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Le progrès, une idée morte ?

Les Occidentaux, dont les Français, ont du mal à admettre que le poids du monde est en train de basculer en faveur de l’Asie de l’Est et du Sud-Est

Pierre JUDET

09 / 1996

Un certain nombre de personnalités ont répondu dans le journal "Le Monde" au cours de l’été 1996 à la question suivante : "Le progrès est-elle une idée morte ?".

Les réponses traduisent en général un pessimisme plus ou moins tempéré :

"L’ancien se meurt, le nouveau ne parvient pas à voir le jour : dans cet interrègne surgissent les monstres". Gramsci cité par A. Lipietz (Le Monde 24.08.96).

"L’idée d’un avenir souhaitable n’est donc pas irreprésentable, qu’il soit incertain est autre chose". A. Bergounnioux (Le Monde 29.08.96).

"Le progrès n’est fondé sur rien sinon sur notre refus de la barbarie et sur l’histoire de la rébellion de certains hommes contre elle". Max Gallo (Le Monde du 28.08.96).

Le texte de J. Attali est un des plus ouverts (Le Monde du 20.08.96)"Quand une civilisation s’interroge sur le sens de l’Histoire, c’est qu’elle est proche du déclin. A la fin du second siècle à Rome, à la fin du XIXe siècle en Grande Bretagne, comme aujourd’hui dans tout l’Occident, l’idée de progrès a été ou est remise en cause ; des dizaines de textes paraissent avec un titre commençant par "La fin de ...". Tout se passe comme si l’empire dominant gavé de réussite et de pouvoir espérait discréditer les valeurs auxquelles il n’a plus accès et entraîner le monde neuf, qui s’apprête à prendre le relais dans son propre naufrage. Un débat comme celui-là n’aurait pas sa place dans un journal chinois ou indien ou même africain : ces peuples ont trop de bienfaits évidents à attendre du progrès pour le mettre en doute, même s’ils en discutent, à juste titre, la distribution et la conduite.

L’humanité toute entière a tout à gagner au décollage économique de l’Asie. Après une période d’ajustement, la croissance du Sud sera le moteur de celle du Nord. La réussite des autres n’est pas nécessairement le signe annonciateur de notre défaite".

En écho à ces propos, ceux de Bergounnioux qui note que "La crise économique actuelle n’est pas mondiale". Ainsi que ceux de B. Latour (Le Monde du 29.08.96)selon lequel : "La fin de l’idée de progrès n’est que l’effet lointain sur les Européens de cet immense soulèvement de l’Asie qui clôt bien sûr la parenthèse de la modernisation mais qui ouvre aussi à une négociation, de dimension planétaire, sur la nature d’une vie civilisée. En ne perdant qu’une fausse idée de notre propre histoire, nous contribuerons davantage à celle qui reste à faire qu’en nous désespérant de ne plus voir darder la flèche du temps".

Palavras-chave

relações internacionais, globalização econômica, crescimento econômico


, Ásia

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Les Occidentaux, dont les Français, ont du mal à admettre que le "poids du monde" est en train de basculer en faveur de l’Asie de l’Est et du Sud-Est et que cela n’est pas un phénomène lointain mais un événement qui les touche au coeur.

Fonte

Artigos e dossiês

ATTALI et al. in. Le Monde, 1996 (France)

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