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Expérience d’autogestion d’initiatives de lutte contre le chômage et l’exclusion dans un quartier ghetto

Koordinadora de kolectivos del parque de Acosa

Alessandro GUIGLIA

07 / 1993

El Parque de Acosa, un quartier ghetto, bâti dans les dix dernières années du franquisme, sur le territoire de la Municipalité d’Alfafar, pour loger les familles pauvres immigrées à Valencia.

Situation classique: mauvaises modalités constructives, aucun entretien, manque de services, poussière et ordure, familles pauvres, très fort chômage (surtout des jeunes) qui produisent décomposition sociale, présence de drogue (consommation et vente), microdélinquence. Après une très courte période d’espoir, à la chute du Régime et la victoire électorale du parti socialiste, la population est retombée dans l’apathie et le desespoir.

En 1985 des jeunes du quartier se révoltent contre leur situation de vie et décident de se regrouper en Kolectivo pour réagir en positif et proposent une Assemblée des jeunes du quartier.

Ils s’organisent pour chercher des solutions à leurs problèmes de marginalité et de chômage, mais en même temps ils se donnent l’objectif de changer la situation de leur contexte de vie en opérant pour renverser le processus de régression et de destructuration sociale de toute la population du quartier. Les adultes petit à petit les suivent en commençant par le comité des mérès.

Cela déclenche une initiative très originale qui est caracterisée par l’attitude de ne plus attendre que leurs problèmes soient résolus par la Municipalité, l’Etat, les Services Sociaux, mais par la participation directe de tous les habitants, par l’autogestion de toutes les activités, par la revendication d’obtenir de l’Etat la couverture de leurs droits, mais en gérant eux mêmes, selon leurs modalités, les ressources financières.

De façon pragmatique ils ont réalisé un « système » de démocratie directe du quartier basée sur l’Assemblée Générale du Quartier (6 convocation en 1992), une Assemblée de la Coordination des Collectifs qui se réunit chaque mois pour vérifier et programmer les activités, les réunions hebdomadaires des collectifs (actuellement il y en a 7), du Comité de la plateforme du travail et de la Coopérative de Services qui gère ces activités.

Leurs réalisation : à travers la « plateforme du travail » ils ont produit 42 postes de travail (15 à la Coopérative de Services, 5 pour la gestion d’une Cantine populaire, 30 dans les 8 groupes de travail solidaire). En plus il y a 12 jeunes en formation-travail qui reçoivent un demi-salaire. Une partie de ces places de travail sont occupées à rotation (6 mois en coopérative et dans les groupes, 1 an à la cantine), pour faire place à d’autres jeunes et leur donner le droit de toucher l’indemnité de chômage.

Le « Comedor popular » (la cantine) offre à tout habitant du quartier des repas à très bon marché (300 ost) : elle survit depuis 3 ans et produit une moyenne de 100 repas par jour (financement des Service Sociaux de la Ville).

Les cours de qualification professionnelle et de formation à la gestion de micro-entreprise (auto-emploi) sont frequentés actuellement par 50 élèves (finacement par l’INEM). Ils ont créé une Agence de travail qui cherche de placer des jeunes dans les entreprises de la zone et qui offre un service juridique-administratif aux travailleurs autonomes.

Il existe un Service d’Information Populaire organisé par secteur (jeunes, femmes, santé, toxicomanie) géré par des groups d’habitants.

La Koordinadora s’engage beacoup pour réduire la diffusion de la toxicomanie dans le quartier soit en empêchant la vente soit en proposant aux jeunes des occasions de loisirs et des activités sociales ; mais aussi l’engagement solidaire pour réduire les souffrances aussi bien des consommateurs de drogue que de leurs familles.

Dans l’emsemble l’expérience progresse grâce à la participation active d’une centaine de personnes ; le moteur reste le groupe initiateur du « Kollectivo Jovenes » : entre eux, 2 travaillent à plein temps, payés par la Coopérative.

Mots-clés

économie sociale, autogestion, coopérative, formation professionnelle, jeune, chômage, participation populaire, prolétariat, développement alternatif


, Espagne, Pays méditerranéens, Europe du Sud, Valencia

Commentaire

L’expérience est marquée par une profonde méfiance vis à vis des structures institutionnelles de l’Etat et pour un choix alternatif, d’antagonisme, à la politique étatique. Cela est à l’origine de leur succés, mais représente aussi leur faiblesse pour l’avenir.

En fait ils ont obtenu des résultats que les services et les institutions, enfermés dans le cadre des compatibilités juridiques, ne peuvent pas réaliser. Leur antagonisme les amène facilement à un affrontement continu avec les fonctionnaires des Services Publiques, les élus de la Municipalité, les membres du PSOE qui voudraient les « normaliser » ou bien voir disparaître. Chaque contrat et financement de projet, demande une mobilisation des habitants ; pour l’instant cela renforce la participation des gens mais les risques sont évidents sur le long terme.

Les jeunes, animateurs de l’expérience et en faveur de la constitution d’un réseaux d’expériences similaires, se sont engagés dans l’initiative de la C.E.E. de constitution du Réseau Européen de la Pauvreté.

Notes

L’information a été collectée au cours de l’entretien réalisé par Sandro GUIGLIA le 29 janvier 1993.

Source

Entretien

GUIGLIA, Alessandro, IRED NORD

IRED NORD (Innovations et Réseaux pour le Développement) - Via Tacito 10. 00193 ROMA. ITALIA. Tel (19)39 6 320 78 49. Fax (19)39 6 320 81 55. E-mail irednord@geo2.poptel.org.uk - www.ired.org

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