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Le trafic des drogues au Niger

11 / 1994

Le Niger possède une frontière longue de 1 500 kilomètres avec le Nigeria, la principale plaque tournante des drogues en Afrique de l’Ouest. Toutes les drogues en proviennent : médicaments psychotropes, marijuana, héroïne et cocaïne. Si la marijuana et les psychotropes sont en partie destinés au marché intérieur du Niger, l’héroïne et la cocaïne sont essentiellement en transit. Il est très difficile de distinguer dans les saisies de cannabis ce qui provient de la production locale de ce qui est importé du Nigeria. Les quantités saisies ne cessent d’augmenter au fil des années : 87 kg en 1987 ; 174 kg en 1988 ; 249 kg en l989 ; 411 kg en l990 ; 684 kg en l991 ; 790 kg en l992 et 724 kg durant le premier trimestre l993. Le même phénomène est observable au niveau des psychotropes, dont la plus grande partie est destinée au marché nigérien, le reste au Burkina Faso ou aux autres pays du Sahel. Il est difficile d’estimer l’importance du transit d’héroïne et de cocaïne, dans la mesure où ces drogues ont une haute valeur ajoutée sous un petit volume. D’autant que la plupart des policiers déclarent eux-mêmes qu’ils sont incapables d’identifier ces substances. Les saisies relèvent du hasard, ce qui entraîne une courbe des statistiques en dents de scie, pour l’héroïne : 36,2 kg en l987 ; 300 g en l988 ; 30 g en 1989 ; 7,560 kg en l990 ; 135 g en l991 ; rien en 1992 ; 2 g au premier trimestre l993. Quant à la cocaïne, seuls 213 g ont été saisis en l991.

Pour ce qui est des filières internationales, qui concernent également la marijuana et les psychotropes, les trafiquants, essentiellement des Nigérians et des Ghanéens, utilisent les voies routières et des embarcations sur le fleuve Niger, en particulier dans sa partie frontalière avec le Bénin et le Nigeria. Les statistiques montrent que la marijuana est essentiellement saisie en province.

L’héroïne provient d’Asie du sud-ouest et du sud-est via Addis-Abeba. Héroïne et marijuana sont destinées à l’Afrique du Nord, en particulier à l’Algérie qui n’est, pour l’instant, ni un lieu de production ni de grand trafic international comme le Maroc, et à l’Europe. Agadez est la véritable plaque tournante de ce trafic par voie terrestre d’où proviennent toutes les drogues du Nigeria via Madi et Zinder. Les routes terrestres sont les suivantes :

Nigeria - Konni - Tahoua - Agadez - Afrique du Nord

Nigeria - Maradi - Dakoro - Agadez - Afrique du Nord

Nigeria - Zinder - Tanout - Agadez - Afrique du Nord

Maradi - Goulou - N’Gouba - Agadez - A frique du Nord

La présence de nombreux touristes étrangers dans la région d’Agadez, avec son corollaire de prostituées nigérianes et ghanéennes, est un facteur aggravant en matière de trafic et de consommation.

L’existence d’une voie terrestre sud-nord a alimenté les spéculations selon lesquelles la rébellion touareg a pu se financer grâce aux protections accordées aux trafiquants dans les zones du nord qu’ils contrôlent. Aucune preuve n’a été apportée pour confirmer cette hypothèse.

Mots-clés

drogue, trafic de drogue, circuit de distribution, héroïne, cocaïne, cannabis, organisation criminelle


, Niger

Notes

Les sources d’information de cette fiche sont confidentielles et non communicables.

Source

Enquête

OGD=OBSERVATOIRE GEOPOLITIQUE DES DROGUES

OGD (Observatoire Géopolitique des Drogues) - France

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