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Le Gerdal a 9 ans

Résultats, projets, difficultés

Pierre Yves GUIHENEUF

06 / 1993

Le GERDAL a formulé son projet en 1983, suite à la mobilisation engendrée par les Etats Généraux du Développement Agricole. Ce projet a été proposé aux responsables du programme "Diversification des modèles de développement rural" présidé par M. Jollivet. Trois hypothèses fondraient sa conception :

1. Le "sujet" du développement ne doit pas être l’agriculteur isolé mais le "groupe professionnel local" : collectif d’agriculteurs mobilisé autour d’une réflexion commune et de projets locaux. L’enjeu de ce postulat était de rompre avec les démarches de développement classiques, qui sélectionnent des individus dans le tissu social et les mobilisent autour des projets individuels. Il s’agissait donc de trouver une alternative à ces procédés qui favorisent l’élitisme et l’exclusion.

2. Les agriculteurs sont les mieux placés pour définir leurs propres problèmes. Cette proposition s’opposait aux clichés classiques qui attribuent aux agriculteurs les tâches d’exécution, et aux techniciens celles de diagnostic et de recherche de solutions. Il s’agissait aussi de dénoncer une soi-disant "objectivité" du regard scientifique par rapport au simple "point de vue" des agriculteurs eux-mêmes sur leur réalité.

3. Enfin, l’expression des problèmes et la recherche collective de solutions sont facilitées par une "fonction d’aide", qui peut être apportée par les techniciens agricoles moyennant une qualification adéquate et une redéfinition de leur mission. Il ne s’agissait plus pour eux de diffuser des connaissances ou de donner des conseils, mais d’aider les groupes locaux à formuler leurs problèmes et à mettre en oeuvre les solutions.

D’un point de vue méthodologique, l’expérience s’appuie sur les réseaux professionnels locaux (groupes informels d’échange entre agriculteurs)et tente d’insérer la fonction d’aide auprès de ces groupes dans les dispositifs institutionnels existants de conseil technique et de vulgarisation. Une formation spécifique a donc été proposée aux techniciens agricoles des institutions volontaires. Cette formation ainsi que le suivi scientifique de l’expérience, a été assurée par le Gerdal. De 83 à 86 était prévue la phase expérimentale. La phase suivante, opérationnelle, ne s’est réalisée que dans un département, celui du Cantal, où la presque totalité des agents de la Chambre d’Agriculture ont animé des groupes selon les principes du Gerdal. Le projet du Gerdal a rencontré des difficultés financières qui peuvent expliquer sa faible diffusion, mais a également été l’objet d’opposition de la part de certaines institutions agricoles qui craignaient de se voir déstabilisées par la prise d’initiative des groupes d’agriculteurs. En revanche, la méthode a essaimé dans d’autres milieux professionnels : au Centre d’Etudes et de Formation de la Coopération Agricole Française et à l’INSEE.

L’expérience a montré une capacité très différenciée des groupes locaux à prendre en charge leurs problèmes. Le Gerdal estime que cette caractéristique dépend notamment de la forme des réseaux de dialogue entre agriculteurs. De façon générale, elle semble moins élitiste que les démarches classiques - diffusionnistes - de développement, et réussit notamment à donner un rôle plus actif aux femmes, aux ouvriers et aux agriculteurs "oubliés" par les conseillers agricoles.

L’une des remarques faite au Gerdal, c’est que les relations de voisinage semblent disparaître au profit de l’engagement des agriculteurs dans des cercles d’échanges plus larges et diversifiés, et donc que le localisme qui sous-tend l’expérience appartiendra bientôt au passé. D’après les études du Gerdal, il semble que les relations éloignées ne remplacent pas les relations de voisinage, mais s’y ajoutent. Ces dernières seraient au contraire enrichies par la montée des multi-appartenances. Avec le développement de celles-ci, les agriculteurs sont impliqués dans des réseaux de formes et d’échelle différentes. Le Gerdal s’intéresse depuis quelque temps au repérage des lieux de formulation et de traitement des problèmes, et aux lieux de production de normes sociales. Une nouvelle orientation de recherche pourrait consister dans l’identification du fonctionnement de ces réseaux, afin de déterminer comment ils peuvent être renforcés, et comment le débat entre eux pourrait être facilité.

Palavras-chave

rede de intercambio de experiencias, técnico e camponês, inovação técnica, vulgarização agrícola, difusão do saber, desenvolvimento local, fortalecimento dos grupos de base, difusão da inovação, pesquisa camponesa


, Franca

Notas

Voir également les trois autres fiches sur le GERDAL

Fonte

Artigos e dossiês

GERDAL in. CAHIERS DU GERDAL, 1992/09 (France), N°17

GEYSER (Groupe d’Etudes et de Services pour l’Economie des Ressources) - Rue Grande, 04870 Saint Michel l’Observatoire, FRANCE - Franca - www.geyser.asso.fr - geyser (@) geyser.asso.fr

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