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La ville d’Atakpamé, au nord du Togo, se débarrasse de ses dépotoirs grâce à une initiative créatrice d’emplois

Aristide KOUDJO ATOP

02 / 2001

A Atakpamé, comme dans de nombreuses villes de la région, les habitants ne peuvent compter que sur eux-mêmes pour ramasser leurs ordures ménagères. Le spectacle est affligeant à Atakpamé. Les abords de la rue principale qui traverse cette ville de 60000 habitants sont encombrés d’emballages, de cartons déchiquetés, de tessons de bouteilles et de déchets de tout genre. Les dépotoirs sont créés anarchiquement. Tous les caniveaux, la rivière Eké qui serpente la ville et les espaces verts servent de dépotoirs et de lieux d’aisance aux habitants. Ce fléau (la salubrité publique)dans la ville est depuis belle lurette au centre de toutes les préoccupations des autorités. La mairie s’y emploie de temps en temps pour trouver des solutions avec la population à travers les opérations ’ ville propre ’. Pour contribuer à cette oeuvre salutaire, une ONG a initié un projet d’enlèvement et de collecte des ordures ménagères (PECOM).

Ce projet se propose de faire la collecte de porte à porte pour ses différents abonnés. L’enlèvement des ordures ménagères se fait deux fois par semaine. Le montant du contrat est fixé à 500 F pour les foyers, 1000 F pour les concessions et 2000 F pour les services payables en une seule tranche. Le montant de l’abonnement est de 1000 F, 1500 F ou 2000 F selon le type de contrat signé. On peut déjà louer le beau début du travail du projet : enlèvement de tous les dépotoirs sauvages, création de dépotoirs autorisés aux lieux de décharge finale, recrutement de jeunes chômeurs. Ce travail tend à changer le visage de la commune et mérite d’être encouragé.

SUCCES :

Pour les élèves des écoles EPP Lom-Nava et de l’école privée Le Parfait, l’oeuvre de PECOM est salvatrice. Un élève en classe de CM2 à l’école Le Parfait nous a confié qu’en temps d’hivernage, des courants d’air nauséabonds venant d’un dépotoir sis entre les deux écoles et sur la rive du ruisseau Obolomi envahissent les salles de classe. Aujourd’hui, le dégagement de ce dépotoir sauvage par PECOM a créé un cadre de vie sain pour les élèves et les enseignants. Même sentiment de satisfaction chez les autorités municipales. Pour appuyer PECOM, le maire de la ville a convoqué le 23 mai 2000 tous les conseillers municipaux à une séance de travail sur l’amendement ou la modification du contrat d’abonnement pour l’enlèvement et la collecte des ordures ménagères, la définition claire et légale de la décharge finale des ordures, des modalités des enlèvements et les obligations des deux parties. Le maire a invité les conseillers municipaux à soutenir l’ONG et à décourager ceux qui entraveront son oeuvre. De leur côté, les conseillers ont souhaité que la sensibilisation touche également les banlieues de la ville.

ENTRAVES :

Dans les quartiers, les populations adhèrent au projet, mais les dépotoirs enlevés sont aussitôt recréés nuitamment par des personnes mal intentionnées. Cela ne décourage pas pour autant les promoteurs qui ont recruté des gardiens nocturnes à cet effet. Les efforts sont fournis mais les fonds manquent sérieusement.

PECOM compte multiplier des causeries dans les quartiers et sollicite le concours des bonnes volontés pour aider les populations à vivre de manière saine. Pour permettre à tous les foyers de s’abonner, PECOM doit revoir le montant de l’abonnement à la baisse. La crise économique que traverse le pays l’y oblige.

Mots-clés

déchet ménager, déchet urbain, équipement collectif


, Togo, Atakpamé

Source

Récit d’expérience ; Texte original

Association ODJOUGBO - BP 252 Atakpamé, TOGO - Tel : (228)40 07 20 - Togo - odjougbo (@) hotmail.com

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