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Violences et paix en Colombie

Les origines de la violence et des pistes pour la construction de la paix

Pierre Yves GUIHENEUF

10 / 1995

La paix n’est pas la simple absence de guerre, c’est une construction difficile, un art complexe qui suppose une certaine connaissance des conditions qui donnent lieu à la violence. Cet exposé propose, à partir du cas colombien, des éléments pour une réflexion sur la violence et la paix.

On pourrait penser que sont réunies en Colombie les conditions élémentaires de la paix : c’est un pays démocratique, anciennement indépendant, politiquement stable, à l’économie libérale. Pourtant, c’est le pays le plus violent au monde.

Les antécédents sont anciens, mais l’événement le plus sanglant de ce siècle fut la guerre civile des années 1950, qui fit entre 200 et 400 000 victimes. Son origine tient dans les affrontements entre les deux grands partis, libéral et conservateur. Petit à petit, la violence sort du cadre politique, s’inscrit en tant que pratique sociale dans la vie quotidienne. Elle est alimentée au niveau national par des foyers de tension : la guérilla, le narco-trafic.

Aucun élément de la situation colombienne, pris isolément, ne suffit à expliquer la violence, même si on voit bien comment certains facteurs ont pu la déclencher. Pour certains chercheurs, la violence n’est que le reflet de l’importance des inégalités et de l’intensité des luttes sociales. Mais pour d’autres, la violence vient d’une incapacité de l’Etat à régler pacifiquement les conflits sociaux. En Colombie, l’Etat est précaire, c’est-à-dire faible et peu articulé avec la société. De son côté, la société est éclatée par les phénomènes claniques modernes et, sur le plan culturel, marquée par l’effacement de la religion qui la prive d’un système de représentation du monde qui n’a pas été remplacé par une éthique laïque.

En Amérique latine, le renforcement de l’idéologie néo-libérale favorise l’atomisation du tissu social, les inégalités et la démission de l’Etat : autant de facteurs qui ne permettront pas de résorber la violence.

Mots-clés

violence, sociologie de la violence, culture de violence, paix, démocratie, histoire, Etat et société civile, irénologie, paix et développement, paix et démocratie


, Colombie

Source

Livre ; Compte rendu de colloque, conférence, séminaire,…

RESTREPO, Alberto Luis, CINEP=Centro de investigacion y educacion popular, Violence et paix en Colombie, FPH, 1991/11 (France), n° 8

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