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Les communautés de pêcheurs sénégalais souffrent de la décentralisation

Aliou SALL

10 / 1999

Le constat d’échec de la gestion centralisée appliquée par les Pouvoirs Publics depuis les indépendances, a beaucoup contribué au changement des pratiques jusque là en cours par une nouvelle approche dénommée décentralisation. Elle est donc perçue comme une nécessité de changer radicalement les anciennes pratiques.

Entrée en vigueur effectivement que depuis Janvier 1998, la décentralisation n’est que le retour de certaines prérogatives aux populations et leur implication dans les politiques les concernant. Ce qui signifie en principe une amélioration de leurs conditions de vie par la promotion de l’auto- développement.

Malheureusement force est de constater aujourd’hui que la décentralisation depuis sa mise en application a plus contribué à l’asservissement des populations qu’à leur épanouissement. Et loin d’avoir résolu leurs problèmes, elle les a même aggravés particulièrement dans les communautés des pêcheurs.

Pourtant la place de choix qu’occupe la pêche dans l’économie du pays et son apport en devises pour le Sénégal devrait aider à la définition et à l’acceptation de chaque partie, et à jeter les bases d’une collaboration saine et franche entre l’administration et ces communautés ; ceci pour rompre d’avec la méfiance mutuelle qui caractérise souvent leurs rapports.

La responsabilité de ces communautés impose de mettre un terme à l’assistanat (pour mieux les aveugler et les empêcher de prendre conscience)et aux récupérations négatives de l’administration. La limitation de la décentralisation au seul renforcement de l’encadrement du secteur sans se fier aux préoccupations des communautés dépendant de la pêche réduit considérablement la portée de cette politique.

Les opérateurs qui continuent de payer des taxes lourdes aux municipalités, ne voient jamais la satisfaction de leurs problèmes.

La collecte des déchets, l’adduction d’eau, l’assainissement ou l’électrification demeurent autant de difficultés sans solution dans ces communautés. Par conséquent, l’insécurité qui est permanente, gagne du terrain.

Le clientélisme politique érigé en règle dans la gestion de ces communautés favorise l’exclusion et la paupérisation d’une bonne partie de la population au profit d’une petite minorité qui s’enrichit.

Cette pratique permet ainsi à l’administration de reprendre par la main gauche ce qu’elle a perdu par la main droite.

La non prise en compte aussi des modes traditionnels de gestion dans les communautés de pêcheurs par la décentralisation constitue une autre difficulté.

La gestion participative nécessite une concertation permanente entre tous les acteurs et à tous les niveaux pour garantir une plus grande implication des femmes, hommes, jeunes et vieux.

C’est pourquoi le CNPS a voulu anticiper sur les menaces qui pèsent dans les communautés de pêcheurs en intégrant dans la gestion des communautés ichtyques les notions de patrimoine communautaire et de participation active.

Les responsabilités, les tâches et le contrôle de ces communautés doivent alors être ramenés vers l’échelon le plus bas où leur implantation sera très efficace. Et alors il leur reviendra de s’assurer que les initiatives qu’elles prennent, répondent à leurs objectifs d’auto-développement par l’auto-promotion. Ainsi, il sera possible de faire de ces échecs et de ces insuffisances des acquis en vue de garantir un développement harmonieux à ces communautés et de réussir une décentralisation véritable et effective.

Palabras claves

pesca, pesca tradicional, pescador artesano, descentralización, participación de los habitantes


, Senegal

Notas

Aliou Sall est socio-anthropologue, spécialiste de la pêche. Il est aussi le secrétaire exécutif du Credetip.

Fuente

Texto original

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CREDETIP (Centre de Recherche pour le Développement des Technologies Intermédiaires de Pêche) - B.P. 3916 Dakar SENEGAL - Tél. : (221)821.94.62 - Fax : (221)821.94.63 - Senegal - credetip (@) sentoo.sn

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