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Agriculture publique et privée en Syrie

Etude économique et socio-géographique au Nord Ouest et au Nord Est du pays - 2

Katia HALABI

02 / 1993

La planification centralisée de l’agriculture en Syrie ne tient pas suffisamment compte des différences régionales, en particulier des conditions géographiques et pédo-climatiques.

* Comme objectif de production le Plan assigne la betterave sucrière pour des zones dont le sol n’est pas adapté à cette culture, et où il n’y a pas assez d’eau. Ailleurs il l’impose à des paysans qui maîtrisent encore mal les techniques de culture et manquent d’expérience pour cultiver des produits d’une certaine qualité, car il s’agit de nomades récemment sédentarisés.

* La demande d’une licence d’exploitation est obligatoire pour ceux qui pratiquent l’irrigation et dans les zones I et II (l’Etat a découpé le pays en 5 zones selon la pluviométrie, décroissante de I à V, et indique pour chacune les cultures autorisées. La zone V est déclarée impropre à la culture). Or cette licence donne droit à bon nombre de privilèges, ce qui favorise donc encore des régions déjà avantagées par le climat, aux dépens des autres.

* Cette planification entraîne des différences de revenu considérables entre les régions. Une étude menée dans les zones III et IV montre que l’agriculture et l’élevage dans les villages non-irrigués n’assurent pas à la population un revenu suffisant. Ainsi, dans le nord-ouest du pays, une exploitation de moins de 6 hectares plantés en oliviers et en vigne obtient un meilleur chiffre d’affaire que 20 exploitations avec en tout 250 hectares de terres cultivables non irriguées dans un village près de la steppe.

De plus, un processus caché de concentration des terres jadis distribuées dans le cadre de la réforme agraire se met en place. Car, bien qu’il soit interdit aux bénéficiaires de cette réforme de vendre leurs terrains sous peine de lourde amende, beaucoup se décident à le faire: les parcelles distribuées sont trop petites pour s’avérer rentables.

L’Etat ne fait aucun effort pour remédier à cette situation. Pourtant les autorités agricoles d’une économie centralisée disposeraient de beaucoup plus de possibilités pour intervenir que dans le cadre d’une économie de marché.

Mots-clés

agriculture, réforme agraire, planification, économie planifiée, productivité, rentabilité, intervention de l’Etat dans l’agriculture, eau


, Syrie, Syrie Nord

Notes

Voir aussi "Etude des systèmes agraires et des systèmes de production de la région de Mhardé, nord-ouest de Hama, Syrie", mémoire soutenu par K.HALABI (diplôme d’ingénieur agronome, 1993).

Source

Thèse et mémoire

HOPFINGER, Hans, 1991

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