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Entreprendre en milieu défavorisé

Réflexions du programme Lutte contre l’exclusion par l’initiative économique de la FPH

Pierre Yves GUIHENEUF

07 / 1996

Au sein du programme "Lutte contre l’exclusion par l’initiative économique" (LEX)de la FPH, un groupe a entamé un processus de capitalisation de l’expérience d’associations dans ce domaine. A terme, l’objectif est d’interpeller les politiques publiques de lutte contre l’exclusion.

La capitalisation a commencé en 1991 par la rédaction de quelques quatre cent fiches DPH retraçant des expériences de création d’activités en milieu défavorisé, dans des pays du Nord comme du Sud. Il s’agit essentiellement d’initiatives de prêt et d’accompagnement à des porteurs de projets. La correction mutuelle des fiches a permis de faire circuler l’information et de construire une analyse collective du sujet. Puis, des synthèses partielles ont été réalisées et de nouvelles fiches rédigées. Quel est le bilan de cette dynamique ?

Le premier effet de la capitalisation d’expériences a porté sur les organismes eux-mêmes, qui ont remis en cause leur fonctionnement, engagé des réflexions internes ou provoqué des transformations au niveau de leur structuration institutionnelle. La capitalisation a également permis à chacun de mieux connaître l’activité des autres et de susciter une dynamique collective particulièrement stimulante.

Le second effet de la capitalisation a été d’identifier, au travers des expériences relatées, un certain nombre de difficultés fréquentes auxquelles se heurtent les porteurs de projet : accès difficile aux financements et à l’information, besoin d’accompagnement et de soutien familial, insuffisance des études de marché, contraintes administratives. De leur côté, les organismes d’appui à la création d’activités manquent souvent de coordination entre eux, arrivent difficilement à un équilibre financier, ne disposent pas toujours des ressources suffisantes pour développer l’accompagnement des porteurs de projet. Cependant, les succès sont nombreux. Fréquemment, les initiatives soutenues ont une utilité économique (création d’emplois)mais aussi sociale (création de lien entre les personnes concernées et la société). Celles qui semblent le mieux fonctionner sont enracinées dans un espace culturel et un territoire et elles mobilisent de multiples acteurs locaux.

Trois axes de réflexion ont été développés en vue d’accroître l’efficacité de l’aide à la création d’activités en milieu défavorisé :

1. Améliorer les dispositifs financiers. Faut-il mixer les publics afin de répartir les risques ? Faut-il inclure le coût de l’accompagnement (en tout ou partie)dans le taux du crédit ? Les débats sont partagées sur ces questions.

2. Consolider l’environnement institutionnel. Les porteurs de projets doivent bénéficier d’une certaine formation juridique et de lieux d’échange qui leur permettraient de confronter leurs approches et d’élaborer des stratégies collectives.

3. Structurer les milieux marginalisés. Trois dilemmes traversent les créateurs d’activité et les organismes d’appui : le dilemme entre le besoin d’appui et le désir d’autonomie des porteurs de projets, le dilemme entre les objectifs économiques et sociaux des entreprises, le dilemme entre les désirs de solidarité et la nécessaire compétitivité. Il faut aborder ces difficultés avec les porteurs de projet eux-mêmes et rechercher des idées nouvelles.

Toutes ces questions et ces difficultés sont autant d’invitations à poursuivre la capitalisation d’expériences. Le groupe est convaincu que d’autres enseignements peuvent encore être tirés des multiples expériences qui se déroulent sur le terrain. Il faut pour cela être exigeant sur la qualité des fiches qui les décrivent. Le groupe doit aussi s’ouvrir vers d’autres acteurs. Un projet d’observatoire est proposé par quelques associations du groupe, qui aurait pour but de repérer les innovations dans ce domaine. Les avis sont partagés sur les modalités de poursuite du travail du groupe : affaire à suivre...

Mots-clés

initiative économique, exclusion par l’économique, épargne, crédit, accès au crédit, création d’activité, entrepreneur


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Commentaire

Les institutions du Groupe "capitalisation d’expériences" présentes à cette réunion étaient : le CEDAl (Centre d’études du développement en Amérique latine), l’ARCI (Association de recherches coopératives internationales), la NEF (Nouvelle économie fraternelle), EPICEA (Epargne de proximité, investissement, création), le CIDR (Centre int. de développement et de recherche), Un Travail Pour Chacun, le RAFAD (Recherche et application de financements alternatifs au développement), MIEL (maison de l’initiative économique et sociale), Juristes solidarités, Cigales (Clubs d’investisseurs pour une gestion alternative et locale de l’épargne), la SIDI (Société d’investissement pour le développement international), l’IRED-Nord (Innovation et Réseaux pour de développement), PIVOD, l’IRAM (Institut de recherche et d’application des méthodes du développement), l’ADIE (Association pour le droit à l’initiative économique), la Cimade et la FPH.

Source

Compte rendu de colloque, conférence, séminaire,…

FPH=FONDATION CHARLES LEOPOLD MAYER POUR LE PROGRES DE L'HOMME, Entreprendre en milieu défavorisé., FPH in. Document de travail, 1994/10 (France), n° 66

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