes changement aussi bien sur le plan socio culturel, économiques et éducationnel ont été enregistrés, l’expérience s’est étendue sur les autres quartiers cibles, notamment: Commune de Yaoundé 1: Emana, Messassi, Etoa-Meki; Commune de Yaoundé 2: Carrière, Cité Verte Nord, Mokolo; Commune de Yaoundé 4: Mimboman, Nkolo, Nkoabang, Ekoumdoum; Commune de Yaoundé 6: Elig-effa, Mvog-Betsi, Etoug-Ébé, Nkolbikok; Commune de Yaoundé 7: Nkolbisson et Oyom-abang.

Pour l’élaboration de chaque plan, la méthodologie est restée identique à celle testée à Nkolo avec quelques améliorations, elle a consisté d’abord en une étude qui avait pour buts entre autres l’analyse du contexte socio-économique; l’analyse du capital social; l’analyse des facteurs de risques socio environnementaux et l’analyse du capital cognitif. De cette enquête une monographie par quartier est ainsi réalisé.

Du ce capital social, ont été identifiées des personnes ressources à même de pouvoir mobiliser et de porter une dynamique sociale de développement participatif. Ainsi donc un atelier de formation a été organisé à leur endroit sur les techniques d’animation d’un atelier de prédiagnostic. Au terme de cet atelier les 16 quartiers ont été divisés en 3 zones chacun pour un total de 48 zones qui feront l’objet de rencontres de pré diagnostic.

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Durant ces ateliers les résultats des études ont été présentés et les problèmes de chaque zone priorisés et des propositions de solutions ont été faites. Ils ont permis d’identifier et d’arrêter les forces, limites, potentialités et contraintes du développement de chaque quartier en question, d’identifier et de préciser la liste des problèmes prioritaires de la communauté. De ces ateliers 48 rapports sont déposés et des consultants chevronnés ont permis de mettre sous canevas d’un Plan de développement de quartier les rapports des 3 zones, puis dans chaque quartiers des restitutions se sont tenus en vu de faire valider le document par les habitants.

Données pratiques

Échelle territoriale: Dans les 16 quartiers du PDQUD;

Public – cible : Habitants des quartiers urbains défavorisés de la ville de Yaoundé;

Acteurs du projet : Habitants des quartiers; les Communes d’Arrondissement de Yaoundé à travers les Bureau d’Appui au Développement des quartiers; ASSOAL; CORDAID; DUE; Association et réseaux des quartiers concernes.

Durée actuelle : 2 ans (2009 – 2010)

Résultats actuels : Les plans de développement des 16 quartiers étendus sur cinq communes de la ville de Yaoundé sont disponibles et validés par les communes. Des dispositifs de suivi exécution desdits plans sont disponibles. Les habitants des quartiers en question ont vu leurs capacités en matière de participation et d’action citoyennes renforcées tout au long du processus d’élaboration des PDC. Un atelier de formation sur les méthodes de suivi de la mise en œuvre des plans de développement a été réalisé.

Source de financement : CORDAID; DUE

Analyse de l’expérience à la lumière des 10 Principes de bonne gouvernance

1- Se fonder sur une approche territoriale et le principe de subsidiarité

Ce projet est mis en œuvre dans les 16 quartiers urbain de la ville de Yaoundé à travers le PDQUD. Comme tel, dans sa phase opérationnelle, il n’existe aucune différence d’approches entre les quartiers constituant la zone d’intervention du projet. Mais selon la superficie et la faiblesse de la dynamique des populations d’un quartier (Nkoabang), il y a eu 2 zones au lieu de 3 comme initialement prévu. La participation elle même n’était pas au rendez vous. Mais dans le déroulement du projet, la remarque faite était l’implication des toutes les parties prenantes à tous les niveaux et l’information circulait.

2- Instituer un dialogue au sein des communautés plurielles

Le processus d’élaboration des plan de développement a vu participer toutes les couches sociales des différents quartiers. Lors des rencontres étaient présents les riches, les fonctionnaires, les étudiants, les entreprises privées du secteur informel, les ménagères, etc. Ces rencontres ont permis de créer une dynamique dans chaque quartier et ainsi avec l’appui des différentes Mairies la mobilisation a été facilitée et des comités ont été mis sur pied.

3- Remettre l’économie à sa juste place - Gérer les ressources

Dans la mis en œuvre de ce processus, en aucun cas il n’a été question de marchander. Car d’après les entretiens eus avec les différents intervenants, seul les frais de location des salles, de transport des animateurs, les honoraires des consultants et surtout l’impression (300 exemplaires par PDQ) et la diffusion ont été payés. Les populations pour participer à cette expérience n’ont déboursé aucun radis si ce n’est que un peu de leur temps pour le développement de leur quartier.

4- Se fonder sur une éthique universelle de responsabilité

Cette expérience à permis de prendre en compte même les doléances des personnes non impliquées directement dans le processus, en ce sens que les problèmes identifiés sont le plus souvent partagés par tous dans les quartiers. L’implication de la responsabilité et de l’engagement des populations est notable car pour eux il y va de l’environnement dans lequel elles vivent et ont tout à gagné de ce projet. La pertinence pourrait être identifiée ou mesurer par le nombre de dynamiques, de comités et des micro projets portés par les associations de quartiers qui se sont crées et mobilisés autour de des plans de développement des quartiers.

5- Définir un cycle d’élaboration de décision et contrôler les politiques publiques

Le projet a été élaboré de fond en comble avec la population car la phase pilote à Nkolo a permis de s’étendre sur d’autre quartiers. L’expérience a été mis sous la présidence de la communauté urbaine de Yaoundé car le délégué du gouvernement préside le comité de pilotage du programme de développement des quartiers urbains défavorisés. Au terme de la réalisation des PDQ des associations ont présenté des projets y contenus et c’est ce comité composé des Collectivités territoriales décentralisées, les représentants des populations, les associations n’ayant pas postulée, les représentants des ministères qui ont fait débat et retenu selon le plan d’urbanisation de la ville.

