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De grands engagements avec peu de moyens

Produire de l’électricité pour améliorer la situation économique

Aditya BATRA

05 / 2010

Au Népal, les villages éloignés du réseau national électrique ont produit leur propre électricité pendant des décennies. Le pays est le tube à essai du monde en développement pour les expériences d’énergie renouvelable à petite échelle. Les généreux donateurs internationaux ont soutenu les projets de biomasse (biogaz, biofuel, four amélioré), de mini et micro-centrales hydrauliques, de moulins à eau perfectionnés et d’énergie solaire (systèmes photovoltaïques et de chauffage).

L’énergie éolienne en est encore à ses débuts. Certains aiment plaisanter en disant qu’au Népal le vent se comporte comme les bureaucrates, qui commencent à travailler à 10 heures mais partent à 4 heures. L’éolien s’avère donc inefficace, la plupart des habitants en milieu rural n’utilisant l’électricité qu’à la nuit tombée.

Chaque technologie a ses propres programmes, est soutenue par des donateurs particuliers et trouve sa raison d’être en fonction de la technologie, des coûts, du terrain et de la santé financière des communautés.

Pour réduire les chevauchements et rationaliser les financements et la mise en œuvre de ces programmes, le gouvernement a créé en 1996 le Centre de Promotion de l’Energie Alternative (Alternative Energy Promotion Centre, AEPC). L’organisme central gère le fonds d’énergie rurale financé par les principaux donateurs internationaux et attribue les subventions aux différents projets. L’AEPC représente 90% du budget du Ministère de l’Environnement.

Les petites technologies, telles que des mini-centrales hydroélectriques de 5kva ou par exemple le « family hydro » développé par l’ONG CRT/Népal qui produit 60 W pour un foyer, ont néanmoins eu un grand impact à travers les zones rurales du Népal. Les données de l’AEPC montrent que l’électricité hors réseau électrique atteint 3% de la population rurale.

Narayan Prasad Chaulagain, directeur exécutif de l’AEPC, explique le mandat de son institution : « Il ne s’agit pas que d’électricité. Il s’agit de répondre aux besoins en termes de conditions de vie dans les zones rurales où vivent 95% des pauvres du Népal ».

Energie = capital social

Au Népal, l’électrification rurale a toujours été une action de développement, avec pour objectifs la réduction de la pauvreté, la bonne gouvernance et la durabilité sociale et environnementale. Le programme de développement de l’énergie rurale (Rural Energy Development Programme, REDP) soutenu par le Programme des Nations Unies pour le Développement a été le précurseur de cette approche. Actuellement dans sa troisième phase, le programme a installé 285 micro-centrales hydroélectriques d’une capacité totale de 4.453 kW, couvrant près de 50.000 habitations sur les 3,6 millions que compte le Népal.

Bien qu’il y ait dans le REDP un biais évident envers la micro-hydraulique (certains raillent une « technologie de char à bœufs »), les systèmes solaires photovoltaïques pour les habitations isolées, le biogaz et les fours perfectionnés constituent autant d’autres choix énergétiques qu’il promeut.

« Nous ne promouvons pas la technologie, nous travaillons à réduire la pauvreté », dit Kiran Man Singh, le responsable de programme national. L’approche holistique du REDP permet de construire le capital social qui encourage les communautés à faire coïncider leurs objectifs sociaux, économiques et environnementaux avec les choix d’énergie appropriés et leur donne les moyens de gérer de tels systèmes une fois que le projet est opérationnel.

« Nous ne construisons par une turbine pour eux, nous leur apprenons à la construire », dit Man Singh. « Et nous ne dépensons pas un centime pour cela, nous facilitons simplement le processus. Notre devise est que tous doivent avoir accès à l’électricité et avoir les moyens de payer pour cela. »

Mais la production d’électricité à petite échelle, hors du réseau national, n’a pas toujours été la priorité du gouvernement. C’est le concert des protestations de la société civile dans les années 90 concernant le projet hydroélectrique alors le plus coûteux du monde, le « 402 MW Arun III » soutenu par la Banque mondiale, qui a contraint le gouvernement à prendre en compte des centrales moins coûteuses, plus petites, hydroélectriques, hors réseau national, renouvelables et gérées par les communautés dans les villages reculés. Arun III a été abandonné en 1995 (Cf. ‘Power struggle’, Down To Earth, 31 mai 1995).

Aujourd’hui la forte crise énergétique rappelle le même débat. Il existe de fortes pressions pour la construction de grands projets hydrauliques à la demande des clients visant à exporter l’énergie vers l’Inde. Certains se disputent pour trouver un moyen de conserver les gains excessifs réalisés par les petits systèmes gérés communautairement hors réseau national et menacés par des consommateurs qui souhaitent être connectés au réseau, et ce même si c’est à leur charge.

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