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L’accompagnement des projets... attention au chant des sirènes !

Claude CHABOT

06 / 1998

LE PORTEUR DE PROJETS : UNE RICHESSE LOCALE.

La richesse globale (et à long terme)d’un territoire est autant liée aux hommes qui l’habitent et aux projets que ceux - ci développent qu’à un héritage naturel, architectural ou autre.

LE PORTEUR DE PROJET DANS SON QUOTIDIEN.

Le porteur de projet vit bien souvent dans un climat de fragilité (en rupture). Son projet est bien souvent le fruit d’une écoute locale, d’une observation minutieuse du territoire, d’un compromis entre son passé et sa vision nouvelle des choses. Il s’accroche à cette idée " force " tout en l’enrichissant au quotidien et en lui donnant son visage définitif (si définitif il peut y avoir).

Mais un porteur de projet doit aussi soumettre son idée, s’entourer de partenaires, il aura donc l’obligation de présenter son projet aux structures compétentes. S’il est relativement facile de rencontrer les décideurs, ils s’impliqueront dans un projet extérieur à leur structure bien plus rarement.

De nombreuses démarches infructueuses auprès d’organismes peu réceptifs vous amèneront peut être à penser qu’il vaut mieux diriger vos efforts vers la rencontre de personnes dans la même situation que vous ; que vous devrez créer des alliances pour améliorer la pertinence de votre projet. En être passionné, (il y a nécessité)vous considérerez alors que la meilleur façon de faire accepter votre projet est de le monter vous - même petit à petit. Non reconnu, à l’écart des réseaux habilités, tout vous sera plus difficile. Les seuls éléments sur lesquels vous pouvez vous appuyer : votre conviction, votre force de travail, la pertinence de votre projet et votre flexibilité.

L’échec peut être au rendez - vous (car il y a risque), ce n’est pas pour autant que votre projet et vous - même êtes sans valeur. Toute initiative a pour le territoire valeur d’expérience et est à ce titre riche et louable.

LE ROLE DES ORGANISMES SPECIALISES DANS LE DEVELOPPEMENT

Ce sont ces organismes que vous rencontrez en priorité. Ce peut être des structures légères avec un bénévolat important mais très fréquemment vous aurez pour interlocuteur des institutions. Dans ce cas, il faudra y trouver des partenaires. Votre projet ne sera retenu que s’il entre dans la ligne de la structure. Il ne sera rien fait si tel n’est pas le cas. Plus votre projet comportera un risque et moins il a des chances d’être retenu ; la notion de rentabilité à court terme est aussi ici couramment recherchée. Il peut aussi arriver que votre projet entre dans les objectifs de la structure, mais d’autres facteurs (ceux - là plus personnels)seront à prendre en compte ; le fait que votre projet soit quelque peu en concurrence avec l’un des organismes du réseau de cette structure vous discréditera.

Etre porteur de projet, c’est aussi la solitude et l’incertitude.

TENTATIVE D’ANALYSE

Dans un climat de concurrence, dans un type de mission particulier et dans un mode d’établissement des rémunérations, il n’est pas étonnant que des organismes laissent en quarantaine des porteurs de projets (hors normes, " non - exploitables " directement, etc.)et ce d’autant que tout nouveau projet risque d’en détruire un ancien.

Il est vrai que ces institutions n’ont pas pour mission d’aider ceux - ci (étrangers à la structure)et la prise de risques n’est pas un facteur facilitant l’avancement des rémunérations des personnes. De plus certains projets, pour qu’ils soient développés, exigeraient des compétences vastes et multiples, ces projets font appel à des compétences autres que techniques ; l’analyse du problème et sa résolution sont plus complexes que l’apport de simples conseils techniques.

Palabras claves

desarrollo local, estrategia de desarrollo, actor social


, Francia

Comentarios

QUE FAIRE ?

*Projet et personne doivent être associés, en condamnant le projet c’est aussi quelque part la personne qu’on condamne - d’autant plus que la personne est socialement fragilisée. Le porteur de projet est une richesse, ne pas chercher à comprendre le pourquoi, ne pas chercher à déceler la richesse enfouie c’est en quelque sorte manquer à son rôle d’animateur. Accompagner un projet c’est aller dans le sens de son porteur, c’est prolonger sa réflexion ou son action.

Le "jeu" n’est certes pas facile mais c’est à ce prix que de bons projets pourront naître et que les " forces " de propositions pourront continuer à s’exercer.

* Le porteur de projet à besoin d’établir des relations, il doit sortir de son isolement. Aussi tout ce qui facilite la rencontre de personnes doit être développé. Rompre avec son isolement c’est aussi lutter contre le découragement. Le réseau crée une force, signe une appartenance ; sans cela, tout porteur de projet aura bien des difficultés à avancer. Toute personne qui favorisera ces rencontres, accompagnera véritablement le projet.

* On parle souvent de la nécessité de créer des structures d’expertise de projets. L’idée est intéressante mais que dire d’experts trop impliqués ou trop fidèles à une forme de pensée, comment feraient - ils pour se défaire d’anciens réflexes qui les ont toujours accompagnés ?

De plus certains projets innovants n’ont apparemment aucune chance de réussir et pourtant la réussite est au rendez - vous. Qui est prêt à parier sur des idées novatrices ?

* Il me semble que l’une des voies possibles serait de permettre au porteur de projet de réaliser concrètement, à petite échelle, son projet. Cette mise en situation pourrait être une entrée " en douceur ". A l’issue de la période test un bilan pourrait être fait, l’impact de l’initiative pourrait être mesuré. Si le bilan est positif l’initiative serait reconduite. Mais il y a aussi nécessité de juger l’apport d’une idée ou d’une action sur le long terme et ce d’autant plus que certaines initiatives sont éloignées de la pensée initiale.

* L’objectif n’est pas non plus de donner aux uns ce que l’on reprend aux autres, de détruire ce qui a été si difficile à construire, l’idée est de tout mettre en ouvre pour dynamiser les initiatives et faire en sorte que l ’expérimentation s’inscrive dans le quotidien ; nous ne pouvons nous passer des évolutions majeures de notre siècle - sauf si l’on accepte la " régression ". Tous au quotidien avons notre mot à dire notamment en participant à l’élaboration (ou mieux au renforcement)de ce climat ; participer au changement c’est accompagner fortement ceux qui tentent d’apporter de véritables réponses aux questions posées.

Fuente

Texto original

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