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Pour un changement au niveau local en vue d’un développement durable : une formation d’eco-conseiller

Georges THILL, Jean-Paul LEONIS

10 / 2001

C’est au Conseil de l’Europe à Strasbourg que la conférence permanente des Pouvoirs locaux et régionaux de l’Europe a demandé, dans la résolution 171 sur "Environnement et participation", la création de postes d’éco-conseillers. La résolution demande aux municipalités de fixer dans leurs programmes généraux d’action des stratégies globales et à long terme en matière d’environnement ; de créer un département compétent pour aborder ces questions de manière globale et pour effectuer la coordination nécessaire avec la fonction d’informer et de conseiller les citoyens; de permettre la consultation et la collaboration entre les différents interlocuteurs; de faire en sorte que leur administration puisse disposer du personnel qualifié; d’étudier les possibilités de mise en oeuvre des programmes régionaux "Environnement et Emploi"; enfin, d’organiser, en collaboration avec d’autres instances, la formation des élus et des fonctionnaires locaux à la gestion de l’environnement. Un tel programme est la raison de la création, à Namur (Belgique), de l’Institut Eco-conseil. Elément significatif de cet institut: la composition de son conseil d’administration où se trouvent présents les quatre parties politiques démocratiques de Belgique, le patronat et les syndicats, la fédération des associations de citoyens, l’Institut de formation professionnelle, et des personnes issues des universités, c’est-à-dire un véritable multipartenariat pour un environnement et un développement durable au niveau local.

Le symposium de Hochiminh-Ville sur le co-développement urbain durable trouve sa richesse dans le fait d’apprendre à apprendre aux femmes et aux hommes que tout projet doit pouvoir s’inspirer de l’idée que l’homme est l’origine et la fin du projet, avec un intérêt particulier vers les plus marginalisés, et d’apprendre qu’on n’aura pas fini d’apprendre à travailler et à vivre ensemble au-delà de tout sectarisme, de tout clooisonnement, de toute division pour la lutte du pouvoir et de l’argent. Il s’agit d’éduquer au changement des mentalités: l’homme responsable.

Notre monde est un monde limité, complexe et (bio)diversifié et nous devons être des acteurs responsables pour relever le défi du co-développement durable entre le court et le long terme.

La municipalité semble le lieu privilégié où se joue la problématique environnementale, car c’est là que la fonction publique doit pouvoir assumer de plus en plus son rôle fondamental de planification et de contrôle; c’est là aussi où l’éducation et l’enseignement, pierres angulaires de la société et de l’environnement, doivent pouvoir développer les jeunes, et peut-être via eux transformer une génération de parents; et c’est là enfin où se forge le premier échelon de la démocratie, de la participation de tout citoyen à la gestion de sa cité.

Les éco-conseillers doivent être préparés à fonctionner comme de véritables agents de changement plutôt que comme des agents de conformité. C’est la raison pour laquelle la finalité des formations réalisées se retrouve, pour l’essentiel, dans une formation à l’interdisciplinarité et à la multisectorialité, à la transversalité. Il importe d’apprendre de nouveaux métiers de l’environnement en injectant dans la formation des modules en gestion de l’environnement. Et tout cela doit être accompagné d’un développement de méthodes participatives au niveau local en harmonie avec les grands thèmes plus globaux et d’une aide à la création de nouveaux emplois pour briser l’esclavage du chômage à tous les niveaux de qualification, de l’ouvrier à l’universitaire.

L’Institut Eco-conseil de Namur a été créé en 1989 avec comme objectif l’aide aux structures et hommes publics et privés pour qu’ils surmontent et améliorent des situations déplorables de blocage et d’incapacité où ils étaient confrontés en Belgique. Quelques concepts et activités en matière de formation à l’environnement y ont été introduits dès le début, notamment : l’environnement nécessite, par définition, un traitement interdisciplinaire. Il nous faut former des professionnels généralistes qui, à partir d’une formation spécialisée initiale élevée dans un domaine, peuvent aborder et apprécier de manière complète tant les aspects scientifiques des sciences dures et techniques que des aspects juridiques, économiques et sociaux.

Ensuite, si l’environnement est affaire de situation conflictuelle, il s’agit de former des gens qui possèdent les techniques de communication, de négociation, de médiation, de connaissance des milieux de communication et des relations interinstitutionnelles.

Si l’environnement en vaut la peine, il est fondamental de former des professionnels dûment rémunérés avec des nouveaux emplois, de nouvelles fonctions et non uniquement, comme auparant, des bénévoles, des volontaires et des chômeurs. De plus, si l’environnement a un rôle transversal, la fonction d’éco-conseiller doit être en relation avec toutes les compétences distribuées au niveau communal. Si l’environnement a besoin de nouvelles solutions, il faut apprendre à des gens déjà formés de nouveaux outils adaptés aux situations, notamment les analyses multi-critères.

Bien sûr, il faut ouvrir nos gens, puisque l’environnement n’a pas de frontière, aux échanges européens et internationaux avec une approche globale de la problématique. D’où l’Institut Eco-conseil offre une formation de 6 mois de formation théorique, suivis de 6 mois de stage pratique en insertion professionnelle auprès d’un maître de stage là où peut éventuellement se créer de l’emploi.

La formation d’un éco-conseiller doit tenir en compte notamment des éco-systèmes, des climats, des ressources naturelles, des ressources hydriques, avec les problèmes liés à l’eau, à l’agriculture, à la pêche, à l’élevage, des atteintes à l’environnement (érosion, inondations, sécheresse, pollution, catastrophes écologiques ou naturelles). En particulier, les déchets, les décharges, le transfert des déchets, constituent un chapitre de la formation, ainsi que la compréhension d’une politique énergétique (diversification des ressources, économie d’énergie, valorisation des énergies renouvelables, des sources locales), aménagement du territoire, technologie et environnement.

Mots-clés

relations micro macro, éducation à l’environnement, décloisonnement des disciplines, formation professionnelle, qualité de l’environnement, création d’emploi, développement durable


, Europe, Belgique, Namur

Commentaire

L’environnement, malgré son caractère global, ne peut pas se comprendre uniquement comme une dimension générale qui doit traverser chaque politique. En ce sens, une gestion locale intégrée en environnement devrait pouvoir disposer de conseillers en environnement permettant aux décideurs d’avoir la sensibilité et la connaissance technique appropriée pour trouver les solutions pratiques dans le but d’intégrer l’environnement de façon pertinente dans toute action locale communautaire pour un développement durable.

Source

Compte rendu de colloque, conférence, séminaire,…

Guy Castadot, PRELUDE, Formation d'agents interdisciplinaires de changement au niveau local : les éco-conseillers, Georges Thill, 2001 (Belgique), 41-43, p.267-277

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