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Idées préconçues sur les catastrophes : lorsque le mythe concernant les pillages systématiques est contredit par la réalité... et les pillards eux mêmes

L’histoire de l’Ouragan Joan / Nicaragua 1989

Tom ROBERTS

01 / 1994

Les catastrophes donnent naissance à une multitude de mythes. Les plus largement répandus concernent l’inaptitude des populations (démunies)à faire face à la situation, aux épidémies ou encore aux pillages systématiques. A chaque catastrophe, la réalité démontre que ces croyances n’ont pas de réel fondement... mais à chaque nouveau désastre, les autorités, les médias et de nombreuses organisations d’aide internationale retombent dans les mêmes schémas.

Concernant les pillages, l’histoire du Nicaragua, ravagé en 1989 par le cyclone Joan, est révélatrice.

Cette année là, le Nicaragua fut frappé par un cyclone de force considérable. Prévenues de l’imminence du désastre, les autorités ont réussi à éviter un maximum de pertes en vies humaines grâce à l’évacuation des populations qui se trouvaient dans les zones les plus exposées. Cette évacuation ne fut pas chose facile. Un volontaire de l’Action d’Urgence Internationale, Jac Forton, écrit dans son rapport : " Au début, peu de personnes croyaient à un danger réel. Le Nicaragua ne se situe pas vraiment sur les routes cycloniques ; seules les "queues" de cyclones, telles celles d’Irène en 1971 et de Fifi en 1974, ont fait quelques dégâts dans le passé.

"Pourtant, le 18 octobre, le service météorologique lance une alerte nationale, informant les populations sur ce qui pourrait arriver si un cyclone devait se développer."

Le pays s’organise rapidement pour faire face à la catastrophe prévue : "pour sauver des vies, il faut d’abord organiser l’évacuation de toute la population exposée aux vents, soit en raison de sa situation au bord de la mer ou des fleuves, soit encore en fonction du type d’habitation où elle vit. Près de 325 000 personnes, soit un dixième de la population du pays sont ainsi évacuées (...). Certains sont difficiles à convaincre de la réalité du danger : le ciel est bleu et le vent faible. En outre, les gens ne veulent pas "laisser leur maison aux voleurs". Mais, fait unique, les "pendillas" (bandes organisées, spécialisées dans les cambriolages)font savoir publiquement qu’ils déclarent une "trêve du vol" qui durera jusqu’à la fin de l’ouragan et que les gens peuvent aller sans crainte aux refuges. Ils tiendront parole."

Palabras claves

desarrollo cultural, cultura popular, interdependencia cultural, identidad cultural, modelo cultural, organización comunitaria, catastrófe natural


, Nicaragua

Comentarios

Agir efficacement dans une situation d’urgence nécessite une compréhension des situations réelles. Si l’on accepte l’idée qu’une population est démunie et incapable de s’organiser, que la panique est de rigueur et que les structures locales sont inopérantes et impuissantes, on mettra en place des stratégies qui seront non seulement inadaptées, mais qui ignoreront les potentiels qui existent sur place. Au contraire, ceux-ci sont généralement efficaces et représentent les meilleurs atouts pour passer d’une phase d’urgence à celle de la reconstruction / réhabilitation.

L’exemple du Nicaragua contribue à démontrer que ces idées préconçues sont généralement loin d’être pertinentes.

Fuente

Informe

ROBERTS, Tom, AUI=Action d'Urgence Internationale, 1989

AUI (Action d’Urgence Internationale) - Terrasses Montcalm, 1401 rue Fontcouverte, 34070 Montpelllier, FRANCE - Tél 33 (0) 4 67 27 06 09 - fax 33 (0)4 67 27 03 59 - Francia - www.aui-ong.org - info (@) aui-ong.org

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