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Les paysans africains sont inventifs

Irène BENANI HAURI

01 / 1994

Début septembre 1993, se tenait à Montpellier un séminaire sur "Innovations et sociétés" organisé par trois instituts de recherche français, le CIRAD, l’ORSTOM et l’INRA. Il s’agissait de rectifier l’image véhiculée parfois jusqu’à nos jours d’un paysan africain, rétrograde, arriéré, incapable de changer ses habitudes, peu enclin à développer sa production au-delà de ses besoins de subsistance.

De nombreux exemples montrent comment, face à des situations difficiles, les paysans ont su s’adapter et innover en cultivant de nouvelles plantes, en adoptant d’autres techniques, en s’organisant pour produire plus.

Au Rwanda, bien que la densité de population soit passée de 123 à 207 hab/km2 entre 1965 et 1990, les paysans mangent toujours à leur faim. Ils ont intensifié leur agriculture, supprimé les cultures peu productives et augmenté les surfaces en café et en thé pour acheter les produits qu’ils ne produisent pas. Les agriculteurs sont capables d’adopter rapidement une nouveauté technique si elle correspond à leurs besoins.

Au Sahel, les paysans ne sont pas restés sans réagir aux grandes sécheresses. Partout où c’était possible, ils ont installé des jardins maraîchers, irrigués avec les moyens disponibles. La vente des légumes produits dans ces périmètres a permis d’approvisionner les villes et d’apporter des revenus monétaires aux paysans. De même, ils ont adoptés des variétés de niébé ou d’arachide à cycle court, mieux adaptés à une saison des pluies réduite.

Les paysans savent aussi, quand l’occasion s’en présente, prendre des risques pour se lancer dans une culture nouvelle pour gagner plus, ayant comme chacun, le désir d’améliorer leur niveau de vie, d’envoyer leurs enfants à l’école, de pouvoir se soigner quand c’est nécessaire. Ainsi, au nord Cameroun, le maïs, introduit comme culture de plein champ en 1975, représente aujourd’hui plus de la moitié de la production de céréales, devançant le mil et le sorgho. Du moment qu’un produit se vend bien, les paysans sont prêts à le cultiver.

Mais, ce qui manque souvent le plus, ce sont les débouchés. Pourquoi produire plus, si les marchés sont engorgés? Si le débouché existe, les agriculteurs sont prêts à se lancer, à condition d’avoir les crédits pour acheter les moyens de production nécessaires.

Mais le problème foncier freine souvent les initiatives des agriculteurs. Comment aménager, intensifier, si on n’a aucune sécurité sur l’usage de la terre?

Un autre handicap vient de ce que l’Etat, en imposant d’en haut ses directives et ses structures au monde agricole, a souvent empêcher les paysans de prendre eux-mêmes des initiatives. Aujourd’hui que l’Etat se désengage, les producteurs s’organisent en fonction de leurs intérêts et deviennent des interlocuteurs à part entière face aux structures de l’Etat.

Ils peuvent reprendre l’initiative et montrer leurs capacités, à condition bien sûr, que les marchés s’ouvrent, ce qui dépend des décideurs et des politiques mises en oeuvre.

Palavras-chave

agricultura, desenvolvimento rural, difusão da inovação, inovação técnica, inovação tecnológica, inovação, conhecimento camponês, comércio


, África

Comentários

Observer, écouter les paysans et essayer de comprendre leur stratégie avant de proposer, tel devrait être le credo de base du "développement" si son objectif était réellement l’amélioration du niveau de vie des paysans...

Fonte

Artigos e dossiês

LEPLAIDEUR, Marie Agnès, SYFIA in. BULLETIN DE PRESSE DU SYFIA, 1993/10 (France), 57

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