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Le CLCOP (Comité Local de Concertation des Organisations de Producteurs) de la communauté rurale de Koul (Sénégal)

Ansoumana SANE, Benoît LECOMTE

10 / 2001

Ansoumana Sane, cadre de l’ONG RODALE-Sénégal explique ceci :

"Notre ONG, RODALE-Sénégal, a été choisie pour aider à la mise en place du CLCOP de la Communauté Rurale de Koul. C’est le CNCR (Conseil National de Concertation des Ruraux) qui a piloté ce programme. Une fois qu’il a choisi les communautés rurales, il a lancé un appel d’offre pour trouver au Sénégal quelles étaient les ONG et les bureaux d’études qui pouvaient être aptes à conduire ce programme. Avant qu’on arrive à Koul sur le terrain, le CNCR avait déjà balisé le terrain. Ce que le CNCR a fait quand notre dossier a été retenu, c’est de nous présenter à la communauté rurale de Koul comme agence technique d’exécution et expliquer que notre travail devait être fait de concert avec les OP de la communauté rurale.

Le CLCOP c’est le Comité Local de Concertation des Organisations de Producteurs. L’objectif de ce comité est de faire en sorte que les populations à la base puissent prendre leur destin en main sur tous les plans, mais le programme proprement dit s’appelle le Programme d’Appui à la Formation des Producteurs (PAFP). On a vu qu’il y avait un déficit sur le plan institutionnel de la vie des organisations paysannes et la Coopération suisse en rapport avec le CNCR a essayé de bâtir ce programme dans quelques communautés rurales. Le CLCOP, c’est une union des OP dans une communauté rurale qui vont se retrouver au sein d’un cadre de concertation pour les questions liées à la vie économique et à la vie du mouvement associatif dans la communauté rurale.

On a essayé au niveau de Koul, par notre étude, de suivre le processus de mise en place des OP, à partir du recensement de toutes les organisations paysannes qui sont dans la communauté rurale. Ensuite de faire la typologie de ces organisations, de faire un diagnostic institutionnel de toutes ces organisations pour aboutir à la mise en place d’une assemblée générale qui a élu un bureau exécutif qui se nomme CLCOP. Selon le schéma prévu dans le programme, tout ce qui concerne la vie de la communauté rurale sur le plan économique, sur le plan social, sur le plan de la formation, le CLCOP doit être au centre de tous ces dispositifs-là. On a fait le diagnostic en mars et avril 1999, et l’Assemblée Générale en juin et le CLCOP commence maintenant à fonctionner de façon normale (début juillet 1999).

La première action a été de faire en sorte que toutes les organisations paysannes qui étaient dans la communauté rurale se retrouvent autour d’une même table. Il y avait des organisations qui ne s’étaient jamais rencontrées. Dans une même salle il y avait au moins 110 OP qui évoluaient au niveau de la communauté rurale.

Par la deuxième action, on a essayé de connaître ce que tous les acteurs font comme travail. En passant par les OP, les ONG, par les services étatiques, nous avons essayé de savoir qu’est-ce qui se fait dans telle zone, qu’est-ce qui se fait dans tel village, qu’est-ce qui se fait dans telle OP, comment faire pour harmoniser les interventions des uns et des autres, comment faire pour qu’il n’y ait pas une surcharge d’intervenants dans un village au détriment d’un village qui est à 2 km où personne n’intervient. Tout cela a fait que les gens ont pris conscience du fait que le développement de la communauté rurale doit leur incomber.

Troisième action : la formation. Le diagnostic institutionnel a fait ressortir que le plus gros problème des OP c’était la faiblesse institutionnelle. Parce qu’il y a des OP naissantes, il y a des OP qui sont au milieu, il y a des OP qui sont "au top". Si je prends une association comme l’AJR "Association des Jeunes de Risso" ou l’Union des Groupements Paysans de Méckhé (UGPM), ce sont des organisations qui sont très puissantes ; par contre il y a des organisations qui sont encore à un niveau modeste. Comment faire pour qu’on puisse impulser une dynamique à ces petites OP qui viennent de naître ou qui sont en cours de route ? Alors, on a pensé qu’il fallait d’abord élaborer un programme de formation pour 10 responsables paysans membres du Comité Exécutif du CLCOP portant sur la conception des projets de développement et sur la gestion des organisations. Les 10 personnes choisies sur la base de plusieurs critères vont être le noyau central sur lequel le CLCOP comptera pour faire la démultiplication au niveau des petites OP qui se trouvent dans les villages. Ce système pourrait minimiser un peu l’appel à des prestataires de services extérieurs pour des questions de formation.

Maintenant on est en phase test mais quand la phase réelle va démarrer, il va ressortir que le CLCOP aura fait des progrès et pourra élaborer d’autres stratégies en rapport avec les objectifs du programme. Un CLCOP, c’est vraiment un lieu de concertation où se retrouvent des OP, elles réfléchissent sur le devenir de leurs communautés, sur leurs problèmes, elles essaient de trouver des solutions localement avant de faire appel à des interventions extérieures".

Mots-clés

organisation paysanne, planification, développement local, production agricole, formation, ONG, collectivité locale


, Sénégal, Thies

Commentaire

Cette description rappelle le rôle prévu (pour un Comité Local de Concertation) par le trio "Ruraux-Etat-Banque Mondiale" dans le cadre du Programme Sénégalais d’Appui aux Organisations de Producteurs (PSAP). Elle précise la gamme d’actions entreprises par l’ONG sénégalaise chargée d’épauler les premiers moments du processus au niveau des villages d’une Communauté Rurale.

Notes

Entretien avec SANE, Ansoumana, réalisé à Thiès en juillet 1999.

Source

Entretien

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