español   français   english   português

dph participa da coredem
www.coredem.info

buscar
...
diálogos, propuestas, historias para uma cidadania mundial

Quelques réflexions autour de la notion de « science citoyenne »

Realizado por Claudia Neubauer, Fondation Sciences citoyennes

2002

La relation entre science et société est une relation dynamique qui a évolué au cours de l’histoire et qui est aujourd’hui encore en pleine mutation. La place que la science occupe dans nos sociétés n’est plus la même qu’il y a encore un siècle. Ses enjeux politiques, éthiques, et socio-économiques sont devenus sans doute encore plus massifs avec notamment l’avènement des biotechnologies, de la bio-médecine, des technologies de l’information et de la modélisation. Ses relations avec l’industrie, l’état et les citoyens, avec l’environnement, sont aujourd’hui l’objet de débats et de critiques.

Omniprésentes, les sciences et les nouvelles technologies – unies en une technoscience - jouent un double rôle dans notre société. D’un côté elles portent l’espoir de pouvoir vaincre des maladies telles que le cancer ou le SIDA, de faciliter ou rendre plus agréable la vie quotidienne par de nouveaux objets domestiques, des innovations en transport ou de vaincre la faim dans le monde. Les scientifiques sont également appelés en tant qu’experts qui conseillent les politiques et les entreprises ou qui éclairent le public sur un contenu scientifique. De l’autre côté la science est rendue responsable de la création de nouveaux risques pas ou peu maîtrisés ou maîtrisables : risques industriels (l’agriculture moderne n’est-elle pas la consommatrice des engrais produits par AZF? L’énergie nucléaire est-elle si sûre?), alimentaires (la science de la nutrition animale est-elle responsable de l’épidémie de la vache folle? Les OGM sont-ils allergènes?…) sanitaires (scandale du sang contaminé, de l’amiante, controverses touchant la santé environnementale où les effets secondaires de certains vaccins, etc.), environnementaux (OGM et biodiversité), socio-politiques (le diagnostique préimplantatoire comme vecteur d’eugénisme? Les tests génétiques et les technologies de l’information comme techniques de contrôle?). Avec le poids accru dans les dernières décennies du marché dans la production des savoirs (contrats, start-up, brevetage…), sont également mis en cause deux caractères qui sont traditionnellement liés à l’activité scientifique et toujours vivement défendus par les scientifiques - l’indépendance et la liberté de la recherche.

Du coup, pendant les trente dernières années, des contestations de différents acteurs comme les mouvements sociaux, les organisations non-gouvernementales (ONG), des scientifiques et d’autres, ont conduit à l’émergence de nouveaux espaces où se déroule l’activité scientifique et de nouvelles formes de son évaluation, dans un contexte différent du contexte habituel. Cela s’inscrit dans un contexte plus large où le sens et le fonctionnement de la démocratie représentative, sont mis en cause.

L’idée d’une « démocratisation de la science » est aujourd’hui de plus en plus reprise. Elle vise à donner plus de pouvoir aux citoyens pour participer aux orientations scientifiques, c’est à dire à des décisions qui influenceront directement leur vie et la société. Différentes voix s’élèvent pour regretter que le public et la société civile soient exclus de la participation aux choix des orientations techno-scientifiques, et pour invoquer une science plus proche et plus à l’écoute des citoyens, une véritable science responsable et citoyenne.

Le concept de « Science citoyenne » (Citizen Science) a vu le jour en 1995 sous la plume d’Alan Irwin (Irwin 1995). Mais à quoi doit ressembler une telle science? Les attitudes des citoyens à l’égard de la science sont très contrastées, ils mêlent confiance, espoir, craintes et désintérêt. Les attitudes des scientifiques et pouvoirs politiques envers les citoyens peuvent être décrites de la même façon. De nouvelles initiatives tentent d’instaurer un dialogue mutuel qui répond mieux aux croissantes demandes de la société civile fondé sur le souhait d’une meilleure maîtrise des sciences et technologies.

Claudia Neubauer

Lire le dossier Quelques réflexions autour de la notion de « science citoyenne » sur le site de Fondation Sciences Citoyennes

menções legais