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Les colloques de femmes, une dynamique collective transforme des actrices

Christine AULAGNER

05 / 1997

Le 21 mars 1995, quatre cent cinquante femmes de la région Rhône-Alpes se sont retrouvées au cours d’un colloque qu’elles ont intitulé "Paroles de femmes". Une parole destinée à partager les réalités de la vie quotidienne, les initiatives prises pour améliorer la vie dans le quartier, à faire connaître des situations, à partager des savoir-faire. Une parole énoncée pour être écoutée et reconnue comme "une pierre d’un édifice à construire pour mieux vivre ensemble".

La dynamique était lancée et un second colloque invitait ceux et celles qui ont autorité: élus, enseignants, travailleurs sociaux, médecins à venir entendre cette parole. Le 16 avril 1996, "De la parole aux actes" a accueilli sept cents personnes.

Le 3 décembre 1996, "De la parole au cri", un troisième colloque faisait tomber les tabous en abordant, de front, les problèmes des toxicomanies.

LES COLLOQUES NE SONT PAS TOMBÉS DU CIEL

Ces événements successifs ne sont pas tombés du ciel comme un paquet cadeau. Ils sont le fruit d’une longue maturation qui trouve sa source dans une rencontre de plusieurs groupes de femmes en décembre 1993 à Villefontaine. Ce fut l’occasion d’une prise de parole en public pour celles qui ont exposé les initiatives qu’elles avaient prises, et un moment d’échanges d’idées et de projets : rendez-vous fut pris pour envisager une suite.

Échanger, s’exprimer, se connaître et se faire reconnaître

Il s’agissait de poursuivre l’organisation de rencontres, d’élargir l’horizon en sortant de chez soi, de s’organiser, à travailler ensemble, à prendre la parole devant de nombreuses personnes ; de découvrir d’autres groupes et se connaître, de créer des liens, de partager les difficultés vécues, les expériences, les savoir-faire, les recherches de solutions.

Pour avoir de nouvelles idées, pour partager des projets, pour connaître ce qui se fait ailleurs, un projet plus ambitieux naît : la construction d’un colloque de femmes. De quatre groupes où fusent les idées, on passe à huit groupes, puis à treize, puis vingt qui se mettent au travail à partir d’octobre 1994. Aujourd’hui cent trente groupes sont en relation. Les groupes sont très diversifiés dans leur fonctionnement, leur autonomie, leurs objectifs, de même que leurs activités.

Puis, les objectifs s’étendent. Au-delà du partage entre groupes et entre femmes, il faut faire savoir ce qu’ils font, se faire entendre et reconnaître, être écoutées des autorités : élus, enseignants, médecins, travailleurs sociaux, caisse d’allocations familiales, centre d’information féminin...

Les femmes prennent en charge la préparation des colloques

Les femmes définissent elles-mêmes les objectifs du colloque. Elles prennent les décisions et se partagent les tâches. Toute l’organisation est prise en charge par les groupes, soutenus par leurs animatrices : le programme de la journée, le choix des commissions (chômage des jeunes et répercussions sur la famille, racisme et intégration, le rôle des groupes de femmes, mères enfants école, les mères de famille et la drogue), la décoration, le repas et le goûter, l’animation du colloque et les prises de paroles, les invitations, les demandes de financements...

Les femmes préparent matériellement le colloque et aussi leurs interventions : elles échangent et réfléchissent sur leur vécu, se préparent à prendre la parole en public. Le jour du colloque, seules les femmes ont parlé, les professionnelles ont assuré l’animation et le secrétariat des commissions.

Entre deux colloques, des projets collectifs et des liens se maintiennent

A côté de ces temps forts, les groupes mènent d’autres projets collectifs : rencontres entre groupes partageant les mêmes activités ou voulant connaître ce que font les autres ; organisation de sorties communes ; création d’un journal "Paroles de femmes" dont les groupes assurent la réalisation à tour de rôle ; mise en place d’un groupe de travail sur les "femmes relais" ; préparation du prochain colloque quand il y en a un de prévu.

Palabras claves

montaje de proyecto, mujer, movilización de los habitantes, intercambio de saber, organización de mujeres


, Francia, Rhône-Alpes

Comentarios

Une fois franchi le cap de la prise de parole, l’action a permis aux femmes de renforcer des capacités individuelles. La rencontre et la confrontation de la diversité des femmes et des groupes ont créé une stimulation pour aller de l’avant. Les groupes ont vu leur capacité à organiser collectivement des événements importants se démultiplier : les liens se sont renforcés, de nouvelles dynamiques de groupes se sont enclenchées... La dynamique, partie des femmes a emporté dans son élan les professionnels, les décideurs. Aura-t-elle permis de changer les représentations ?

Notas

Contact : Christine DUPIN ou Chimène SÉRUZIER 04.78.80.73.93.

Entretien avec DUPIN, Christine; SERUZIER, Chimène

Fuente

Informe ; Actas de coloquio, encuentro, seminario,… ; Artículos y dossiers

CR-DSU, Acteurs du développement, compétences et qualification, système de coopération., CR-DSU in. Les Cahiers du CR-DSU, 1997/06 (France), n° 15, Autres sources : "L'émergence de projets au sein de groupes de femmes de la région rhône-Alpes, Dossier ressources 1996 publié par la MRIE Rhône-Alpes (04 72 77 50 15)et document de présentation du second colloque.

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