español   français   english   português

dph participe à la coredem
www.coredem.info

rechercher
...
dialogues, propositions, histoires pour une citoyenneté mondiale

Cultiver la solidarité

01 / 1995

"Vous avez besoin de légumes : ils ont besoin de travail; alors ensemble, cultivons la solidarité", tel est le slogan des Jardins de Cocagne, émanation de l’association bisontine "Julienne Javel". Souhaitant diversifier ses activités d’insertion sociale, et notamment d’intégration par l’économique, l’association a été séduite par la formule des jardins collectifs, déjà expérimentée en Suisse, laquelle permet de remettre au travail un public défavorisé en contribuant au développement local et en produisant bio.

Il s’agit de réunir au moins cent personnes, prêtes à acheter une action-légumes, et avec l’argent receuilli, de louer un terrain agricole et d’embaucher un maraîcher professionnel qui établira le plan des cultures - une cinquantaine -, et coordonnera le travail de chacun. Les légumes bios récoltés sont distribués de façon hebdomadaire aux adhérents. La part annuelle, qui correspond à la consommation d’une famille de quatre personnes, s’élève à 2800 F, mais il est possible d’acquérir des demis-parts. Ainsi chaque acheteur bénéficie d’un panier garni de produits de qualité à un prix défiant toute concurrence, tout en offrant un travail - et par ce biais, un réel espoir de réinsertion - à des personnes en difficulté sociale, rémunérées par des subventions.

Le maraîchage fait appel à des qualités et des goûts différents du travail en industrie ou sur chantier, et favorise ainsi l’intégration de ceux auquels ces structures ne conviennent pas. Cet emploi valorisant de plein air leur permet par ailleurs de renouer des liens avec la société, car les Jardins de Cocagne donnent lieu à diverses activités de loisirs, de rencontres ou pédagogiques, liées à l’environnement et la nature. S’ils le désirent, les adhérents peuvent en effet participer aux travaux de jardinage, ou se détendre dans cet agréable endroit. Une opération "Enfants de Cocagne" à permis notamment à des jeunes de Besançon d’y jardiner cinq mois durant.

Le pari d’unir réinsertion et culture bio est aujourd’hui gagné, car il a fait des émules : un réseau de Jardins de Cocagne s’est constitué et compte une dizaine de membres.

Mots-clés

agriculture biologique, exclusion par l’économique, insertion sociale, horticulture


, France

Source

Articles et dossiers

RAYNAL, F. in. SCIENCES ET NATURE, 1994/09, N°47

mentions légales