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Education environnementale comme guide pour un développement soutenable à Maurice

Georges THILL, Jean-Paul LEONIS

09 / 2001

L’Etat mauricien comprend non seulement l’île Maurice elle-même, mais aussi les îles de Rodrigues, St Brandon et un nombre de plus petites îles dans l’Océan Indien. Ces îles sont toutes d’origine volcanique et sont toutes encerclées par des récifs coraliens. Depuis les années 1980, cet Etat témoigne d’un changement dramatique dû à la croissance accélérée de la population, à l’industrialisation et à une explosion de l’industrie touristique. Ces facteurs génèrent des conséquences graves pour l’environnement de l’île.

Pour sortir de cette dégradation environnementale, tout un programme d’éducation environnementale a été mis en place par un réseau, dont fait partie l’Institut Mauricien d’Education (IME), chargé de former des enseignants, pour le primaire et le secondaire, capables d’intégrer la dimension environnementale dans la formation proposée.

L’option a été prise que l’éducation est la clé d’un changement dans des modèles de comportement social établis depuis longtemps. Les enfants sont considérés comme la cible importante de formation car, dès le plus jeune âge, il est important qu’ils acquièrent des capacités, des savoirs et des comportements pour être des acteurs efficaces dans un développement qui ne peut être soutenable que s’il est viable écologiquement. Le enfants peuvent influencer les parents et les membres de la collectivité locale. Un programme éducatif environnemental doit pouvoir être adapté plus spécifiquement à des jeunes filles, dans la mesure où les femmes influencent la société mauricienne par rapport à la mise en valeur du milieu naturel et social. Il ne faut cependant pas oublier qu’une éducation environnementale doit être accessible à toutes et à tous. A cet égard, il n’y a pas que les opportunités liées à l’alphabétisation environnementale, scolaire, mais aussi à toutes les opportunités qu’offre l’entreprise et la communauté locale.

Le cadre pédagogique ne suppose pas seulement des manuels à contenu spécifique et à sujet interdisciplinaire avec quatre unités bien définies (que signifie la problématique de l’environnement?; économie et développement durable; écologie et bio-diversité; concept éducationnel et stratégie), mais il faut surtout des activités qui aident les apprenants dans la compréhension concrète des problèmes d’environnement et de développement. Les tutorats individuels ou collectifs sont alors le meilleur encadrement.

De surcroît, toute la formation environnementale doit pouvoir se finaliser dans un projet de travail où les apprenants choisissent de façon motivée une série de questions à traiter sur le terrain et où les enseignants peuvent corriger les propositions émises en fonction de critères bien définis en vue d’une évaluation graduelle.

Cette dynamique de formation a révélé l’importance du rôle des femmes et de leurs connaissances concrètes, ainsi que de leur art de faire quotidien en matière d’épanouissement à travers un cadre de vie humain en harmonie avec les systèmes naturels, dans l’éducation environnementale qui est en elle-même un concept nouveau à Maurice. Des réseaux féminins constituent désormais des médiations-clés pour améliorer les curricula de formation environnementale. L’accent fut mis, au congrès de Rhodes (Grèce), sur l’importance pour Maurice d’échanger les expériences en matière de formation environnementale, non seulement avec d’autres îles, mais aussi avec toute formation environnementale initiée et éprouvée sur le continent. Ce qui depuis non seulement a pu avoir lieu sur l’île de Rhodes lors du congrès mais aussi dans d’autres rencontres, notamment au Canada.

Mots-clés

éducation à l’environnement, réseau d’échange de savoirs, éducation et changement social, éducation et changement culturel, valorisation du savoir faire, femme, insularité


, Maurice, Océan Indien

Commentaire

Si la prise de conscience environnementale est décisive pour le développement durable, l’expérience mauricienne montre que la formation doit être sensible à des problèmes d’équité sociale (la reconnaissance du rôle décisif des femmes dans le développement durable) et à la nécessité d’articuler économie, démographie, écologie et éducation. Une bonne formation suppose de ne pas s’en tenir à l’inculcation de contenus par des manuels, aussi pertinents soient-ils pour leur contenu, mais il s’agit d’intégrer le terrain avec des projets concrets et une motivation pour des thèmes précis des apprenants. Des réseaux d’échange associatifs sont d’excellents relais pour performer les pratiques d’éducation environnementale et ainsi assurer les possibilités pratiques d’un co-développement durable.

Source

Compte rendu de colloque, conférence, séminaire,…

Rita Bissoonauth, PRELUDE, Environmental education leading towards sustainable development in Mauritius, Georges Thill, 2000 (Belgique), numéro spécial hors série, p.259-264

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