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La collaboration entre une Organisation Paysanne et les autorités locales et régionales

Bernard LECOMTE, Brigitte REY

03 / 1995

Un dirigeant paysan d’une association régionale décrit ainsi les relations que les groupements, leur Union et l’association ont avec d’une part les autorités locales, d’autre part les communautés rurales.

1. Le poids de l’ARAF dans ses rapports avec l’Etat :

"On a revendiqué pour participer à toutes les décisions, à toutes les réunions. On nous envoie l’ordre du jour. On prend la parole. Pour le Comité Régional de Développement, l’ARAF est la seule à représenter les associations dans la région de Fatick de même qu’au niveau départemental. Par contre, au niveau local, chacune des 9 Unions membres de l’ARAF représente ses membres par son président ou son secrétaire. Lorsqu’il s’agit d’une réunion sur le développement, on participe activement.

On coopère avec les Centres d’Expansion Rurale, un CER qui existe dans chaque arrondissement. Il est composé d’une équipe polyvalente de techniciens des divers services administratifs. On collabore avec eux; c’est à dire qu’on les implique dans l’élaboration de nos projets. Ils sont au courant de notre programme triennal puisqu’ils participent à nos réunions. Lorsqu’il y a une étude de projet au niveau des Unions, celles-ci peuvent demander au chef de CER de les aider à l’élaborer parce que c’est un gars formé pour cela. De même, le CER peut aider les groupements membres de l’Union et réciproquement. L’équipe du CER est payée par l’Etat. Mais quand on a un séminaire de formation sur la planification et qu’on demande l’intervention d’un agent du CER, on lui donne une indemnité, l’équivalent de ce que donne l’Etat quand il paye une intervention à l’extérieur : 3.500 FCFA par jour".

2. Comment les communautés rurales perçoivent l’ARAF :

"Généralement, elles ne sont pas très bien organisées, elles n’ont pas de programmes. Les conseillers élus sont là uniquement pour voter le budget. Ils sont peu organisés. Ils viennent, de temps en temps, faire des réunions. On peut dire qu’aucune communauté rurale n’a cherché à obtenir de l’aide extérieure par l’ARAF car je pense que les chefs de CER sont compétents pour cela. C’est aussi leur travail de faire des projets dans les communautés rurales. Ces dernières années, on a beaucoup de membres de l’ARAF qui sont des conseillers ruraux. Au niveau de l’ARAF, il doit y en avoir au moins une vingtaine et parmi eux, il y a un président de communauté rurale. Cela aide l’ARAF, au moment de la négociation de la participation financière de la Communauté rurale à des projets. Ils savent que maintenant, quand l’ARAF fait une demande pour un village, la réalisation sera beaucoup plus rapide. Quant il s’agit d’une activité communautaire telle qu’une adduction d’eau, on arrive à demander et même à exiger une participation financière locale. Par exemple, un forage qui est fait dans une localité et que le village, éloigné de 4 à 5 km, voudrait une adduction, on a demandé à la Communauté rurale une participation locale. C’est le comité de gestion du forage qui demande. Quand le comité de gestion est membre de l’ARAF, celle-ci peut intervenir pour obtenir une adduction. Il y a aussi des séminaires ARAF qu’on a animés sur la réforme administrative; même des conseillers ruraux ignoraient tout des lois sur la CR. On a demandé au percepteur qu’il parle des terres, on a demandé au président du tribunal de Gossas de parler des jugements; il y avait à ce séminaire des conseillers ruraux. Les chefs de CER ont aussi été invités pour parler des lois et de la communauté rurale, etc. C’était pour éveiller nos membres afin qu’ils puissent bénéficier davantage de la communauté rurale."

Mots-clés

négociation, organisation paysanne, aménagement rural, collectivité locale


, Sénégal, Région du Sine Saloum

Commentaire

L’impression que donne ce texte est que les organisations paysannes sont en relation étroite avec les administrations décentralisées et qu’elles peuvent le faire sans risquer de perdre leur autonomie quand ce sont elles qui ont l’initiative.

Notes

Entretien effectué par LECOMTE, Bernard.

Joseph SENE est un paysan qui a fondé l’Association des Jeunes Agriculteurs du Sine-Saloum(AJASS), en 1978, association qui depuis s’appelle Association Régionale des Agriculteurs de Fatick (ARAF)

Source

Entretien

1993/07/30 (France)

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