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Un centre de loisirs peut-il être un lieu d’éducation au développement et de prévention à la lutte contre le racisme?

06 / 1997

Le projet associatif d’ERM comporte 2 grands axes : à l’étranger, une aide directe auprès des populations réfugiées et déplacées; en France, l’action de sensibilisation auprès des enfants et des jeunes sur les causes et les conséquences de l’exil.

Lorsque j’ai pris mes fonctions au sein d’ERM comme responsable de programme sur le Cambodge j’avais le souci de conjuguer rapidement ces 2 axes du projet associatif. La raison qui me poussait à développer le 2ème axe, était que j’avais des relations assez rapprochées avec des communautés étrangères réfugiées en France. Je constatais que la peur et la haine qui entravaient leurs relations avec les autres étaient facteurs de déshumanisation. Ce repli sur soi qui s’exerçait chez les individus empêchait la connaissance et la reconnaissance de l’autre.

Dans une société multiculturelle comme celle dans laquelle nous évoluons il y a alors nécessité de construire des projets interculturels qui permettent de prévenir et de lutter contre le racisme. Pour lutter contre le racisme et éduquer à la paix, il faut alors dans nos actions d’éducation au développement mettre en place des projets qui permettent aux jeunes de poser sur le monde un regard curieux, critique et tolérant.

C’est alors qu’en février 97, avec le concours d’un centre de loisirs, nous avons organisé une semaine dont le thème était « Regards sur le Cambodge ». Durant cette semaine le centre s’est animé autour :

-d’une exposition photo sur l’enfance cambodgienne,

-du témoignage et de la projection d’un film réalisé par des jeunes dans le cadre d’une action de solidarité internationale,

- de multiples activités, durant lesquelles les enfants ont participé, à un atelier cuisine asiatique, à un atelier calligraphie animé par un cambodgien, à un grand jeu de l’oie durant lequel les enfants sont allés du nord au sud du pays en découvrant les dieux célestes d’Angkor etc...

Au cours de la semaine les enfants ont pu ainsi s’éveiller à d’autres réalités que celles dans lesquelles ils évoluent quotidiennement. Les activités ludiques proposées ont été les outils permettant l’échange entre les enfants sur les origines de chacun. L’atelier calligraphie était animé par un cambodgien réfugié en France. Au-delà de l’intérêt de l’atelier par lui-même les enfants ont beaucoup questionné l’animateur sur les événements de son pays.L’exposition photos sur les enfants du Cambodge,qu’ils avaient regardé avant l’ouverture de l’atelier a suscité beaucoup de questions sur la vie des enfants dans ce pays. Durant l’activité calligraphie, et la difficulté que chacun éprouvait à écrire son prénom en cambodgien, un jeune garçon a alors commenté à son copain : « tu vois, tu te moquais de moi, lorsque je n’arrivais pas à écrire bien en français, mais dans mon pays on écrit aussi avec des signes comme au Cambodge ». C’est alors que les enfants ont commencé à échanger entre eux, chacun a parlé de son pays d’origine, de sa famille, des fêtes traditionnelles que l’on continue de fêter en France, de la nourriture etc.

Cette semaine de « regards sur le Cambodge » a trouvé un prolongement, puisque les enfants ont collecté des jouets à destination des enfants du Cambodge, ils ont aussi dans le cadre des activités du centre de loisirs, fabriqué avec des chutes de bois, des jeux de dames chinoises, et des jeux de dominos. Devant le succès de cette opération auprès des enfants, les parents à leur tour ont été sensibilisés par les animateurs et les administrateurs du centre pour un prolongement de cette action sous plusieurs formes.

- correspondance entre le centre de loisirs d’ici et celui du Cambodge

- constitution d’un comité de parrainage pour parrainer un centre de loisirs au Cambodge

- organisation de d’autres semaines à thèmes avec de nouveaux « regards » sur d’autres cultures.

Lors du bilan de cette semaine, chacun exprimait sa satisfaction sur les résultats de cette opération. L’objectif était atteint, le centre de loisirs avait permis d’offrir à l’enfant un lieu où il puisse spontanément exprimer ce qui parfois peut lui être interdit de manifester au sein de sa famille, tel :l’amitié avec un enfant d’une autre couleur, d’une autre race, d’une autre religion etc.

Palavras-chave

racismo, educação ao desenvolvimento, pedagogia, interdependencia cultural, solidariedade, direito à diferença


, Camboja, Franca

Comentários

Autour de ce thème des liens nouveaux s’étaient construits entre tous les enfants, sans distinction, mais animé par des activités qui avaient permis ouverture d’esprit, tolérance, valorisation de l’autre à travers sa différence,... C’était en jouant, qu’ils avaient appris à mieux se connaître et se reconnaître. De cette manière, les temps de loisirs deviennent les auxiliaires de l’école pour la promotion d’une citoyenneté active. N’est ce pas là, la concrétisation du droit des enfants à des loisirs éducatifs, qui visent à construire un monde de paix, et à lutter contre le racisme ?

Fonte

Texto original

ERM (Enfants Réfugiés du Monde) - 34 rue Gaston Lauriau, 93512 Montreuil cedex, FRANCE - Tél. : 33 (0)1 48 59 60 29 - Franca - erm (@) erm.asso.fr

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