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La situation des drogues au Cap Vert

11 / 1994

Bien que l’alcoolisme, la prostitution, notamment la prostitution infantile, posent des problèmes infiniment plus graves, la production, le trafic et l’usage des drogues ne sont pas absents du paysage capverdien. L’apparition du chanvre indien, appelé localement liamba, maconha, padjinha ou pof, d’abord consommé, puis ensuite cultivé, se situe dans les années 1975/1976, avec l’arrivée en masse de Capverdiens fuyant la guerre civile en Angola. Aujourd’hui, le cannabis se cultive à Praia, la capitale, dans des pots placés sur les terrasses ou dans les jardinets. Mais il existe des surfaces plus importantes, à l’intérieur des îles de Santo Antao et de Santiago où les conditions climatiques sont très propices à cette culture. Dans l’île de Santiago la production est concentrée, selon la police, dans le département de Santa Catarina. Certains producteurs prétendent qu’elle constitue leur seul moyen de subsistance. Il est très difficile, dans l’état actuel des informations, d’estimer les superficies plantées de cannabis. Mais si l’on se fonde sur les saisies, la production pourrait représenter annuellement de 600 à 1 000 kilos dans la seule île de Santiago.

En ce qui concerne le trafic de transit, en 1992, des pêcheurs qui faisaient relâche pour déjeuner dans l’îlot inhabité de Raso, ont découvert 3 tonnes de haschisch. Il s’agissait d’un chargement en transit, probablement en provenance du Maroc, et destiné à l’Europe. Soit que les pêcheurs aient préalablement prélevé une partie de leur découverte, soit que la police ait détourné de petites quantités de haschisch pour les revendre, cette saisie a été suivie de l’apparition de la consommation à Praïa de cette drogue, auparavant inconnue, durant les mois qui ont suivi.

Bien que la police n’ait aucune information sur les réseaux qui opèrent dans la région, quelques saisies spectaculaires suggèrent que les îles du Cap-Vert sont utilisées comme lieu de transit du grand trafic de cocaïne de l’Amérique latine vers l’Europe . En 1989, 45 kg ont été saisis dans un bagage non réclamé en provenance du Brésil. En 1990, une saisie record de 500 kg a été opérée à Sao Vicente sur un voilier de plaisance. Cela fait craindre à certains que des mafias internationales s’intéressent au rôle que peut jouer le Cap-Vert dans le transit de cette drogue. En 1991 en effet, une tonne de cocaïne a encore été saisie à Vigo sur un voilier qui avait fait escale dans ces îles.

Mots-clés

cannabis, cocaïne, agriculture illicite, trafic de drogue, drogue, production de drogue, consommation de drogue


, Cap Vert

Notes

Les sources d’information de cette fiche sont confidentielles et non communicables.

Source

Enquête

OGD=OBSERVATOIRE GEOPOLITIQUE DES DROGUES

OGD (Observatoire Géopolitique des Drogues) - France

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