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L’appropriation d’un projet par les bénéficiaires

L’installation des stations Scanwater d’adduction d’eau au Cameroun, où les conditions de survie de l’équipement collectif

Romain DAYANG

02 / 1999

Entre 1980 et 1991, la Coopération Danoise a financé l’installation en milieu rural de 335 stations Scanwater d’adduction d’eau potable. Jusqu’en 1990, ces stations ont fait l’objet d’un suivi et d’un entretien financé par le gouvernement Camerounais avec l’appui de la Coopération Danoise. Les populations, principaux bénéficiaires n’avaient aucune responsabilité au niveau des charges.

Au cours des années 1990, l’Etat va connaître de graves difficultés financières, ce qui le contraint à suspendre le suivi et l’entretien des stations. Après quoi la plupart d’entre elles vont tomber en panne pour être ensuite abandonnées par les populations. Cet ambitieux projet était en train d’échouer fatalement sous le regard impuissant et innocent des bénéficiaires.

En 1996, le gouvernement prend l’initiative de la réhabilitation des stations susceptibles d’être viabilisées. Pour cela, il fallait mener une enquête pour identifier les stations autour desquelles on pouvait avoir ou construire une dynamique de responsabilisation de la collectivité. Ainsi, le travail de réhabilitation technique des installations était accompagné d’un volet animation - formation. Il fallait impliquer au maximum les bénéficiaires à travers la mise en place des Comités de gestion des stations.

Malgré ces précautions, on a cependant relevé des situations d’échec. Quelques mois seulement après la réhabilitation de certaines stations, des actes de vandalisme ont conduit au pillage des stations fraîchement réhabilitées. Par contre, on note aussi que des stations installées depuis 1980 sont toujours restées en fonctionnement de manière continue du fait que, les bénéficiaires se sont impliqués fortement dans leur gestion.

Palabras claves

cooperación, agua potable, desarrollo comunitario, desarrollo rural, participación popular


, Camerún

Comentarios

Dans la mise en oeuvre d’un projet d’intérêt collectif, la participation des bénéficiaires est une condition sine qua non de l’appropriation du projet par eux. Dans le cas présent, le premier volet n’a plus pris en compte la présence de la population comme actrice ayant une influence sur le projet. L’Etat s’est substitué à la dynamique locale qui devait porter le projet. La phase de réhabilitation devait d’abord permettre à travers son volet animation/formation de faire prendre conscience aux bénéficiaires des enjeux qui existent autour du projet à savoir : leurs intérêts et la responsabilité qu’ils doivent tenir pour sauvegarder ces intérêts.

Il faut également revoir la perception que certains ont de l’aide au développement. Les bénéficiaires de ces aides devraient être amenés à comprendre qu’un projet de développement est au delà d’une simple faveur, l’appel à un partenariat où chacune des parties a un rôle et une responsabilité.Ceci suppose un travail de sensibilisation et d’accompagnement. Poser la condition d’une contribution ou apport des bénéficiaires serait la meilleure façon de les amener à se comporter en partenaires plutôt qu’en assistés comme on le constate. Un projet qui ne demande pas pour sa mise en oeuvre un apport des bénéficiaires conduit à inhiber l’initiative et l’effort de ceux qu’on veut aider et on peut même se permettre d’interpréter cette manière de faire comme une politique visant à maintenir les bénéficiaires dans une situation de dépendance perpétuelle. En fin de compte, comment à travers un projet de coopération mobiliser tout le potentiel et l’énergie d’une communauté ? C’est l’enjeu.

Il se pose aussi pour ce cas la question du niveau et du temps d’implication des populations.

Il nous semble que si les bénéficiaires avaient été impliqués depuis l’identification du problème en passant par la formulation et le choix des solutions, ils se seraient sentis plus impliqués dans le processus de recherche de solutions à leurs problèmes d’approche ; c’est un problème que véhicule les projets " clé en main ".

Notas

Entretien avec un responsable du projet.

[Fiche produite dans le cadre du débat public "Acteurs et processus de la coopération", appelé à nourrir la prochaine Convention de Lomé (relations Union Européenne/Pays ACP). Lancé à l’initiative de la Commission Coopération et Développement du Parlement Européen et soutenu par la Commission Européenne, ce débat est animé par la FPH.]

Fuente

Entrevista

CANADEL (Centre d’Accompagnement de Nouvelles Alternatives de Développement Local) - BP 3799 Yaoundé. CAMEROUN. Tél. : (237)221 31 40 / 200 38 74 - Fax : (237) 220 55 20 - Camerún - www.canadelcam.org - contact (@) canadelcam.org

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