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La conversion et la capitalisation de la dette extérieure

Juan Manuel REVECO

08 / 1993

L’ampleur de la crise de l’endettement extérieur en Amérique Latine et aux Caraïbe (AL et C) dans les années 80 et le besoin en ressources financières supplémentaires pour stimuler les économies de AL et C ont mis en évidence, selon les néolibéraux, l’urgence d’une profonde réforme structurelle. Une de leurs propositions centrales fut la conversion des titres de la dette extérieure en capital. Cette politique, si certes elle pouvait être conçue comme une nouvelle forme d’investissement étranger, faisait parti avant tout des mesures d’ajustement structurel imposées par le système bancaire et les organismes de crédit multilatéraux. En ce qui concerne le Chili, la conversion de la dette entre 1985 et 89 aboutit aux résultats suivants :

1) Le volume total des opérations réalisées s’éleva à US$ 8987 millions, ce qui a signifié un desendettement net de US$ de 3068 millions.

2) Entre 85 et 88 le montant de la dette rachetée a augmenté d’année en année mais en 1989 commence une baisse qui se prolonge en 1990 jusqu’à l’arrêt complet du processus.

3) Les investisseurs, aussi bien nationaux qu’étrangers, ont racheté essentiellement des titres de dette du secteur privé garantis par l’Etat (environ 60 pour cent du montant de la dette convertie).

4) Les industries manufacturière, agro-forestière et de la pêche ont profité le plus le plus de ces opérations. Toutefois les ressources investies dans ces deux derniers secteurs se sont concentrées sur un nombre réduit de projets : les cinq plus importants absorbèrent les 48,7 pour cent du total et les dix premiers 64,9 pour cent. Il en fut de même pour l’industrie manufacturière où les trois plus grands projets ont constitué 62 pour cent l’investissement total.

5) Les plus importantes firmes transnationales qui participèrent à l’acquisition d’actifs déjà existants étaient nord-américaines, neo-zélandaises, japonaises et sud-africaines.

6) Les organismes bancaires transnationaux ont réalisé d’énormes profits en investissant dans la capitalisation de créances difficilement échangeables émises par les grandes firmes de l’Etat en voie de privatisation ou des groupes nationaux fortement endettés pour garantir un paiement à leurs créanciers. Une conclusion : les investissements étrangers ne se sont pas diversifiés contrairement à ce qui a été affirmé officiellement. Il est important alors de s’assurer que le poids relatif des transnationales dans les flux d’investissements n’affecte pas la nature des relations entre l’économie chilienne et les économies dont sont originaires les transnationales. En effet il existe toujours le risque de confusion d’intérêts publics et privés lors de l’élaboration des politiques gouvernementales.

Mots-clés

financement du développement, conversion de la dette extérieure


, Chili

Commentaire

Il existe un lien très étroit entre ces opérations et les privatisations entreprises sous le régime autoritaire ce qui a généré des coûts élevés pour l’économie chilienne qui est fort endettée. Les grandes entreprises publiques ont été transférées très fréquemment à des prix largement inférieurs à leur valeur, en raison de la dépréciation des actifs, effet propre aux situations récessives. On calcule que l’Etat chilien a perdu, lors des privatisations de 85-89, US$ 1700.

Notes

Le document contient 10 tableaux de statistiques. Traduction de l’espagnol de la fiche « La conversión et la capitalización de la deuda externa ».

Source

Littérature grise

ROZAS, Patricio, PRIES CONO SUR, PRIES CONO SUR, 1992/10 (CHILI), n°40

PRIES CHILE - Bartolome de Vivar, 846-B. SANTIAGO DU CHILI. CHILI. Fono/Fax (19)56 2 6727 167 - Chili

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