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A Valence-le-Haut des jeunes prennent en charge la gestion d’une salle des fêtes

François VERCOUTERE

09 / 1996

En 1993, la mairie de Valence décide de construire (dans le cadre des programmes nationaux des "cafés-musique")une salle pour permettre aux jeunes d’organiser des soirées dansantes. Elle est installée au milieu d’un parc entre les deux quartiers de Valence-le-Haut, ce qui permet de régler les problèmes de nuisances sonores et de circulation.

Une consigne semblait couler de source : les équipements municipaux d’animation (deux centres sociaux)seraient les gestionnaires. Les équipes d’animation de ces centres ont alors réagi : profiter de l’occasion pour sortir d’une logique de service public et inciter à la participation des jeunes. La mairie a donné le feu vert pour faire gérer la salle par un collectif de jeunes, à condition que celui-ci agisse en lien avec les animateurs municipaux.

à partir des réseaux constitués depuis quelques années (au milieu des activités prêtes à consommer quelques projets avaient pu être menésavec des jeunes), un groupe de douze jeunes s’est mis en place.

DES JEUNES S’IMPLIQUENT DANS LE PROJET

Les animateurs ont énoncé les règles du jeu : participer bénévolement à un lieu d’animation sur le quartier en prenant des responsabilités, ce n’est pas un travail. Les jeunes ont accepté ces règles, mais en gardant, pour certains, l’espoir qu’il serait possible d’avoir un peu de travail rémunéré (fonction de disc-jockey).

Par ailleurs, l’idée était de faire de la diffusion de spectacles. Les recettes des soirées dansantes devaient alimenter cette programmation. Les jeunes ont adopté ces propositions mais en ont découvert le sens et les implications que plus tard. Leur constat de départ portait surtout sur le manque de lieux de danse dans l’agglomération valentinoise où les jeunes d’origine maghrébine soient acceptés.

Deux styles de jeunes, tous en recherche d’emploi, ont constitué ce groupe de départ : certains dans une dynamique d’insertion et motivés par l’aspect découverte, le plaisir de faire quelque chose qui soit reconnu, d’autres plus en situation d’échec attirés par l’activité soirée dansante, et la perspective d’un peu de travail.

Deux ans après, le noyau dur est essentiellement composé des jeunes du premier groupe. Les autres se sont peu à peu désengagés suite à l’éloignement progressif de l’animateur professionnel, et devant le constat du peu d’activité salariée par rapport au temps bénévole à y consacrer.

UNE ÉVOLUTION POSITIVE : L’OUVERTURE VERS LE QUARTIER

Le collectif s’est rapidement transformé en association (au bout de six mois)et a donné un nom à la salle : Parc’in. En effet, le groupe souhaitait une certaine autonomie dans la gestion des recettes, ce qu’une gestion publique ne permettait pas. Un bureau s’est constitué. Une convention a été signée en 1994 avec la ville de Valence pour préciser les modalités d’utilisation.

C’est à ce moment là que le groupe a décidé de se réunir tous les lundis soir pour prendre le temps de préparer les soirées et assurer ainsi leur réussite. Pendant deux ans ces rencontres ont eu lieu en présence d’un animateur, aujourd’hui plus systématique. Un adulte présent au sein du groupe le régule et le dynamise et il y avait la volonté de laisser l’association s’autonomiser. Cela n’empêche pas une collaboration très étroite lors des diverses animations.

Aujourd’hui Parc’In a bâti un partenariat avec des associations du quartier. Elle participe à la fête du quartier. Elle favorise la production des groupes issus des ateliers musicaux, elle aide les associations au montage de leurs soirées et accorde des gratuités à des associations reconnues comme utiles au quartier et / ou ayant besoin d’être soutenues. Elle s’est véritablement ouverte à l’intérêt collectif du quartier et s’est impliquée dans les dynamiques associatives tout en jouant la solidarité avec les autres associations. Elle envoie des jeunes au Printemps de Bourges pour repérer des groupes à programmer et travaille en collaboration avec un équipement culturel de l’agglomération.

