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Politiques d’approvisionnement alimentaire au Brésil : 1967-1986

Marguerite BEY

01 / 1993

L’augmentation de la famine au Brésil en dépit de la croissance de la production agricole peut s’expliquer par un modèle de développement qui privilégie la croissance par la modernisation et l’internationalisation de l’économie. Les politiques d’approvisionnement laissent à l’écart les couches les plus pauvres de la population et se limitent à garantir l’approvisionnement du marché. La demande non solvable ne fait l’objet que d’une politique nutritionnelle insuffisante et compensatoire.

L’étude, qui se réfère à la période 1967-86, montre qu’il y a une crise d’approvisionnement alimentaire latente et chronique qui ne cesse de s’étendre dans l’économie brésilienne. Selon Maimon, les spécialistes agricoles ignorent cette crise car leur analyse est limitée par la priorité accordée à l’offre par rapport à la demande d’aliments; la sectorialisation qui conduit à sous-estimer la complexité de la filière alimentaire; la déconnexion relative des analyses sur l’approvisionnement alimentaire par rapport aux enjeux macro-économiques, ceux-ci étant essentiellement réduits à la question de l’ajustement externe.

Les politiques macro-économiques orientées vers d’autres secteurs affectent également l’offre agricole et la demande d’aliments parce qu’il existe des interférences entre les différentes politiques et celles concernant les approvisionnements alimentaires.

Les politiques d’approvisionnement sont subordonnées aux objectifs d’ajustement externe. L’Etat favorise la culture des produits en substitution des importations et ceux pour l’exportation, à travers d’incitations financières et fiscales, dont le crédit rural subventionné, dans le cadre d’une politique pour laquelle le gain de devises est le principal objectif. A partir de 1974, la crise du pétrole et le renforcement du mécanisme d’ajustement aggravent les conflits entre l’ouverture du marché et la priorité accordée à l’alimentation interne à bas prix. Les prix des produits à la fois exportés et consommés dans le marché interne subissent les effets des cours internationaux. Cet effet se propage dans le reste de l’économie.

L’approvisionnement interne à bas prix apparaît comme un objectif secondaire face à celui de la lutte contre l’inflation. La politique de contrôle de l’inflation détermine le contrôle des prix des aliments de base et pénalise leurs producteurs. Cela provoque une réorientation de l’offre et une restructuration de la consommation. Mais dans les années 1980, alors que l’Etat diminue les subventions à la production agricole, il y a une hausse des prix de ces produits et de l’inflation. Pour contrecarrer cette tendance, l’Etat augmente son intervention en faveur de la commercialisation à partir de la politique de prix minimum garanti. Il y a alors une augmentation de l’offre d’aliments pour le marché interne.

La difficulté de coordonner une intervention dans la filière alimentaire est accrue par les conflits entre les politiques adoptées et par la structure de l’appareil d’Etat brésilien, à la fois centralisé et très fragmenté.

Mots-clés

développement rural, importation, stratégie alimentaire, politique agricole, agriculture, intervention de l’Etat, politique des prix, crédit rural, agriculture d’exportation, subvention, approvisionnement alimentaire


, Brésil

Commentaire

Le Brésil peut atteindre une croissance économique soutenue grâce à la mise en valeur du marché interne potentiel, à travers l’augmentation de la masse salariale et le maintien des subventions de l’Etat aux secteurs prioritaires.

Source

Thèse et mémoire

MAIMON, Dalia, EHESS, 1989 (France)

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