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Transformations sociales : actions communautaires menées par des parajuristes au Sri Lanka

Kalyananda TIRANAGAMA

2002

Au Sri Lanka, les militants de plus de 3000 ONG et d’un nombre encore plus important d’organisations communautaires opérant sur le terrain ont un rôle primordial au sein de leurs communautés. La population est souvent à la recherche d’un soutien lorsqu’elle doit faire face à des problèmes socio-juridiques. Les individus ne sont pas en mesure de faire valoir leurs revendications car ils manquent de connaissances juridiques. La peur des conséquences les empêche souvent de porter les conflits devant les tribunnaux. Une fois ces militants dotés des connaissances de base sur les principes du droit et les droits fondamentaux, ils peuvent protéger les droits des individus et offrir un meilleur service à la communauté.

LHRD (Lawyers for Human Rights and development) a ainsi commencé la formation parajuridique de militants d’ONG et d’organisations communautaires en 1991. Les programmes de formation comptent 5 journées intensives. Les militants apprennent l’historique et les concepts des droits de l’Homme, le droit, ses mécanismes d’application ainsi que les moyens d’accéder à ces mécanismes. Une fois formés, les parajuristes peuvent apporter une première aide juridique au sein de leur communauté et s’occuper de conflits qui touchent la communauté et ses membres.

Le programme a été conçu pour donner aux acteurs de terrain des connaissances juridiques de base qui leur permettront d’éduquer et d’assister les individus dans la revendication de leurs droits. L’action des parajuristes permet ainsi d’offrir un recours aux personnes dont les droits sont violés ou risquent de l’être.

Au début, ces programmes étaient destinés aux militants d’organisations de femmes, de travailleurs, de paysans, de pêcheurs, de journalistes, de protection des droits de l’enfant ou de l’environnement. Chaque organisation a bénéficié d’une formation complète sur les lois relatives à son domaine d’intervention et sur les droits de l’Homme. Les programmes parajuridiques sont maintenant menés par zone géographique pour un impact maximum et permettent ainsi aux organisations opérant dans le même domaine de se regrouper. Cela facilite aussi notre travail de suivi.

Depuis 1991, LHRD a mis en place 45 programmes et formé 1355 parajuristes (712 femmes et 643 hommes) appartenant à 656 organisations. La participation, le processus de sélection, le contenu et le suivi ont été améliorés grâce aux commentaires des personnes formées. La majorité des parajuristes ont appliqué leurs connaissances et nous ont encouragés par leurs actions.

Les programmes sont animés par des responsables d’institutions publiques ou d’ONG et offrent ainsi un contenu compréhensible. Les parajuristes formés gardent des liens directs avec ces institutions publiques et peuvent obtenir leur soutien lorsqu’ils cherchent des solutions aux conflits qu’ils rencontrent. Généralement, la formation est interactive. Le niveau de compréhension des personnes formées est testé par des cas pratiques portant sur des problèmes qu’ils pourraient rencontrer.

LHRD maintient des contacts réguliers avec les parajuristes et leur organisation, et effectue un suivi de leurs actions au sein de leur communauté. Nombreux sont ceux qui ont transmis leurs connaissances aux membres de leur communauté et les ont utilisées pour résoudre des problèmes socio-juridiques. Les parajuristes ont demandé à plusieurs reprises l’organisation de séminaires de sensibilisation au droit et nous y avons répondu. Les parajuristes peuvent également solliciter LHRD pour des conseils et une assistance sur certains conflits.

Des sessions de recyclage sont aussi mises en place pour les parajuristes souhaitant y participer. LHRD a organisé 3 sessions en 2000 avec la participation de 80 parajuristes (33 femmes et 47 hommes) formés entre 1996 et 1999.

L’objectif était de permettre aux parajuristes de partager leur expérience d’application des connaissances acquises lors de leur formation, d’identifier les problèmes qu’ils ont à traiter, de les impliquer dans la résolution des problèmes socio-économiques et politiques qui touchent la vie communautaire et d’approfondir leurs connaissances et leur formation pour leur permettre de traiter de manière plus efficace les problèmes affectant la communauté. Environ 80 % des parajuristes ont amélioré leur action au sein des communautés suite à ces sessions. Ils savent identifier les principaux problèmes sociaux, économiques et politiques auxquels la population sri lankaise est confrontée. Ils connaissent également les causes de ces problèmes et peuvent ainsi suggérer une méthode pour les traiter.

Mais ils ont aussi rencontré de nombreuses difficultés. Les parajuristes ne se sentent pas tous en sécurité et sont parfois réticents à s’impliquer dans des conflits sensibles qui affectent le bien-être de la population.

De nombreux parajuristes ont cependant exprimé leur volonté de jouer un rôle plus effectif dans leur communauté tout en maintenant un lien rapproché avec LHRD. Considérant les avantages de ces liens et le fait que nous accédons difficilement à certaines communautés rurales, LHRD a décidé de se lancer dans une nouvelle initiative visant à renforcer les actions de terrain : elle a mis en place un groupe de formateurs qu’elle a préalablement formés.

Récemment, LHRD a sélectionné deux organisations dans les districts de Badulla et Kandy pour sensibiliser les communautés rurales. Une formation intensive sur le droit et les droits de l’Homme a été suivie par un groupe de 24 parajuristes de ces organisations. Ceux-ci ont ensuite mené une campagne de sensibilisation au droit dans plusieurs villages de chaque district. Les parajuristes ont établi les programmes locaux sous la supervision de LHRD qui sera en charge de leur suivi. Un minimum de 12 programmes de sensibilisation dans 12 villages est prévu chaque année. Les parajuristes doivent également pouvoir répondre aux besoins socio-juridiques de la communauté, et rassembler chacun de ses membres autour des problèmes qui les concernent tous. Dans un an, ils devront pouvoir traiter de façon systématique tout problème relatif aux droits de l’Homme. Tout en protégeant les droits civils et politiques, les parajuristes s’efforceront également de mobiliser les membres des communautés pour la revendication de leurs droits économiques, sociaux et culturels.

LHRD (Lawyers for Human Rights and development) - 2251/1, Cotta road Borella, Colombo 08, SRI LANKA - Tél. : (94) 1 68 61 80 / (94) 1 68 76 65 - Sri Lanka - lhrd (@) dynaweb.lk

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