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ZAMIR, un réseau au service de la paix et de la démocratie dans les Républiques de l’ancienne Yougoslavie

Garder le dialogue avec des bouts de ficelles informatiques

Benoit DUMOLIN

07 / 1998

En octobre 1991, alors que la guerre éclate sur le territoire de l’ex-Yougoslavie et que les communications téléphoniques entre certaines républiques du pays deviennent presque impossibles, ce sont les télécopieurs des groupes pacifistes allemands qui servent de relais pour transmettre des télécopies entre Zagreb et Belgrade. Mais très vite, on s’aperçoit que des moyens de communications plus efficaces sont nécessaires.

Dans un premier temps, jusqu’au printemps 1992, un système de courrier électronique entre Zagreb et Belgrade fut mis en service en utilisant les ressources téléphoniques encore utilisables la nuit en raison de la saturation du réseau téléphonique.

En juillet 1992, la Campagne Anti-guerre à Zagreb et le Centre Anti-guerre à Belgrade décident d’installer leur propre serveur en utilisant une ligne téléphonique servant en temps normal pour la voix et un ordinateur avec d’autres utilisations la journée. Naissent ainsi deux systèmes de courrier électronique : l’un à Zagreb (Croatie)("ZAMIR-ZG"), l’autre à Belgrade (Serbie)("ZAMIR-BG").

Les serveurs de Zagreb, Ljubljana et Belgrade sont reliés à Bielefeld. De 4 à 12 fois par jour (selon la situation technique), les serveurs de ZTN échangent leurs courriers électroniques entre eux ou avec d’autres réseaux dans le monde. Concrètement, les messages mettent de deux à quatre heures pour arriver à leur destinataires.

La mise au point d’un système fonctionnel

Les systèmes de courrier électronique installés à Belgrade et Zagreb connaissent de nombreux problèmes liés à la faiblesse des moyens techniques et à l’amateurisme des personnes qui assurent le suivi localement. Ils seront comblés par la mise à disposition de matériels performants et par la formation de responsables locaux.

Dès lors, le réseau peut s’étendre à d’autres villes que les capitales croate et serbe. Début 1994, deux nouveaux systèmes ont rejoint le réseau : "ZAMIR-LJ" à Ljubljana (Slovénie)et "ZAMIR-SA" à Sarajevo (Bosnie-Herzégovine), suivi en octobre 1994 d’un nouveau système "ZANA-PR" à Pristina au Kosovo et en mars 1995 à Tuzla (Bosnie-Herzégovine)"ZAMIR-TZ". Le serveur de Pristina est relié à celui de Belgrade alors que celui de Sarajevo est relié à celui de Tuzla qui est lui même relié à celui de Zagreb. Les serveurs de Zagreb, Ljubljana et Belgrade sont reliés à Bielefeld.

C’est ainsi que nait ZaMir ("pour la paix" en serbo-croate)Transnational Net (ZTN)réseau informatique alternatif consacré à la promotion de la paix, de la non-violence, de la défense des droits de l’homme, de la justice sociale, etc. Il cherche à établir ou rétablir une communication entre les individus des anciennes Républiques, notamment pour les réfugiés. Pour ce faire, il offre non seulement des services de courrier électronique, mais aussi des forums de discussion (dont certains sont en serbo-croate). Ces services sont ouverts à toute personne intéressée ainsi qu’aux organisations humanitaires, aux média indépendants, aux collectifs pour la paix, etc.

En juin 1995, plus de 1700 usagers (dont près de 300 groupes)utilisaient gratuitement le réseau ZTN grâce aux donations qui permettaient de couvrir les frais d’installation et de fonctionnement. Chaque serveur envoyait ou/et recevait environ 500 kilobytes par jour. La plupart des utilisateurs avaient accès gratuitement à ZTN.

Quelques exemples d’utilisation

Sarajevo Pony Express

Sarajevo Pony Express - Servis za Pisma était un service international d’acheminement du courrier destiné aux réfugiés qui voulaient correspondre avec des personnes en Bosnie-Herzégovine. Il fonctionnait comme un service postal mais qui utilise le courrier électronique. Les messages étaient transmis sous la forme d’un texte informatique via Internet et ZaMir jusqu’à des correspondants qui se chargeaient de les faire parvenir aux destinataires finaux. Le service desservait les villes de Sarajevo, Tuzla, Jablanica, Zenica, Bihac, et indirectement, Mostar (via Jablanica), Prnjavor et Bijelina (via Belgrade).

Toute personne désirant utiliser ce service devait adresser un premier message court (pas plus de 300 mots, sans photographies)avec le maximum d’indications sur le destinataire (adresse, téléphone, etc.)et en précisant les coordonnées pour la réponse, ce par Internet, courrier postal ou télécopie.

Alternativna Informativna Media

En s’appuyant sur ZTN, Alternativna Informativna Media a constitué un réseau de presse alternatif qui permet des échanges d’articles entre les rédactions de presse écrite des parties en conflit. Il a ainsi permis la publication d’articles serbes dans la presse indépendante croate et inversement.

Palabras claves

tecnología de la información y de la comunicación, informática


, Yugoslavia

Comentarios

Une reconversion difficile

Parallèlement à la professionnalisation des groupes pacifistes d’ex-Yougoslavie, le réseau " ZaMir " n’a pas réellement su répondre à la fin du conflit aux besoins de leurs utilisateurs. L’arrivée progressive de l’Internet d’abord en Serbie et en Croatie puis dans les autres républiques et la difficulté de maintenir un système opérationnel et performant avec peu de moyens aurait nécessité un reploiement des activités de Zamir ce qui n’a pas été toujours anticipé.

Malgré tout, Zamir au delà de l’outil qu’il représente, s’est révélé être une expérience formidable d’appropriation des nouvelles technologies pour la défense du pacifisme tout en étant un symbole fort d’un mode d’échanges en situation de guerre où la non-communication et la désinformation constituaient des armes très puissantes. Et c’est à ce besoin de communiquer que le réseau a su répondre à une période où Internet n’était pas encore le phénomène que l’on connait aujourd’hui.

Fuente

Texto original

http://MediaFilter. org/MFF/ZTN_InFo. html

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