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BIOPRIM, un exemple de rationnalisation du marché des produits biologiques

Frédéric PRAT

05 / 1993

En sept ans, la SARL BIOPRIM est devenue numéro un de la commercialisation des fruits et légumes issus de la culture biologique, en France et dans plusieurs pays d’Europe (36 millions de F. de C.A. en 91).

Les 5500 tonnes de produits qui transitent annuellement par l’entrepôt de Perpignan, où Bioprim est installé, proviennent d’Espagne (45%), de Provence (15%), de Corse, du Sud-Ouest ou de Bretagne. Une partie, livrée directement, ne transite pas par Perpignan. La production locale ne fournit que 25% des approvisionnements.

L’exportation représente 65% de l’activité de Bioprim : pour moitié vers l’Allemagne ; le reste vers la Grande-Bretagne, la Suisse, l’Autriche, la Belgique, le Danemark et la Suède.

Les produits bios ne représentent que 1 à 2 % de la consommation. Le marché, actuellement en stagnation, devrait progresser dans les années à venir et atteindre 7 à 8 % en l’an 2000.

Pour Bioprim, l’extension du marché est liée à la puissance commerciale : face aux produits issus des grandes exploitations israéliennes, par exemple, qui de plus bénéficient de forts réseaux de commercialisation de leurs productions traditionnelles, il faut approvisionner le marché sans défaillances, en produits d’une qualité égale, ce qui n’est pas facile à réaliser avec les productions françaises issues pour la plupart de petites exploitations. Jongler avec le calendrier des productions, prévoir, assurer dans les délais, n’est pas toujours aisé pour Bioprim. Cela impose des rythmes et des critères que n’acceptent pas toujours les producteurs. Il faut aussi disposer d’une gamme étendue de produits (au nombre de 35 en 92), d’où le conditionnement de certains fruits et légumes chez Bioprim même, afin de réduire le différentiel par rapport au marché.

Autre difficulté commerciale: la production bio n’est pas encore assez massive et d’un coût (+20%)trop élevé pour conquérir les rayons fruits et légumes des grandes surfaces. Il faut donc disséminer les produits, ce qui les rend d’autant moins accessibles. Le consommateur quant à lui attend trop souvent du "bio" qu’il soit "différent". Les marges de manoeuvre sur les calibres et les aspects extérieurs restent cependant étroites pour assurer une qualité stable. Si le consommateur d’aliments biologiques devient fiable, le phénomène de mode étant presque dépassé, le problème reste cependant entier. Le "bio", même "différent", doit être présent sur les rayons pour assurer la pérennité du marché. D’où l’importance de l’information des consommateurs et l’intérêt porté par Bioprim aux campagnes de promotion du "bio" menées par Monoprix, leader des grandes surfaces en la matière. Bioprim souhaite d’autre part assurer une promotion commune des produits avec tous les acteurs de la filière, seule capable d’accroître la demande des consommateurs. Bioprim a innové : dans un secteur où les comportements sont d’ordre culturel, voire philosophiques pour certains, la société a choisi de traiter les produits biologiques comme n’importe quelles autres productions, en acceptant les lois et les contraintes du marché. En somme, une "réal-politik" commerciale qui ambitionne de mettre les pendules du monde "bio" à l’heure de l’Europe.

Mais pour l’heure, force est de constater que la commercialisation des produits "bio" reste encore une entreprise volontariste.

Palabras claves

agricultura orgánica, comercialización


, Francia

Notas

D’après un article de Maryse Lapergue

Fuente

Artículos y dossiers

LAPERGUE, M. in. EVOLUTION AGRICOLE, 1992/12 (France), N°151

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