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Lutter contre les violations des droits humains dans les maquilas en Amérique latine

L’action du CAT (Centro de Apoyo al Trabajador)

Vanessa GAUTHIER

01 / 2008

« Une maquiladora, ou son abréviation maquila, est l’équivalent latino-américain des zones de traitement pour l’exportation (export processing zone, EPZ, en anglais). Ce terme désigne une usine qui bénéficie d’une exonération des droits de douane pour pouvoir produire à un moindre coût des marchandises assemblées, transformées, réparées ou élaborées à partir de composants importés ; la majeure partie de ces marchandises est ensuite exportée. » Dans ces usines, nombreuses au Mexique, les droits des travailleurs, qui sont essentiellement des femmes, sont bafoués. Le Centro de Apoyo al Trabajador [Centre d’appui au travailleur] s’attaque aux violations des droits au travail.

Le Centro de Apoyo al trabajador est une organisation non-gouvernementale démocratique et solidaire qui défend les droits humains fondamentaux au travail. Il s’agit d’une organisation indépendante du gouvernement, de tout parti politique et de toute religion. Cette structure travaille cependant avec toute personne ou organisme qui partage ses intérêts et ses valeurs. Les membres du CAT sont des militants, des syndicalistes, des étudiants, des artistes, des universitaires et des avocats qui veulent participer à la construction et la consolidation de mouvements sociaux démocratiques qui défendent les droits humains, dans une perspective de travail et d’équité de genre.

Le CAT, une organisation liée à l’entrée en vigueur de l’ALENA

En 1994, et malgré de fortes oppositions, l’ALENA (Accord de libre-échange nord-américain), accord qui crée une zone de libre-échange entre le Mexique, le Canada et les Etats-Unis, entre en vigueur. De ce fait, l’état de Puebla au Mexique est devenu le lieu d’implantation de très nombreuses « maquilas », en particulier dans le domaine de la confection et de l’automobile. « Dans ces domaines, les femmes représentent 60 % de la main d’Ĺ“uvre » nous dit Blanca Velazquez Diaz du CAT. Il s’agit souvent de femmes seules célibataires avec un très faible niveau d’étude. La flexibilité, les violences, la répression anti-syndicale, les heures supplémentaires, les discriminations, les problèmes de santé, les tests de grossesse forcés à l’embauche caractérisent souvent leur situation.

LeCentro de Apoyo al Trabajador, A.C. (CAT) a été créé en décembre 2000 et s’est constitué en association le 9 mai 2001 avec pour objectif principal d’accompagner les demandes des travailleurs et travailleuses pour promouvoir l’application et la défense des droits humains au travail dans la région de Puebla.

Le CAT s’est en particulier créé en réponse au conflit social dans l’entreprise Kuk Dong, à Atlixco (voir encadré), visant ainsi à pallier l’absence d’organisations d’appui aux travailleurs dans la confection.

En janvier 2001, à Atlixco, dans le sud du Mexique, une grève éclate dans une usine détenue par la société coréenne Kuk Dong et qui produit pour Nike. Les ouvriers protestent contre le licenciement abusif de salariés qui avaient eu le tort de vouloir créer un syndicat indépendant et d’établir un cahier de revendications sur le respect des salaires minimum, du droit au congé maternité… Les licenciements succèdent aux menaces et aux violences. Réseau Solidarité se mobilise (appel n°232) avec le CAT. En septembre, après plusieurs mois de lutte intensive, les ouvriers réintègrent l’entreprise, le syndicat est enfin reconnu et signe un accord de négociation collective. Voir l’appel du Réseau-Solidarité de Peuples solidaires n° 268 : www.peuples-solidaires.org/article82.html.

Objectifs du CAT : éducation et formation aux questions de travail

L’un des objectifs du CAT est de promouvoir l’éducation et la formation des travailleurs et des travailleuses du Mexique aux questions de travail. Le CAT s’engage à appuyer la transformation du monde du travail pour un respect total du droit de libre association syndicale et pour une meilleure prise en compte des demandes des travailleurs et des travailleuses du Mexique. Il cherche aussi à tisser des liens de solidarité avec d’autres organisations qui, dans le monde, ont le même objectif d’appui aux travailleurs.

1) Au niveau national, le CAT travaille directement avec les travailleurs et travailleuses, mais aussi avec des étudiants et avec d’autres membres de la société mexicaine en général pour trouver des solutions aux problèmes que les mexicains rencontrent dans le cadre du travail.

2) Au niveau international, le CAT est solidaire des syndicats et ONG d’autres états du Mexique et d’autres pays. Le CAT estime que ce travail est fondamental pour faire connaître les abus, appuyer les demandes communes des travailleurs et travailleuses dans le monde, et de cette façon renforcer mondialement le respect des droits humains au travail.

Pour cela le CAT organise des ateliers de renforcement des capacités : sur le genre, les droits humains au travail, les droits de l’Homme, le syndicalisme, le droit du travail au Mexique, s’appuie sur des outils pédagogiques tel que le théâtre utilisé comme outil de sensibilisation et de formation, mène des enquêtes et des recherches sur les violations des droits humains au travail dans les maquiladoras et accompagne des travailleurs et travailleuses.

A ce jour, le CAT a suivi trois affaires importantes :

1) L’affaire des travailleurs de l’entreprise Kukdong Internacional SA (appelée aujourd’hui Mex Mode) installée à Atlixco, Puebla.

2) L’affaire des travailleurs de l’entreprise Matamoros Garment SA située précédemment à Izúcar de Matamoros, Puebla.

3) L’affaire des travailleurs de l’entreprise Tarrant México S.de R.L. située à Tehuacan, Puebla.

Ces trois cas présentent des similitudes : les entreprises sont des maquilas transnationales de capitaux principalement étrangers pour l’exportation. La production est à destination des Etats-unis. Ces entreprises ont toutes bénéficié des avantages de l’Annexe 300 de ALENA (sur le textile et les vêtements).

Généralement, les demandes des travailleurs sont la reconnaissance d’un syndicat indépendant, organisé par les travailleurs eux-mêmes, la revalorisation des salaires, un traitement digne de la part des patrons étrangers et du personnel de sécurité et la réintégration des travailleurs licenciés.

Peuples Solidaires - 2B rue Jules-Ferry, 93100 Montreuil, FRANCE - Tél. : 01 48 58 21 85 et 10 quai de Richemont, 35000 Rennes, FRANCE - Franca - www.peuples-solidaires.org - info (@) peuples-solidaires.org

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