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Une plante grimpante sans valeur autorise de grands espoirs

Mohamed Larbi BOUGUERRA

03 / 1993

Une plante grimpante rare du Cameroun, du genre Ancistrocladus, jusque là inconnue et sans nom, renferme un alcaloïde doué d’une remarquable capacité d’empêcher le virus du Sida de tuer, in vitro, les cellules humaines. Les chercheurs de l’Institut national américain du cancer (NIH)ont appelé cette substance Michellamine B.

La plante provient du parc national de Korup. Elle a contraint le NIH a adopter une attitude équitable vis-à-vis du Cameroun. En effet, à Rio, le gouvernement américain a refusé de signer la Convention sur la biodiversité. Du coup, tous les chercheurs américains à l’étranger se sont trouvés dans une position très inconfortable, le gouvernement, en ne signant pas, refusait en fait de reconnaître les droits des pays du Tiers-Monde sur leurs plantes et leurs animaux. Pour pouvoir poursuivre ses activités, le NIH a dû signer des accords avec les pays où il poursuit ses travaux de prospection et de screening des plantes à activité biologique. Ces accords ne reconnaissent pas des droits mais, avec le Cameroun par exemple, le NIH assure "qu’il fera tout son possible" pour que celui-ci reçoive des royalties si le Michellamine B obtient un brevet et est commercialisé, et ses responsables tiennent à assurer les gens qu’ils ne sont pas là pour exploiter leurs richesses. Il n’en demeure pas moins que le Cameroun ne retirera pas un sou de cette affaire tant que le médicament ne sera pas commercialisé.La plante en tout cas paraît très rare et ne se rencontre à Korup que sur quelques km². Certains mettent en doute les droits des Camerounais, prétendant que leur médecine traditionnelle ignore cette plante mais l’auteur fait remarquer qu’une ancienne loi de la Nouvelle Angleterre attribue aux villageois le droit d’exploiter les bancs d’huîtres inconnus et qui viendraient à être découverts. Pourquoi de telles dispositions ne joueraient-elles pas en faveur des habitants de la forêt tropicale humide du Cameroun ou d’ailleurs, plaide Susan Miller

Palabras claves

medicamento, Sida, biodiversidad


, Camerún

dosier

Biodiversité : le vivant en mouvement

Comentarios

La seule étude de la Michellamine B fera de toute façon progresser la connaissance concernant le Sida, même si un médicament commercialisable n’en était pas tiré. Ces avancées seront mises sur le compte de la science occidentale et non au crédit du Cameroun et de sa populations. Il est permis de penser que le NIH, avec ses accords, essaie de gagner du temps. C’est malheureux car Miller note que la suspiçion est de plus en plus perceptible entre chercheurs et pays hôtes.

Une fois de plus est posée la question des richesses naturelles du Tiers-Monde et leur exploitation au profit de l’humanité et non au bénéfice exclusif de quelques intérêts égoïstes étroits et à très courte vue.

Notas

Titre original de l’article :"High hopes hanging on a "useless" vine"

Fuente

Artículos y dossiers

KATZ MILLER, Susan in. THE NEW SCIENTIST, 1993/01/16 (Royaume Uni), 1856

menciones legales