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Mode de prévision et de couverture des frais de fonctionnement de l’association Jig-Jam (Sénégal)

La difficulté pour financer le fonctionnement d’une association paysanne

Sara DIOUF, Benoît LECOMTE

02 / 1998

Sara Diouf, Secrétaire Général de Jig-Jam :

1/ Stratégie de recherche des frais de fonctionnement.

"D’une part, ces frais sont compris dans certains programmes cofinancés par l’aide extérieure mais certains frais généraux ne sont pas acceptés par nos partenaires. Notre politique est de prévoir cela dans les programmes mais également par la sensibilisation et l’animation des membres, de leur faire prendre en compte le fonctionnement de l’association. C’est cela qui a amené le partage des cotisations. Un membre cotise 1 000 CFA : on laisse une partie dans la caisse de son groupement, une partie dans la caisse de sa coordination, une partie dans la caisse de l’association Jig-Jam et une dernière nous permet de nous affilier à la FONGS (Fédération des ONG sénégalaises).

D’autre part, le montage des activités par des prêts aux groupements fait qu’il y a des intérêts qui reviennent à l’association. Quand un groupement est aidé pour une activité donnée, on lui donne un crédit (pris sur le fonds prévu au programme pour cette activité) qui doit être remboursé en six ans. Chaque année, le groupement donne (rembourse) un sixième de cet argent à Jig-Jam. Si le groupement donne un 6ème, on prend 75 pour cent de cette somme pour élargir l’activité à d’autres groupements. Les 25 pour cent restant sont destinés au fonctionnement de Jig-Jam. On espère, avec ce que nous avons mis dans le programme et l’aide que nous avons reçue, pouvoir vivre avec cette rentrée-là au-delà de six ans. D’un côté, cela nous permettra de fonctionner grâce aux 25 pour cent de l’ensemble des remboursements réservés pour le fonctionnement. De l’autre côté, les intérêts permettent au groupement de se maintenir jusqu’à la sixième année et il pourra continuer ensuite à élargir au niveau de ses membres, d’une façon autonome bien sûr parce qu’il n’aura plus à rembourser l’association. Et celle-ci, à ce moment-là, aura déjà transféré 75 pour cent des fonds à d’autres groupements. C’est cette politique que nous avons eue à monter lors du 2ème programme (1996-97)."

2/ Difficultés de planification des frais de fonctionnement.

a) D’abord, au moment où on les prévoit, nous sommes dans un contexte bien donné. On prévoit comme on pense que, peut-être, cela se réalisera d’ici un à deux ans. Alors que cela se réalise autrement parce qu’avant les un ou deux ans, il y a sûrement des changements, des évènements, voire même une réorientation. Cela induit rapidement de nouveaux frais de fonctionnement. Et on peut alors avoir des problèmes pour les financer. Car l’argent qui vient de l’aide, s’il est bien canalisé, est destiné à quelque chose de précis et notre participation financière pour ces actions-là est obligatoire. Cela nous pousse rapidement à puiser parmi nos ressources propres pour les financer.

b) L’argent reçu est destiné à la réalisation du programme et ne peut donc pas être mis ailleurs. Sinon cela entraînera d’autres négociations avec les partenaires. Ceux-ci, avant d’accepter, vont essayer de comprendre le programme. Si l’information n’est pas claire, cela va prendre du temps.

c) Chaque année, le fonctionnement grandit. Le fait est que les membres augmentent. Cela demande des moyens supplémentaires. Par exemple, les rencontres des instances : au début on pouvait faire une Assemblée Générale (AG) avec 80 personnes, actuellement l’AG qui vient de se dérouler en 1997 comptait 260 personnes pour deux jours. Tout cela entraîne des frais supplémentaires".

3/ Innovations dans la couverture des frais de financement.

"Enfin quelquefois, des événements font qu’on explique aux membres qu’il y a la nécessité d’une cotisation supplémentaire. C’est le cas pour construire le siège de la FONGS. On retourne voir les membres pour leur dire qu’il est difficile de trouver un partenaire qui pourra le financer. L’année dernière déjà, nous avons eu à faire des briques; actuellement il y a 13 000 briques stabilisées et 8 000 en ciment et 1 hectare disponible pour pouvoir commencer cela. Après l’assemblée générale de la FONGS, nous sommes retournés parmi les membres pour lever une cotisation spéciale afin de commencer les constructions. Tout cela pour dire combien les membres sont vraiment sensibles à l’existence même de leur fédération. Et puis il est arrivé que tout soit financé par nos fonds propres. En 1995, nous avons fini notre 1er programme et élaboré le 2ème. Durant cette année, il n’a pas été attribué un financement à un groupement, mais on est arrivé à assurer le fonctionnement de l’association."

Palabras claves

organización campesina, desarrollo local, financiamiento, administración de empresas, negociación, ONG del Norte


, Senegal, Fissel

Comentarios

Exposé clair de la façon dont une association paysanne sénégalaise dynamique et expérimentée cherche à couvrir ses frais de fonctionnement. Quelles difficultés rencontre-t-elle en son sein et avec les partenaires qu’elle appuie ? Quelles parades invente-t-elle pour y faire face ?. Pour le moment, fin 1997, elle n’a pas mis en place d’activités rentables autres qu’un dispositif de prêts à intérêt aux groupements membres.

Notas

Plusieurs fois interviewé ces dernières années, M. Sara Diouf est un responsable paysan innovateur en matière de développement local et de concertation entre intervenants.

Voir les fiches DPH : 7.440; 7.501; 7.499; 7.201; 7.202.

Voir fiches GRAD tirées des interviews de Sara Diouf : n° 87 à 98 concernant Jig-Jam et n° 428 à 434 concernant la CAD (Comité de Coordination des Actions au Développement).

Entretien avec DIOUF, Sara réalisé à Thiès en décembre 1997

Fuente

Entrevista

GRAD (Groupe de Réalisations et d’Animations pour le Développement) - 228 rue du Manet, 74130 Bonneville, FRANCE - Tel 33(0)4 50 97 08 85 - Fax 33(0) 450 25 69 81 - Francia - www.grad-france.org - grad.fr (@) grad-france.org

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