La prochaine étape à franchir est de passer le cap du renouvellement de l’équipe. Comment profiter de l’expérience acquise par l’équipe en place ?

Palabras claves

organización vecinal, movilización de los habitantes, joven, equipo colectivo


, Francia, Drôme, Valence

Comentarios

Pourquoi ça marche ?

Le déclic a été provoqué par une équipe de professionnels, convaincus de l’ooportunité pour franchir une étape dans la participation des jeunes.

L’évolution positive du collectif s’est faite grâce à la conjonction de plusieurs facteurs :

- La régularité des rencontres et l’assiduité d’un "noyau dur".

- La transparence des décisions avec l’accord du plus grand nombre. Au départ aucune décision n’a été prise en dehors de la réunion hebdomadaire. Tout a été traité par tout le groupe. Ce qui peut paraître comme une lourdeur de fonctionnement a permis à chacun de se rendre compte des implications de chaque décision. Cela fut aussi le moment de l’apprentissage de la règle de la majorité : même si je suis dans la minorité, je me rallie ensuite à la position majoritaire. Le signe de l’adhésion au projet passe alors par le respect de cette règle, le sérieux avec lequel j’assume la responsabilité confiée, la participation aux actions.

- La présence d’un adulte issu du quartier et venu s’associer au projet.

- Le groupe n’est pas resté longtemps à discuter il a rapidement réalisé des choses concrètes, les soirées dansantes. Ceci a suscité des temps d’explications un peu vifs mais où les règles communes ont pu, peu à peu, être établies. Il a été décidé que la fonction de disc-jockey était une compétence spéciale dont dépendait le succès des soirées. à ce titre elle pouvait être rémunérée sauf pour les membres de l’association.

- Aux difficultés rencontrées en situation de responsabilité (bagarre en fin de soirée, manque de public...). Le bilan des soirées est fait au cours de la réunion hebdomadaire suivante. Chacun donne son avis sur ce qui peut être amélioré, comment éviter les problèmes...

DES QUESTIONS

L’éloignement progressif des animateurs professionnels apparaît aujourd’hui comme dommageable. Comment faire pour ne pas maintenir l’association dans une trop grande dépendance, permettre son autonomie mais pemettre en même temps que les jeunes qui pourraient se raccrocher au projet puissent connecter cette dynamique ?

Jusqu’où peut-on demander à des jeunes de s’investir bénévolement alors qu’ils sont en grande précarité? L’évolution de cette action passe probablement par une approche économique plus pointue (cerner les capacités à créer du temps de travail).

Actualisation 31 octobre 96 :

- La gestion de la salle par le groupe s’est arrêtée cet été, le relais n’a pas réussi à être pris par d’autres. Le centre social assure donc ce relais en attendant qu’une autre dynamique se mette en place : gestion en location de salle et prestation vente du disc jockey.

- Restent positifs, l’expérience acquise pour les jeunes qui ont géré la salle "on les retrouvera ailleurs, autrement" et l’émulation que cela a permis auprès d’autres jeunes.

- Les deux questionnements abordés en juillet se confirment par cette évolution.

Notas

L’auteur de la fiche peut être contacté à : Rhône Alpes Centres Sociaux, 389 avenue P. Sémard, 26100 ROMANS tél. : 04 75 05 04 14, fax 04 75 05 32 12

Entretien avec VERCOUTERE, François

Fuente

Entrevista

CR DSU (Centre de Ressources sur le Développement Social Urbain) - 4 rue de Narvik, BP 8054, 69351 Lyon cedex 08, FRANCE. Tél. 33 (0)4 78 77 01 43 - Fax 33 (0)4 78 77 51 79 - Francia - www.crdsu.org - crdsu (@) free.fr

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