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L’amitié comme préalable à une coopération décentralisée

Un groupement d’agriculteurs du Pithiverais à la découverte de leurs homologues sénégalais

Anne Sophie BOISGALLAIS, Lucien ALBRECHT

09 / 2000

Tous les trois ans, le GEETA (Groupement d’Etudes Economiques et Techniques Agricoles), association loi 1901 qui a 230 adhérents dans la région de Pithiviers (Loiret), organise un voyage d’études pour découvrir une autre réalité agricole dans un pays étranger. Le GEETA travaille en partenariat avec la chambre d’agriculture du Loiret pour un développement rural harmonieux, solidaire et respectueux de l’environnement. Pour cela, ils ont embauché trois conseillers et une secrétaire qui les aident dans les domaines techniques et économiques. Au quotidien, le GEETA organise des rencontres entre adhérents, des formations, des réunions thématiques, des visites sur le terrain et les conseillers sont disponibles au téléphone ou en déplacement pour tout problème qui se pose à une exploitation. Analyses de terre, expérimentations, suivis de parcelles, analyse des charges de structure, machinisme, environnement… tout ce qui concerne la vie de l’exploitation est abordé, en fonction des demandes des adhérents.

En janvier 1998, après avoir hésité à mieux connaître leurs concurrents américains, les agriculteurs du GEETA ont choisi de découvrir le Sénégal, et 30 adhérents se sont lancés dans l’aventure, organisée par une conseillère qui connaissait bien le pays pour y être née et y avoir de nombreuses attaches. Elle a donc préparé un programme de visites professionnelles émaillé d’escapades touristiques : ministère de l’Agriculture et de la Pêche, direction de l’horticulture, groupement des exportateurs, crédit agricole, entreprises privées, société d’aménagement et d’exploitation des terres du fleuve Sénégal, centre de formation aux métiers de l’agriculture, visite de rizières, d’une sucrerie… Les agriculteurs du Loiret ont pu appréhender en quelques rencontres et visites la réalité du Sénégal, ses institutions, ses grands projets et la vie quotidienne des paysans. « L’organisation a été fastidieuse, reconnaît Alain Sagot, président du GEETA à l’époque. Sur place, il a fallu nous adapter à l’organisation africaine qui n’est pas toujours très précise ! » Il n’empêche, la rencontre humaine fut émotionnellement très forte. Les agriculteurs du Pithiverais ont établi des liens amicaux avec un village du Nord du Sénégal, Bokhol. Ce village de 2 300 habitants est entouré de riz, de tomates, d’autres cultures légumières et d’arachide. Comme partout dans le pays, les femmes assurent la majorité du travail : elles s’occupent du reboisement, de la culture et de la commercialisation du riz « paddy », de l’entretien de leurs parcelles irriguées. Les femmes se sont, de plus, organisées pour assurer la garde des enfants de moins de 7 ans, les enfants plus grands étant scolarisés dans les trois classes du village.

Les paysans de Bokhol ont fait part de leurs difficultés à leurs homologues du Loiret : les femmes manquent de tuyaux, motopompes, moulin, décortiqueuse pour leur production de riz, tandis que les hommes aimeraient se procurer de l’engrais mais n’en ont pas les moyens financiers. D’autre part, ils aimeraient se mécaniser, avoir des tracteurs, des charrues, des remorques, des herses… et trouver des débouchés pour leurs oignons.

L’accueil fut si chaleureux que les agriculteurs de la région de Pithiviers n’ont pas voulu en rester là : ils envisagent de mettre sur pied un jumelage et ils ont lancé une correspondance entre les écoles de Bokhol et du village du Loiret de Saint-Aignan.

A leur retour, les paysans du Loiret ont aussi décidé d’utiliser les reliquats budgétaires de leur voyage pour financer les projets de ce village qui manque aussi cruellement d’installations sanitaires et d’eau potable. Depuis lors, après des échanges de courrier, ils ont fait des propositions d’aide financière à partir des besoins des gens de Bokhol. Les échanges épistolaires prenant beaucoup de temps, ils sont toujours en attente des réponses, mais une coopération est née. Alors que ce n’était pas prévu, le voyage d’études a débouché sur des liens durables entre deux communautés paysannes.

Palabras claves

agricultura, comunidad campesina, mejoramiento de técnicas tradicionales, alianza


, Francia, Senegal, Loiret

dosier

Des ruraux inventent de nouvelles solidarités : initiatives locales de militants du CMR, Chrétiens dans le monde rural

Comentarios

Dans un contexte souvent décrié de la mondialisation voici l’expérience d’un échange entre agriculteurs du Nord et du Sud qui peut nous en donner une image plus positive ! Le point de départ est cette prise de conscience chez des agriculteurs français de la nécessité d’un « développement rural harmonieux, solidaire et respectueux de l’environnement » et de sa mise en oeuvre par un échange et une formation permanente à ce sujet. Ces derniers ont voulu « voir ailleurs ». Partis à la rencontre de leurs homologues agriculteurs du Sénégal pour une visite professionnelle bien cadrée, ils ont été conquis non par leurs prouesses techniques, mais par la chaleur de l’accueil ! Ce qui devait être une simple visite entre professionnels, en forme d’aller-retour, s’est transformé en une « rencontre humaine fortement émotionnelle » contractualisée par un jumelage dépassant le strict cadre de l’aide économique entre Bokhol et Saint-Aignan.

Notas

Contact : Alain SAGOT, 13, rue d’Euzanville, 45300 Rouvres Saint-Jean, France - Tél.: 33/(0)2 38 39 72 11 - Fax 02 38 39 07 42

Fuente

Entrevista ; Relato de experiencia

Entretien avec Alain SAGOT, Brochure du GEETA - Compte rendu du voyage au Sénégal - Témoignage écrit.

CMR (Chrétiens dans le Monde Rural) - 9 rue du Général Leclerc, 91230 Montgeron, FRANCE - Tél : 01 69 73 25 25 - Francia - cmr.cef.fr - cmr (@) cmr.asso.fr

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