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L’exclusion sociale dans l’Europe des années 1990

Un constat d’échec des politiques gouvernementales

Gilles SOTINEL

07 / 1994

L’exclusion sociale gagne du terrain dans l’UE (Union Européenne)depuis les années 1980, avec la crise économique et la mise en place du Marché Unique de 1993. Le taux de chômage dans l’UE est passé de 8,3% en Novembre 1990 à 10,7% fin 1993, soit 17 millions de personnes. La restructuration en cours dans l’UE produit deux axes de développement en courbe : l’un englobe Londres, Amsterdam, Paris et la Ruhr; l’autre va du Sud de l’Allemagne et du Nord de l’Italie au Sud de la France et au Nord-Est de l’Espagne. Cette restructuration modifie les chances d’accès à l’emploi et les risques de chômage, du fait de la modernisation du tissu économique ancien qui ne résiste pas aux pressions de la concurrence et des avancées technologiques.

L’augmentation des prestations sociales met en cause le niveau de la protection sociale : au Danemark, les prestations sociales représentent 20% des dépenses publiques et 25% du PNB (Produit National Brut). L’immigration accentue les phénomènes d’exclusion et déclenche des réactions de défense des groupes favorisés.

En retenant comme seuil de pauvreté 50% du revenu disponible moyen dans chaque Etat pris séparément, le nombre de pauvres était en 1987 de 44 millions, soit 4,5 millions de plus depuis 1980, en tout un huitième de la population totale de l’UE. Le plus fort taux de pauvreté se rencontre dans les pays les plus pauvres : Grèce, Portugal, Irlande, Espagne. De plus en plus, les chômeurs sont issus des classes pauvres, et la masse des pauvres qui ont un emploi augmente. Le nombre des familles monoparentales exposées à la pauvreté augmente, par manque de crêches. Le chômage est inégalement réparti, surtout en Italie, en Belgique et au Portugal, où un noyau organisé de population active a su préserver emploi et protection sociale au détriment des groupes plus vulnérables.

Les handicaps sont multiples : le nombre des sans-abri augmente (au Royaume Uni, 27% de plus en qu’en 89. Les législations varient: accueil des célibataires hommes dans des foyers (Belgique), encouragements à l’accession à la propriété des locataires par des prêts à taux préférentiels (mais la hausse des taux et le chômage ont entraîné de nombreuses expulsions au Royaume-Uni). Les disparités devant l’éducation sont importantes : 10% à 25% des enfants quittent le système scolaire sans diplôme, les efforts entrepris pour y remèdier sont sans effet sensible. Il y a concentration spectaculaire de ces handicaps multiples dans certains quartiers de grandes villes.

L’exclusion sociale s’étend malgré les programmes mis en place pour la combattre. La persistance de la pauvreté dans les sociétés riches doit conduire à analyser les conflits d’intérêts entre les acteurs sociaux et politiques.

Palavras-chave

política econômica, cidadezinha, condições de vida, desemprego, exclusão social, pobreza, empobrecimento, UE


, Europa

Notas

l’auteur de l’article est un éminent professeur de politique sociale européenne (School of social sciences University of Bath UK).

Fonte

Artigos e dossiês

ROOM, Graham, SEUIL in. L'EVENEMENT EUROPEEN, 1994/02 (France), 25

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