español   français   english   português

dph participe à la coredem
www.coredem.info

rechercher
...
dialogues, propositions, histoires pour une citoyenneté mondiale

Banques de gènes et alimentation mondiale

Christophe BEAU

11 / 1993

Ce travail reflète bien les préoccupations grandissantes concernant l’érosion génétique des plantes cultivées ; s’il y a dix ans, ce phénomène prenait de l’importance au gré des découvertes passagères de la vulnérabilité de certaines variétés cultivées, il est devenu le principal souci des acteurs de la diffusion du matériel végétal.

En effet, il s’est organisé depuis 10 ans une prolifération des banques de gènes, dans bon nombre de pays ; quelques exemples au cours de l’histoire démontrent la vulnérabilité des civilisations ayant développé une agriculture peu diversifiée (les mayas en l’an 500, l’Irlande en 1846).

L’économie agro-industrielle d’aujourd’hui stimule les industries semencières dans une course de renouvellement des variétés ; c’est le couple "performance/résistance" qui exige un travail de plus en plus large sur les ressources phytogénétiques ; les industries semencières possèdent des collections de travail qu’elles puisent et renouvellent dans des banques de gènes nationales ou sur le terrain.

L’histoire montre là aussi que depuis les premiers jardins botaniques comme les collections chinoises de plantes médicinales 3000 ans av JC jusqu’aux riches collections d’espèces végétales d’intérêt économique montées par Nicolas Vavilov en URSS, ces jardins botaniques de toutes formes reposaient sur des fondements économiques de première importance, générant la sécurité, le développement agricole, le bien être des peuples, préservant cette richesse indispensable.

L’état d’avancement des collections montre que s’il est satisfaisant pour les céréales, les collections de légumineuses sont incomplètes à 40% ; concernant celles des plantes à tubercule et racine, elles sont peu fournies, exceptées pour le cas de la pomme de terre ; les plantes industrielles sont également mal loties.

La complémentarité entre une conservation ex situ et in situ est indispensable ; il est mentionné l’intérêt de certaines pratiques culturales respectant les plantes sauvages aux abords des parcelles, et permettant l’échange de gènes entre espèces sauvages et cultivées.

Les limites de ces deux types de conservation sont bien analysées :

- in situ, le problème de l’accès rapide aux ressources phytogénétiques se pose, ainsi que de la sûreté de la conservation des espèces cultivées ;

- ex situ, la conservation ne permet pas une dynamique d’évolution permettant l’émergence de nouveaux caractères de résistance à notre environnement pour le moins changeant.

Si les banques de gènes sont encore incomplètes, ce livre au moins est complet.

GEYSER (Groupe d’Etudes et de Services pour l’Economie des Ressources) - Rue Grande, 04870 Saint Michel l’Observatoire, FRANCE - France - www.geyser.asso.fr - geyser (@) geyser.asso.fr

mentions légales