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ALTER AGRI : l’histoire d’un réseau et de la gestion de sa mémoire

Christophe BEAU

12 / 1995

70 000 km de voyage itinérant, de groupuscule de recherche en centre de développement local latino américain : des journées entières à ausculter des milliers de yards de rayonnages en "basiliques" étasusiennes de documentation ; la conviction que pour être utile, il faut que l’information circule, soit traitée et diffusée.

La cause était entendue ! la revue de presse des "alternatives agricoles" naissait d’un vert pâle en Mai 1986. Et immédiatement ce fut l’explosion des encouragements... Mais pas vraiment l’abondance des abonnements. 20 souscriptions d’un coup dès le numéro 0 !

DE L’OBSERVATOIRE DE L’ALTERNATIVE...

Persistance, insouciance... L’enjeu est ailleurs ; d’être les poissons pilotes d’une information underground venue d’outre Atlantique ou d’outre Rhin ; de créer et faire vivre un cercle de lecture au sein du bien frêle et petit monde de l’alternative agricole en France ; contribuer (modestement)à une "relance de l’agronomie"... Quel programme ! Bref, tous les deux mois, 100 documents étaient passés au crible du filtre pointilleux, sélectif et subjectif, d’une équipe qui s’étoffait. Oui, car si le grand public n’en soupçonnait pas l’existence, ni l’idée, (200 puis 300 assidus au bout de 2 ans), la revue "Alternatives Agricoles" attirait peu à peu les faveurs des "officiels" de l’agriculture biologique : GRAB, CIVAM-LR (centre de vulgarisation agricole en milieu rural). Changement de nom (mais pas de sigle (AA)) : d’"Alternatives Agricoles" on passe à "Agricultures Actualités" avec en dot trimestrielle quelques articles techniques. Peu de choses, mais il n’empêche, la revue de presse rebaptisée pour l’occasion "l’observatoire de l’alternative", ne faisait plus toute la loi dans nos colonnes. D’ailleurs, le tout commença par habitude à devenir une bonne référence littéraire dans le "paysage" professionnel concerné.

... A UNE MOBILISATION PROGRESSIVE DU RESEAU PROFESSIONNEL AGRO-BIOLOGIQUE (AB)

Tout ce que la France comptait de sigles à terminaisons A.B. (agriculture biologique)commença à s’intéresser de près à cette revue... qui manquait au réseau AB. Trois ans après, l’ITAB (Institut Technique de l’A.B.)fut tentée, dans la fortune de sa jeunesse, de saisir l’occasion. Ce fut le mariage de raison. La profession AB disposait directement d’une base de données et d’une revue qui lui manquaient et Geyser poursuivait la gestion de ces outils grâce à une meilleure capacité de mobilisation de l’ensemble des compétences nationales sur le sujet. La revue de presse dorénavant ne serait plus "orpheline". Cela devenait alors la réelle vitrine et mémoire du réseau d’expérimentation des agriculteurs biologiques.

1992-1995 : 3 années passent à la structuration active du réseau. Le perfectionnement des outils y est pour quelque chose. La revue se professionalise d’une part ; le réseau s’approprie le comité de rédaction, les rubriques s’étoffent et contribuent au débat technique de l’agriculture biologique au sein des familles d’agriculture durable. D’autre part, la base de données s’informatise, se codifie (thésaurus), se nourrit en continu des données du réseau. Bien sûr, pour la base, l’appropriation par le réseau est ici plus complexe : être usager de la base, pourquoi pas, être producteur pour cette dernière, plus difficile (voir autre fiche à ce sujet). Et pourtant, à force de séances de formation, de débat sur le rôle de l’information, ..., la base Alter Agri trouve doucement sa légitimité.

LA BOUCLE EST BOUCLEE

De conseil d’administration en conseil d’administration, l’ITAB renouvelle son attachement à la revue Alter Agri qui est une vitrine indispensable et le ciment du réseau.

Les adhérents régionaux de l’ITAB (Centre Techniques Régionaux)manifestent eux aussi leur confiance en provoquant des souscriptions groupées et en abandonnant leurs petits bulletins régionaux au profit d’encarts dans Alter Agri.

Et Geyser là dedans ? 10 ans après, la boucle est bouclée, c’est-à-dire que d’initiateur il reste surtout le sous-traitant rêvé. Structurellement d’ailleurs, et si les moyens le lui permettent, le réseau devrait renforcer sa coordination centrale par le rapatriement des services d’information. Et Geyser repartira pour d’autres aventures.

Si pour la revue, la digestion institutionnelle s’achève, pour la base de données il en va autrement. Son appropriation est ardue, d’autant que le souci DPH est passé par là ; s’il y a digestion de l’outil, des concepts, cela n’est pas pour demain. D’autant plus s’il n’y a que les bonnes volontés et l’autofinancement pour avancer (voir autre fiche), pour la base de données, l’étape ITAB n’a été finalement que celle d’une modernisation (informatisation active)et d’une mise à l’épreuve au contact d’un réseau structuré.

Aujourd’hui, Geyser reprend sur cette assise son petit bonhomme de chemin et ses convictions. La base, elle, redevient un service payant (recherches et synthèses bibliographiques), mais à coût réduit pour les adhérents de l’ITAB ou tout organisme qui s’engage à un minimum de participation à la vie de la base (dépouillement de revue, fiches de lecture, etc...).

Mots-clés

agriculture biologique, diffusion de l’information, réseau d’information, banque de données, centre de documentation


, France

Notes

GEYSER est un groupe de travail à l’interface des questions d’agriculture, d’environnement et de développement. GEYSER anime des réseaux, systématise et diffuse des informations utiles pour l’action, fournit des appuis techniques ou méthodologiques. Pour plus d’information, voir fiche 21

Source

Récit d’expérience

BEAU, Christophe, GEYSER

GEYSER (Groupe d’Etudes et de Services pour l’Economie des Ressources) - Rue Grande, 04870 Saint Michel l’Observatoire, FRANCE - France - www.geyser.asso.fr - geyser (@) geyser.asso.fr

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