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Rencontre de jeunes sur ’la responsabilité des technologies dans les déséquilibres planétaires’, Oran, Algérie, septembre 1993

Nacera AKNAK KHAN

12 / 1998

Une des plus longues étapes dans l’organisation de cette rencontre était la recherche de financements.

Tout d’abord, ayant pour public majoritairement des étudiants, il nous était impossible de leur demander de prendre en charge ne serait-ce qu’une partie de leurs frais. Il fallait donc trouver un financement total pour la prise en charge de la rencontre et de toute la logistique inhérente.

Nous avons demandé des financements aussi bien à des organisations internationales que nationales. Sur le plan international, nous avons envoyé des dossiers à Greenpeace ; Fondation Cousteau ; Toutes les agences des Nations Unis et à la Fondation Charles Léopold Mayer pour le Progrès de l’Homme (FPH).Seule celle-ci a accepté de prendre en charge les billets d’avions pour les participants étrangers. Les fonds ont été gérés depuis la FPH pour cette logistique.

A l’échelle nationale, nous avons sollicité : les ministères : de l’Education et de l’Enseignement supérieur ; de la jeunesse et des sports ; de l’Agriculture et de la pêche ; des Affaires Etrangères ; de l’Intérieur et des collectivités locales ; de l’Environnement. La SONATRACH, compagnie pétrolière. MA, entreprise publique pour les Produits et Matériaux Agricoles. Toutes les banques et compagnies d’assurance et un riche industriel algérien vivant en France, M. Mehri.

Nous avons refusé des transferts de fonds directs, nous avons préféré demander aux interlocuteurs financiers de payer directement des factures. Cette proposition nous a permis de gagner la confiance des financeurs.

Ce qui était laborieux dans cette partie c’est qu’il fallait faire des demandes de financements adaptées aux profils de nos interlocuteurs financiers nationaux. Cette démarche était nécessaire dans le but de devancer la question de nos interlocuteurs " quel est notre intérêt dans le soutien de cette rencontre ? "

Après l’envoi des dossiers, il fallait s’assurer qu’ils étaient bien enregistrés au niveau des bureaux d’ordre de chaque entreprise, ministère, banques etc. Et par téléphone, s’assurer que les bailleurs de fonds étrangers avaient bien reçu le dossier par courrier postal.

Des rendez-vous officiels avec les responsables des entreprises et représentants du gouvernement ont été fixés. Nous avons préféré rencontrer les ministres ou les PDG des entreprises et des banques afin d’éviter les démarches bureaucratiques. L’objet des entrevues n’était pas seulement axé sur la discussion du dossier envoyé, mais les bailleurs de fonds étaient beaucoup plus intéressés de savoir quel était ce groupe de jeunes qui avait une telle ambition ? !

A vrai dire, ils doutaient de notre sérieux et de notre volonté réelle à organiser cette rencontre. Il fallait donc les rencontrer régulièrement pour les tenir au courant de l’état d’avancement de l’organisation.

Nous avons également adapté les dossiers envoyés aux organisations internationales pour qu’elles puissent voir l’intérêt direct de leur contribution. Mais cela n’a pas marché pour la plupart !

Résultats de la recherche de fonds

Le Ministre de l’Intérieur et des collectivités locales nous a permis d’avoir toutes les autorisations imaginables pour organiser une rencontre d’une telle ampleur et, vue la situation dans la quelle se trouvait l’Algérie à cette période là, il a accepté d’assurer une sécurité pendant toute la durée de la rencontre. Il nous a également autorisé à utiliser une ligne téléphonique spéciale pour nos communications durant la manifestation.

Le Ministre des Affaires Etrangères a accepté d’offrir des visas gratuits et faciles à obtenir pour les participants invités.

La SONATRACH a pris en charge la plus grande partie des frais d’hébergement et d’accommodations.

PMA a pris en charge la location des bus pour les déplacements sur le terrain.

M. Mehri a contribué aussi dans les frais d’hébergement et a offert la soirée de clôture pour tous les participants dans un grand hôtel qui lui appartient.

Un certain nombre de petites compagnies commerciales nous ont aidés par le prêt de tout le matériel de secrétariat pendant la durée de la rencontre.

Les clés de ces résultats

Le dossier envoyé à la FPH était du même type que celui envoyé pour les autres organisations, mais, sacré avantage, nous nous connaissions déjà depuis la rencontre de Toulouse et avions depuis longtemps eu leur accord de principe pour un soutien financier.

Face aux interlocuteurs financiers nationaux, nous avions joué cette carte pour les inciter, en quelques sortes, à nous soutenir. En effet, à chaque rencontre avec les responsables, nous avons délibérément dit que nous avions déjà un financement étranger pour cette rencontre. Et cette tactique a pas mal marché, puisqu’ils ont tout de suite répondu favorablement !

Poids des financeurs dans l’organisation :

Il n’y a pas eu d’influence directe des financeurs sur le déroulement du projet. En effet, les différents ministères ont envoyé un de leurs représentants pour participer à l’ouverture avec des discours officiels, ce que nous avons considéré comme démarche diplomatique pour une rencontre qui allait rassembler des invités étrangers.

La Sonatrach, compagnie algérienne pétrolière, nous a remis des banderoles à accrocher dans la salle plénière et nous avons invité un de leurs cadres à participer à la rencontre vu son intérêt pour l’environnement. Il était en même temps observateur et participant mais il n’a eu aucun impact dans le déroulement de la rencontre.

Nous avons entretenu des relations régulières avec la FPH vue leur expérience dans l’organisation et l’animation de rencontre. Et nous avons adapté ces enseignements aux conditions dans lesquelles nous nous trouvions en Algérie.

La seule "suggestion" que nous avions eu de la part de la FPH fut celle de ne pas organiser la rencontre à Alger (ce que nous avions prévu au départ), mais à Oran. La FPH craignait de contribuer financièrement à une rencontre qui comportait des risques majeurs pour les participants si elle avait eu lieu là-bas.

Relations avec les financeurs après la rencontre

Nous avons gardé le contact avec nos interlocuteurs financiers après la rencontre afin de les mettre au courant des conclusions que nous avions décidé de mettre en place. Nous avons préféré les rencontrer personnellement et les informer des suites de cette manifestation au lieu de leur envoyer simplement le compte rendu élaboré.

Mots-clés

méthodologie, financement


, Algérie, Oran

Commentaire

Ce processus était, certes, long à mettre en place, mais c’était obligatoire de passer par cette démarche de contacts, de suivis et de rencontres continues avec les financeurs pour maximiser les chances d’avoir un financement.

Pour nous permettre de nous introduire plus facilement au niveau des entreprises et ministères, nous avons fait en sorte d’être recommandés par un certain nombre de personnalités (journalistes, professeurs, cadres etc.)qui ont accepté de nous aider à leur manière.

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