6- Organiser la coopération et les synergies entre acteurs

Dans cette expérience tous les partenaires (animateurs; consultants; propriétaires des salles de réunion; propriétaires des outils de sonorisation; etc.) ont négocié librement leur contrat de prestation et ont rempli leur engagement dans de bonne conditions selon les termes du contrat. Dans les procédures administrative des collectivités territoriales décentralisées impliquées dans cette expérience, nous avons observés des changements majeurs notamment dans la prise de décision (la participation de la population est toujours requise); les rencontres avec les populations; les dons de matériels est devenus fréquents à l’endroit des comités de développement issus de cette expérience; les comités d’entretien des marchés; etc.

7- Concevoir des dispositifs cohérents avec les objectifs poursuivis

Les activités prévues ont été réalisées comme prévu malgré quelques difficultés rencontrées, notamment la recherche du gain par certains habitants qui voulaient absolument avoir des retombées financières de leur participation aux ateliers. Le coaching des habitants n’a pas toujours été effectif d’où souvent le report des ateliers pour cause d’absence des participants.

Faisant fi de ces difficultés, les dispositifs mis sur pied avant pendant et après le projet ont été cohérent avec les objectifs poursuivis.

8- Maîtriser les flux d’échange des sociétés entre elles et avec la biosphère

Durant ce projet un réseau de quartier à été mis sur pied dans chacun des quartiers pour qu’à terme il y ait un réseau à la dimension de la ville et ceci dans le but de pouvoir partager les expériences et surtout les informations. Pour faciliter aussi les échanges d’informations entre les populations, les associations de quartiers et la Commune un Bureau d’Appui au Développement des Quartiers a été mis en place dans quatre des communes.

9- Gérer la durée et savoir se projeter dans le temps

Cette expérience a été pensée dans les moindre détails en ce sens dans l’optique de la gestion du temps et de sa pérennité, une projection dans le futur a été fait notamment: en prévision à la mise en œuvre des PDQ, une formation a été organisée sur la méthodologie de suivi et d’évaluation de la mise en œuvre des PDQ; un appel à projet a été lancé à l’endroit des association desdits quartiers pour permettre de renforcer la dynamique sociale développée lors de ce projet.

Au terme de la réalisation des projets contenus dans les PDQ, des processus similaires seront engagées par les communes. Nous voulons pour preuve la volonté du Maire d’une des communes (Yaoundé 2) à refaire le même exercice dans tous les quartiers de sa commune.

10- De la légalité à la légitimité de l’utilité, des valeurs et des méthodes

Ce projet répond effectivement aux besoins réels des populations et des Communes, car il n’existait pas un fil d’Ariane où sont répertoriés les besoins et des solutions pour guider, le développement des communes ou des quartiers. L’identification s’est faite par l’engagement des populations et la volonté politique des Mairies. Les valeurs partagées durant cette expérience sont la transparence, la circulation de l’information, le respect des engagements, etc. Dans l’ensemble les responsables qui pilotaient ce projet étaient à la hauteur s’appuyant sur les résultats atteints 16 plans de développement ont été réalisés et diffusés en 300 exemplaires chacun et surtout sur la base de l’expérience, un guide d’actions citoyennes a été élaboré.

Palabras claves

Camerún

dosier

Bonne Gouvernance en matière d’habitat et de gestion des déchets

Comentarios

Les Plans de développement communautaires sont un instrument efficace de planification du développement local et constituent un véritable outil, d’une gestion urbaine intégrée en ce sens que leur élaboration, leur mise en œuvre processuelle et leur suivi offre aux habitants non seulement l’occasion de prendre une part active au développement de leur espace de vie, mais aussi de défendre leur intérêt relativement aux politiques publiques en matière d’urbanisation.

Les difficultés dans la mise en œuvre de ce processus résident à 2 niveaux: la participation de la population n’a pas par endroit été ce que l’on attendait. En second lieu la position à califourchon d’un des quartiers (Nkoabang) qui se réclame appartenir à la commune de Nkol Afamba alors que la division administrative le place dans la commune d’Arrondissement de Yaoundé 4.

Questions que pose cette expérience

• Les plans de développement des quartiers seront ils effectivement pris en compte par les communes ou autres institutions étatiques? Si oui, comment? Si non, quelles stratégies adopter?

• Les plans de développement des quartiers sont ils l’image véritable des besoins des populations? S’y reconnaissent-ils?

• Les coûts financiers des projets et programmes contenus dans ces plans de développement prennent ils en compte les réalités contextuelles, les aléas de l’économie?

Fuente

Entrevista

Fiche rédigé par: Pierre Armand Nguiffo Fotso

COORDONNÉES

  • 48 rapports des ateliers de prédiagnostic;

  • 16 plans de Développement des quartiers (16)

  • Tribune du citoyen

  • Échanges avec Mr Bertrand Talla Takam responsable du PDQUD ASSOAL. Tel: 75 44 35 06; E-mail: Envoyé un mail

  • Échanges avec Mr Maurice Mokala responsable du suivi des micros projets à ASSOAL. Tel: 77 03 91 68; E-mail: Maurice Mokala

ASSOAL (Association des Amoureux du Livre) - B. P. 5268 Yaoundé, CAMEROUN - Tél: (237)220.10.12 / 994.79.53 / 986.3016 - Camerún - www.assoal.org - assoal (@) netcourrier.com

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